dimanche 26 décembre 2010

Citoyens Clandestins de DOA

Citoyens Clandestins de DOA

Résumé:
A circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles... Au lendemain du 11 septembre, les services secrets français ont la confirmation qu'un attentat chimique va avoir lieu sur le territoire français. A Paris, cette découverte met en branle les services dépendants du ministère des Affaires étrangères. Karim, fils de harki, infiltré dans le 20e arrondissement pour surveiller la mosquée Poincaré tombée sous l'influence de musulmans salafistes, est chargé de remonter le réseau.

En parallèle, une jeune journaliste est secondée par un vieux de la vieille qui connait les ficelles du métier de l'espionnage la guide dans cet univers impitoyable où chaque service préfère garder ses secrets et jouer contre les autres; malgré le danger à venir.

Seul l'agent "Lynx", agent détaché et en marge de la loi, semble être un pion sachant pertinemment ce qu'il fait; et ce ne sont pas quelques fanatiques, flics, espions ou journalistes qui vont l'arrêter...

Ma note: ma note

Ma critique:

C'est le premier livre que je lis de DOA, et aux premières pages, j'ai d'abord cru que DOA était une ré-incarnation de Maurice Dantec jeune. En effet, son style est incisif, clair, avec pas mal d'anecdotes montrant une parfaite connaissance du sujet, et enfin l'importance de la musique pour le personnage principal. Notons également que ce "Citoyens clandestins" est un pavé comme Dantec aime les écrire. Mais les similitudes avec Dantec s'arrêteront là. DOA préfère les bassesses de nos politiciens que les débats idéologiques sur les origines de nos conflits internes et mondiaux...

Les premières pages du livre se lisent très bien: de l'action, de l'espionnage et l'entrée dans le monde du fanatisme religieux. L'action part sur les chapeaux de roues et placer le début de l'action quelques mois avant le 11 septembre permet d'envisager le pire de toutes les menaces... Après, DOA installe ses protagonistes, son réseau dans les réseaux et on s'y perd un peu. Heureusement que l'annexe finale permet de bien recadrer chaque personnage, et chaque appartenance des puissances en action, car là aussi, les acronymes font légion (DGSE, RG, DGM, etc.)...
L'oeuvre de DOA fourmille de détail et semble très documentée. Elle montre les différentes façons de procéder sur une investigation et on parcourt via le personnage d'Amel les arcanes de l'espionnage français. L'ennui, c'est que cela en devient vite long et que les prémisses du danger se font rare. L'agent Lynx est un militaire sur-entrainé, qui fait tout tout seul, et il frise parfois la caricature. De l'autre côté, la jeune journaliste fait un peu le rôle de Candide qui découvre un univers basé sur le secret: celui des journalistes, des forces de l'ordre et même celui des fanatiques... Il y a un fort décalage et on se demande où veut nous mener l'auteur.

Il faut attendre les deux-tiers du livre pour avoir la confirmation de la trame et des liens entre les différents protagonistes. C'est un peu dommage que le danger salafiste disparait tel un château de cartes: leur organisation et leur fanatisme volent un peu trop facilement en éclat: ils ne se doutent vraiment de rien...
Enfin bon, laissons le cloisonnement de leurs cellules expliquer cette absence de réaction. L'auteur préfère justement mettre en avant les atermoiements de la vie sentimentale et professionnelle de la jeune journaliste, qui se fait manipuler par tous les hommes qu'elles croisent... Et il faut l'intervention du jeune Karim pour enfin qu'elle décide de voir un peu plus loin que le bout de son nez; mais cela arrive un peu trop tard.

La fin du livre m'a déçu: le livre se termine un peu en eau de boudin... Il aurait été plus sage de tuer Lynx (s'il est vraiment mort) bien plus tôt et de laisser les RG contre la DGSE pour trouver les fûts toxiques et terminer sur une fin haletante... Là, on tombe dans le scénario politique du complot qu'il faut cacher et oublier. Il me semble que cela aurait plus judicieux de terminer autour du 11 septembre 2001 pour conclure son histoire, et ainsi noyer cette histoire dans un drame plus important... Mais bon, c'est la liberté de l'auteur.

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mardi 9 novembre 2010

Our Tragic Universe de Scarlett Thomas

Our Tragic Univers Voici le dernier livre de Scarlett Thomas, l'une des plus belles plumes anglaises du moment, et sans doute, la plus inventive...

Résumé:
Meg est jeune écrivain talentueuse mais peu connue. En effet, elle est nègre pour Zeb Ross, faux écrivain créé par une maison d'édition, adulés par les ados. Elle écrit également des romans de sciences fictions new-age à ses heures perdues, mais cela fait plus de 5 ans qu'elle travaille sur son véritable projet; son premier vrai roman, et sous son vrai nom.

L'ennui, c'est qu'elle a le syndrome de Pénélope, et efface autant de parapgraphe qu'elle n'en écrit. Et ce n'est pas son petit ami pathétique Christopher, ni ses amis intellos qui vont la pousser à être positive et à aller de l'avant
Pour empirer le tout et couvrir ses fins de mois difficile, elle doit rédiger la critique du dernier livre d'un écrivain new-age sur une soit disante vie éternelle lorsque la fin du monde viendra...

Ma note: note: 1/5

Ma critique:

J'avais adoré ses précédents livres (Popco & surtout "The End of Mystery") et c'est donc tout naturellement que je me suis plongé dans son nouveau livre. On y retrouve à peu près le même type de personnage: une jeune femme talentueuse et avec un fort potentiel, mais avec de gros problème de confiance en soi; et qui se pose une multitude de questions sur sa vie, ses amours, sa passion (les livres), ses amis et surtout ses emmerdes.
Meg est en effet dans la parfaite continuité du profil psychologique d'Ariel Manto: intelligente sans le sou qui traine avec d'autre boulets. Et comme boulet d'or, elle a son fiancé Christopher qui est tellement pathétique que cela en devient irritable... Cela faisait depuis longtemps que je n'avais pas lu la description d'un personnage aussi méprisant et con. Mais mon dieu qu'il est con, à baffer!

L'entame du livre commence donc très bien avec cette jeune femme névrosée et des copines qui n'hésitent à couler leur voiture pour noyer les soupçons d'adultère... L'écriture est moderne et intelligente et on se réjouit des mésaventures de Meg, et quand arrive cet étrange livre sur la fin du monde et la possibilité de vivre éternellement; on se dit chouette; on va pouvoir partir dans un délire à la "The End of Mr. Y"...
Mais en fait non.

Malgré tout le talent de Scarlett Thomas, je n'ai pas accroché à son univers tragique. J'ai souffert pour terminer le livre (+ de 3 mois de lecture forcée) et à part quelques passages amusants, je me suis lassé des questions existentielles sur la vie pathétique de Meg et de ses amours.
"Our tragic universe" est peu comme un film rive gauche. On y rentre comme dans un appartement, découvrant un lieu, la vie de personnages attachants; et à la fin, on y ressort sans savoir ce qui s'est réellement passé; et ce qui se passera.
J'ai finalement trouvé le livre trop intello, totalement BOBO, avec toutes ces références à la grande littérature russe, aux questions sur la créativité de l'auteur face à la page blanche et savoir s'il est possible d'écrire une histoire sans intrigue.
C'est sans la quête finale de Scarlett Thomas, que de nous rappeler que la plupart de nos vies sans grande intrigue. Je m'attendais quelque chose à de plus intelligent, et surtout de nettement plus palpitant...

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mardi 3 août 2010

L'oiseau de mauvais augure de Camilla Lackberg

L'oiseau de mauvais augureEt de 4! Voici le dernier Camilla Lackberg disponible en version française...

Résumé:
L'inspecteur Patrik Hedström est sur les dents. Il voudrait participer davantage aux préparatifs de son mariage avec Erica Falck, mais il n'a pas une minute à lui.
La ville de Tanumshede s'apprête en effet à accueillir une émission de télé-réalité et ses participants avides de célébrité, aussi tout le commissariat est mobilisé pour éviter les débordements de ces jeunes incontrôlables. Hanna Kruse, la nouvelle recrue, ne sera pas de trop. D'autant qu'une femme vient d'être retrouvée morte au volant de sa voiture, avec une alcoolémie hors du commun. La scène du carnage rappelle à Patrick un accident similaire intervenu des années auparavant. Tragique redite d'un fait divers banal ou macabre mise en scène?
Un sombre pressentiment s'empare de l'inspecteur. Très vite, alors que tout le pays a les yeux braqués sur la petite ville, la situation s'emballe. L'émission de télé-réalité dérape...

Ma note: note: 3.5/5

Ma critique:

J'ai donc enchainé cet été les aventures d'Erica Falk et de Patrick Hedström avec un certain plaisir, même si je dois l'avouer, les 2 premiers de la série étaient un peu trop léger à mon goût. Celui-ci est le plus tonique: cela part un peu dans tous les sens avec ces branleurs de la télé-réalité qui viennent faire tâche dans l'ambiance calme de la bourgade de Fjâllbacka. Nous sommes très loin du précédent et très intimiste "Le Tailleur de Pierre". En effet, Camilla Läckberg s'aventure pour la première fois sur la véritable piste d'un tueur en série.

Les ficelles restent les mêmes: introduction énigmatique à chaque chapitre sur les victimes du passé avant de présenter, suivi de l'enchevêtrement de l'investigation avec les tranches de vie des suspects et de la vie quotidienne d'Erica, de Patrick, ainsi que leurs proches, dont les membres du commissariat de Fjâllbacka. Il y a ce côté "saga" assez amusant qui fait que l'on s'attache à tous les personnages récurrents. De plus, l'auteur s'amuse désormais à insérer plusieurs teasing sur les personnages secondaires: on a hâte de savoir la suite sur la vie d'Erica, de sa sœur, de Martin, sans oublier le désopilant inspecteur Mellberg.

Mais revenons à cet oiseau de mauvais augure. La mise en place des crimes est bien vue, nettement plus travaillée, avec une très bonne imbrication des histoires. Le suspens est au rendez-vous; même si l'aspect psychologique est un peu mis de côté pour laisser place à l'action. Le style est plus direct, plus vivant, mais aussi un peu plus maladroit, tout comme l'équipe de Patrick Hedström. En effet, ce sont vraiment des bras cassés! Ils oublient de noter pas mal de points, passent à côté de coïncidences plus que troublantes et sont d'une gentillesse exemplaires avec les suspects!!! Heureusement qu'ils sont chanceux pour résoudre leurs investigations, car sans ce facteur chance, ils n'arriveraient pas à conclure une enquête
Bref, Camilla Läckberg développe à fond sa mine d'or de flics gentillets un peu maladroits mais tellement humains, sur un soupçons de crimes audacieux et de scandales. C'est le quatrième de la série en France et en Suède, elle en est déjà à 7 numéros!
Ce n'est pas près de finir!!!

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mardi 27 juillet 2010

Le Tailleur de Pierre de Camilla Lackberg

Le Tailleur de PierreAvec un otite, me voici cloitré à lire les aventures d'Erica Falck et de Patrik Hedström...

Résumé:
Un pêcheur de Fjâllbacka trouve une petite fille noyée. Bientôt, on constate que Sara, sept ans, a de l'eau douce savonneuse dans les poumons. Quelqu'un l'a donc tuée avant de la jeter à la mer. Mais qui peut vouloir du mal à une petite fille?
Alors qu'Erica vient de mettre leur bébé au monde et qu'il est bouleversé d'être papa, Patrik Hedstrôm mène l'enquête sur cette horrible affaire. Car sous les apparences tranquilles, Fjâllbacka dissimule de sordides relations humaines - querelles de voisinage, conflits familiaux, pratiques pédophiles - dont les origines peuvent remonter jusqu'aux années 1920.

Ma note: note: 3/5

Ma critique:

Comme indiqué auparavant, ce sont les aventures de Patrik Hedström et non celles d'Erica Falck, que conte ce troisième roman policier de la jeune écrivaine suédoise Camilla Läckberg. Le roman est bien mené, avec une intrigue où statistiquement, le coupable est parmi les proches; mais voilà, tant de pistes qui mènent nulle part, et tant de possibilité et d'éventuels mobiles. A cette intrigue familiale se tisse une vieille histoire (de 80 ans plus tôt) nous contant la jeunesse gâchée d'une jeune bourgeoise qui n'en fait qu'à sa tête en s'aguichant avec un tailleur de pierre.

Ce récit est entrecoupé par une enquête qui n'avance guère et des enquêteurs très gentil, ne poussant jamais à bout les éventuels suspects. C'est à la fois agaçant, car cela frôle un peu l'amateurisme, mais d'un autre côté, cela a le charme d'un Agatha Christie, où l'enquête doit être mené avec le tact d'un gentlemen.
Mais c'est encore une fois la science qui mènera l'inspecteur Hedström vers le coupable, c'est un peu dommage.

Cela reste très gentillet, tout public, mais pas vraiment pour ceux qui aiment les bons romans noirs. Malgré ces imperfections, le livre reste agréable à lire, du fait que l'on connait d'une part, bien tous les personnages, avec leurs défauts et qualités. Et d'autre part, il y a ce récit intriguant de la bourgeoise des années 20, qui est censé nous aiguiller vers le coupable. Enfin, vu que l'enquête piétine, l'auteur développe comme il faut le profil psychologique des personnages et garde notre curiosité jusqu'au bout.
Je regrette toutefois que la traduction soit parfois flou dans la description des personnages, car parfois on s'y perd. C'est sans doute dû au style de Camilla. Il est donc préférable de lire ses livres dans la foulée. Il vous faudra attendre les 30 dernières pages pour connaître le meurtrier, mais attendre les 3 dernières pages pour comprendre le mobile et le lien avec le récit du tailleur de Pierre.
Tout ça pour ça... L'inspecteur Hedström aurait du se fier à sa première impression, et on aurait gagner du temps!

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mardi 20 juillet 2010

Le Prédicateur de Camilla Lackberg

Le PrédicateurSuite des aventures d'Erica Flack que je lis dans la foulée (2 autres sont à suivre)..., avec cette fois-ci, le prédicateur, et ses fils, pris dans la tourmente de crimes violents...

Résumé:
Dans les rochers proches de Fjällbacka, petit port touristique suédois, on découvre le cadavre d'une femme. L'affaire se complique quand apparaissent, plus profond au même endroit, deux squelettes de femmes...
L'inspecteur Patrik Hedström est chargé de l'enquête en cette période estivale où l'incident pourrait faire fuir les touristes et qui, canicule oblige, rend difficiles les dernières semaines de grossesse d'Erica Falck, sa compagne. Lentement, le tableau se précise: les squelettes sont certainement ceux de deux jeunes femmes disparues vingt-quatre ans plus tôt. Revient ainsi en lumière la famille Hult, dont le patriarche, Ephraïm, magnétisait les foules accompagné de ses deux petits garçons, Gabriel et Johannes, dotés de pouvoirs de guérisseurs. Depuis cette époque et un étrange suicide, la famille est divisée en deux branches qui se haïssent.
Alors que Patrik assemble les morceaux du puzzle, on apprend que Jenny, une adolescente en vacances dans un camping, a disparu. La liste s'allonge...

Ma note: note: 3/5

Ma critique:

Bon, l'éditeur met en avant que c'est la saga Erica Flack, mais c'est plutôt celle de Patrick Hedström, son compagnon et inspecteur de la police locale. Erica sert de dénominateur commun aux enquêtes de son concubin, comme cela se ressentait dès la deuxième partie du précédent livre (la princesse de glace, lire par ici) et cela nous réjouit dans celui-ci! Nous sommes moins dans la littérature de gare et l'approche des scènes de crime et des éléments propres à l'investigation sont plus réel: on parle enfin de mandat, d'interrogatoires enregistrés, d'appel aux avocats, etc. Éléments qui n'existaient pas dans le précédent livre!

Ce deuxième livre est donc peu plus consistant, même si il y a quelques longueurs; entre les atermoiements d'Erica, enceinte et vivant péniblement sous la canicule de 2003, qui se met des batons dans les roues à recevoir du monde chez elle, et la découverte de la famille Hult, épicentre de l'enquête.
On se perd d'ailleurs un peu dans les frères, soeurs et cousins, et il eut été bien que l'éditeur mette un petit arbre généalogique, car les traductions des phrases longues de Camilla prêtent parfois à confusion sur les liens, ainsi que les prénoms qui se ressemble (Johan / Johannes).

L'histoire est rédigée de manière plaisante, avec un rappel systématique sur les victimes du passé en guise d'introduction pour les chapitres (cela semble d'ailleurs la marque de fabrique de Camilla) puis des enchaînements investigations, tranche de vie des suspects et vie quotidienne d'Erica et de Patrick. Cela se lit plutôt même si l'aspect "Desperate housewives" d'Erica est un tantinet énervant. Enfin, les deux-tiers du livre nous bercent dans la chaude atmosphère caniculaire et le sentiment de ne trouver aucun mobile ni piste sérieuse.

Le dernier tiers du livre est quant à lui nettement plus relevé! Les éléments scientifiques viennent en aide à l'investigation de Patrick, et sur une centaine de pages, Camilla Läckberg nous tient en haleine: la liste des suspects est définie, mais les suspicions et mobiles restent vagues. De plus, l'auteur se permet un petit tour de passe-passe dans les dernières pages que seul les assidus des Experts Las Vegas devineront.
L'autre point positif est que le mobile finale de ces meurtres (décalés de près de 25 ans!) n'est dévoilé que dans les toutes dernières pages!

Au final, malgré un début lancinant et décevant, la fin de l'enquête est très bien amené, et sauve le livre en toute beauté.

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mardi 13 juillet 2010

La Princesse des glaces de Camilla Lackberg

IsprinsessanSous la chaleur estivale, rien ne vaut un petit polar qui vient du froid: "La Princesse des glaces" de Camilla Lackberg, premier roman d'une trilogie que l'on m'a offert il y a quelques mois.

Résumé:
En Suède dans la petite ville balnéaire de Fjällbacka, en plein hiver, Erica Falck, trente-cinq ans, auteur de biographies installée dans une petite ville paisible de la côte ouest suédoise, découvre le cadavre aux poignets tailladés d'une amie d'enfance, Alexandra Wijkner, nue dans une baignoire d'eau gelée.
Impliquée malgré elle dans l'enquête (à moins qu'une certaine tendance naturelle à fouiller la vie des autres ne soit ici à l'œuvre), Erica se convainc très vite qu'il ne s'agit pas d'un suicide. Sur ce point - et sur beaucoup d'autres -, l'inspecteur Patrik Hedström, amoureux transi, la rejoint. A la conquête de la vérité, stimulée par un amour naissant, Erica, enquêtrice au foyer façon "Desperate Housewives", plonge dans les strates d'une petite société provinciale qu'elle croyait bien connaître.

Ma note: note:  2.5/5

Ma critique:

La tendance à comparer à Millenium est à la fois troublante et facile mais terriblement simpliste. Certes, il y a la Suède, commune aux 2 auteurs et au lieu de l'action, c'est de plus le même éditeur (Actes Sud) et ce sont tout deux des polars avec 2 héroïnes et dont l'impact d'un mystère de plus de 20 ans qui rejaillit à la surface. Mais les comparaisons s'arrêteront là.
"La princesse de glace" est d'un autre style, plus détendu, moins comploteur et plus féminin.

Pour son premier roman, Camilla Läckberg a repris les bonnes ficelles du polar de gare, et avec la mode des romanciers scandinaves (Larsson, Mankell, etc.), ce n'est pas étonnant qu'elle connaisse un vif succès. Mais bon, même si cela se lit très bien, cela ne mérite pas le grand prix 2008 de la littérature policière étrangère. Non, c'est un peu trop bateau à mon goût, même si j'apprécie quand les vieux mystères refont surface. La grosse trame de l'intrigue est découverte dès les premières pages; mais la force du livre est justement de nous éclairer assez rapidement sur le mobile du crime, sans pour autant nous dévoiler le coupable. On le devine au début du dernier tiers du livre mais cela reste qu'une intuition.
Le style est également assez bateau. Il manque l'atmosphère lourde et glaciale que Mankell ou Larrsson arrivent à (im)poser sur le tempérament des protagonistes. Là, vu que le style est léger, il n'y a que la confrontation de la vieille génération, réactionnaire et à cheval sur les principes, face à la jeunesse scandinave, désinvolte.

Son Erica Flack ravira ceux et celles qui ont adoré "Bridget Jones" et les "Desperate housewives", car cette pauvre Erica est en mal d'amour et déploient quelques longueurs sur les atermoiements des personnages. Les personnages sont en effet un peu stéréotypé, comme le commissaire en chef, gras double et en plus peu clairvoyant. L'inspecteur est quant à lui sympathique et assez futé, au contraire de l'héroïne, assez nunuche. Quelques clichés et longueurs viennent gâcher le contenu du romain mais on imagine bien que la perte de temps à raconter les méfaits de ces personnages secondaires sont en vu de créer la saga Erica Flack.
Nous allons voir cela, vu que l'on m'a offert la trilogie!

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mercredi 7 juillet 2010

Pygmy de Chuck Palahniuk

Pygmy La coupe du monde se termine et je peux reprendre un peu le cours de mes activités normales (dont mon blog). J'ai pu terminé cette énième facétie de Chuck Palahniuk, qui nous livre le premier roman picaresque du XXIème siècle, avec un délire anti-capitaliste à la Fight Club; et fortement influencé par le style phonétique d'Irvine Welsh.

Résumé:
Pygmy et ses camarades débarquent dans une modeste ville du Middle-Ouest américain pour un séjour linguistique. Ces jeunes que des familles accueillent comme de gentils petits écoliers viennent en réalité d'un mystérieux pays totalitaire, dans lequel ils ont été formés à toute forme de technique de combat, d'espionnage et de sabotage.
Sur fond d'échanges culturels, ces jeunes ados sectaires décryptent "l'American way of life" pour mieux infiltrer le pays et nous dévoilent peu à peu dans leur rapport secret, leur intention de mettre en oeuvre une action terroriste sans précédent.
Mais face à cet Amérique inculte et corrompue jusqu'à la moelle; leur haine indéfectible envers la société capitaliste suffira-t-elle? En effet, l'ignorance dans laquelle baigne ces familles américaines ne serait-elle pas source du vrai bonheur?

Ma note:

Ma critique:

Céans commence rapport 1-nique agent mézigue, opérateur Serial Joker, bloggeur du site de ce site ici, Monde Internet, Cybérie. Mission: décrypter livre du sous-versif agent capitaliste Palahniuk. Priorité: accomplir mission avec succès top-eksellent et donner en-vie lire mots sur papier dont nom codé est "Pygmy".
En vue notification officielle, pas sur que lecteurs blog dde cet agent-ci comprendre critique.


Rassurez-vous, je n'ai pas fumé la moquette. Je viens juste de lire le nouveau délire trash de Chuck Palahniuk et je vous offre une introduction à la manière de son héros "Pygmy", nous transmet ses rapports sur son infiltration.
Comme vous pouvez le comprendre, Chuck Palahniuk bouscule les codes literraires, en malmenant la langue écrite, à mi-chemin entre du petit nègre, le style phonétique d'Irvine Welsh et bien entendu la touche subversive de Palahniuk, fait à base de juxtapositions de noms et de sobriquets allégoriques condensés. C'est parfois assez complexe à lire, vu qu'il utilise du vieil argot (excellent travail de Bernard Cohen, le traducteur), qu'il n'emploie aucun article ni pronom, et quasiment aucune conjugaison. On ne comprend parfois pas tout du premier coup: il est nécessaire de relire (soit en mode phonétique, soit de rechercher la signification d'un mot argot (exemple; mézigue veut didre "moi"), soit de s'imager la scène (porte cicatrisée pour signifier "porte refermée")

En tous les cas, même si c'est parfois illisible, c'est délirant à lire. Les adjectifs ou nom qu'il attribue aux personnage sont fort amusants. La force de Palahniuk est de doter son héros d'un esprit analytique hors du commun et fortement décalé; mais aussi d'une absence totale de raisonnement logique. Le petit héros décrit les choses tel qu'il les voie, avec ses mots à la con, dévoilant ainsi l'absurdité même de l'action pour notre plus grand plaisir; mais sans comprendre la finalité de la chose.
Ce prisme biaisé est délirant. Les scènes à l'église, à l'école et au Wall-Mart sont à pisser de rire; sans oublier la description des tiques et manies de ces américains moyens: la mère folle de ses sex-toys, le prêtre pédophile, la petite frappe du coin qu'il finira pas sodomiser à sec; la petite sœur, ses camarades espions, etc.
Chuck Palahniuk nous jette à la gueule son génie analytique tout en nous balançant les pires ordures et déchets communs de la langue, comme quoi, il y a finalement de bonnes choses dans le porc américain. On aimerait retrouver à chaque paragraphe ces perles mais bon, il faut éviter l'overdose; car comme dans Fight-Club, Choke ou Peste, vous risquez de vous retrouvez à user des propres tiques de langages de l'auteur dans vos conversations de tous les jours. J'espère ne pas en abuser et surtout ne pas reprendre les citations de ces grands penseurs que sont Staline, Hitler, Mao, etc. que Pygmy reprend à tout-va.

Evidemment, l'intrigue du livre est totalement bancale. Le seul trait littéraire admissible est que Pygmy est une oeuvre picaresque du XXIème siècle. On imagine bien que le pays totalitaire est un mélange de Corée du Nord, d'Afghanistan et d'Albanie (avant glasnost) et que le petit Pygmy y a subi un lavage de cerveau méthodique pour devenir une machine à tuer, et surtout, un petit homme ne sachant pas raisonner. On voit mal ce petit garçon chétif devenir un maitre d'art martial, capable de déchirer le cul d'un molosse de 2 mètres, qui deviendra fou amoureux de son petit tortionnaire. Molosse, qui malgré lui, fera basculer le petit pygmy vers le côté éclairé de la lumière et de la reconnaissance des autres. Car oui, Pygmy deviendra un vrai héros, pas forcément comme l'entend les dirigeants de son pays d'origine. Il s'accomplira tel un héros des œuvres picaresques; pour nous délivrer une morale assez surprenante pour ceux qui connaissent Palahniuk. Mais ce final ne s'inscrit-il pas finalement dans cette farce littéraire.
Palahniuk aurait-il inventer la version manga du roman? Je pense que oui.

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samedi 19 juin 2010

Freakonomics de Steven Levitt et Stephen J. Dubner

Freakonomics Petit pamphlet socio-économique qui fait le buzz depuis près d'une dizaine d'année outre-atlantique, Freakonomics dévoile les "à-côtés" économiques de la vie de tous les jours, ou plutôt, de nous faire découvrir d'un point de vue économique certains aspects de notre société.

Résumé:
Chroniqueur économique au sein du New-York Times, Steven Levitt et Stephen J. Dubner livrent chaque mois depuis 10 ans sa vision d'un marché, ou d'un pendant de notre société, sous le prisme de l'analyse économique: le marché de la drogue, vu du petit dealer, l'importance des matchs "arrangés" dans certaines ligues sportives (tel que le Sumo), l'inéfficacité des conseils des gourous de la maternité (et de l'éducation) sur la réussite des enfants, les bienfaits de l'avortement sur la société américaine, etc.
Bref, autant de sujets iconoclastes et disparates où les auteurs démontrent que le bien-pensé de l'opinion générale et ses idées reçues ont faux sur toute la ligne.

Ma note:
Remarque: lu en anglais

Ma critique:

J'ai toujours apprécié les idées et démarches qui sortent de l'ordinaire et qui viennent bousculer nos idées reçues sur les choses de ce monde. "Freakonomics" va en ce sens et veut ainsi nous guider vers de nouvelles perspectives d'analyse et remettre en question nos a-prioris. Les 2 auteurs y arrivent, et cassent bien en règle des idées reçues ou des messages de nos politiques. Toutefois, on reste un peu circonspect. En effet, ils ont beau nous présenter des théories et points de vues convaincants, ils ne cessent de se faire mousser avec leurs idées (la preuve avec leur auto-interview à la fin du livre). En anglais, on appelle cela du "Smart-ass thinking", que je traduirai par des ânes savants qui pêtent plus haut que leur cul.

Certes, ils ont été les premiers à expliquer les raisons de la baisse soudaine de la criminalité au début des années 90 aux USA, alors que tous les spécialistes ne voyaient pas comment enrayer une telle violence (plus de policier, plus de prisons, la tolérance 0 de Guliani à New-York City, etc.). Il fallut une jeune femme, une seule, noire et pauvre de surcroît, qui fit jurisprudence en gagnant son procès pour droit à l'avortement (l'arrêt Roe v. Wade en 1973), vue qu'elle était dans l'incapacité la plus totale d'assurer un avenir à sa future progéniture.
Et moins de 20 ans plus tard, et une criminalité croissante sur tout le territoire américain, le recul des naissances des familles pauvres entrava cette montée en flèche vu que le vivier de la jeunesse désoeuvrée délinquante se tarissait peu à peu, comme quoi, les théories malthusianistes ont du bon!

Les 2 auteurs démontrent, chiffres à l'appui, que cette baisse de la criminalité est parfaitement corrélée à la baisse sensible des naissances dans les milieux les plus pauvres, ainsi que le décalage temporel de la mise en place au droit à l'avortement dans les différents états américains. C'est donc sur cette théorie clairement anti pro-life que les 2 auteurs se pavanent et jouent les ânes savants sur d'autres sujets, plus ou moins intéressants.

Le livre (qui est une reprise d'article réécrites et approfondies pour le format) a des idées et théories fortes intéressantes, qui découlent du bon sens économique, mais pas forcément celui des ides reçues. C'est un peu comme les bouquins de Marketing; une fois expliqué, cela semble tellement simple et bête qu'on se demande à quoi bon en faire tout un livre!
Et oui, l'agent immobilier se fiche d'éviter de faire un rabais de 15.000 € sur votre bien immobilier car au final, le temps passé à négocier pour préserver le prix initial n'aura aucun impact sur sa commission. Et oui, tous vos livres sur comment mieux éduquer les enfants ont finalement peu d'impact, vu que statistiquement, tout est joué dès la naissance, dès le milieu social (et affectif) de l'enfant. Et oui, dans le milieu de la drogue, les porteurs et petites frappes ne gagnent pas finalement pas tant que ça. Et oui, les piscines sont plus dangereuses que les armes à feu.

Pour conclure, malgré de bonnes idées, et quelques pics bien vu contre les lobbys réactionnaires, "Freakonomics" fait partie de ces best-sellers insupportables des smart-ass qui ont cru trouvé l'idée du siècle, et tente de vous la vendre à tout prix...
Dommage, le recueil des articles auraient été mieux et sans doute moins prétentieux.

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mardi 1 juin 2010

MetaCortex de Maurice G. Dantec

MetaCortex Maurice Dantec est de retour avec son 'Liber Mundi N°2', qui n'est pas réellement une suite au précédent numéro ("Villa Vortex"), non. Il s'agit une nouvelle fois d'un livre formant un tout, nous narrant la chute du monde.
Bienvenue dans l'enfer apocalyptique cybernétique de Dantec, livre-monde duquel il est bien difficile de s'échapper.

Résumé:
Aux alentours des années 2020, dans une époque où une vie vaut bien moins que les munitions servant à l'anéantir, les lieutenants Verlande et Voronine, duo de flics de choc de la Sûreté du Québec, partagent leur temps entre des enquêtes sur des tueurs de flics militarisés, des enlèvements d'enfants par une organisation pédophile, des attentats aux armes de guerre et des opérations de maintien de l'ordre visant à juguler le flot sans cesse croissant d'immigrés clandestins cherchant à débarquer sur le sol américain.
Leurs enquêtes les mènent vers toutes ses pistes, et elles semblent se croiser telles la structure d'un ADN. Le sont-elles vraiment? Le lieutenant Verlande en a l'intime conviction mais n'a aucune preuve...
En parallèle, il découvre l'histoire de son père, ancien Waffen SS, qui a traversé la guerre totale jusqu'à ce nouveau fléau mondial. Cette liaison va au-delà de la vie et de la mort, où il apparaît que la Deuxième Guerre mondiale n'a jamais cessé et qu'elle atteint au contraire son point critique aujourd'hui.

Ma note:

Ma critique:

Grand fan de Dantec, cela fait depuis quelques années que j'ai arrêté de promouvoir l'écrivain autour de moi: son style "néologisant" et ses délires métaphysiques me déstabilisent parfois et me laissent cette désagréable impression que je me force à lire ses écrits. Ce n'est pourtant pas qu'il soit moins tranchant, au contraire. Son combat, ou plutôt sa guerre, au travers de ses livres s'est énormément intellectualisé, il est parfois très vindicatif sur notre monde et envers cette "nomenklatura de gauche" qu'il déteste tant; mais l'ennui, c'est qu'à force, il devient pire que ces bobos écrivains qu'il exècre...

Bref, lire du Dantec de nos jours nécessite de la part du lecteur une bose dose d'engagement et de convictions. Ses polars deviennent presque plus politiques et sociologiques que la simple trame du crime à résoudre.
Avec ce MétaCortex (dans le frigo?), Maurice Dantec m'a enervé et déçu. Le premiers tiers du livre a un style ampoulé, insupportable à lire, où Dantec abuse des redondances (la machine dans la machine) ou d'emphases antinomiques (il regarde mais ne voit pas); voire logorrhéique.
Il met près de 300 pages à revenir à un style plus traditionnel, et plus supportable. L'ennui, c'est qu'également ce long début avance peu: le début de l'enquête est longue et manque de naturel. Les 2 flics de chocs ont des discussions métaphysique à la BHL ou Ouellebeck. C'est à peine crédible et énervant. Tout est lourd, et il faut une centaine de pages pour retrouver un semblant de ses premiers livres en étant sur les traces d'un pédophile. Mais le souflet retombe très vite. Il faut attendre la moitié du livre pour qu'il prenne enfin forme et que le message de l'auteur puisse être déscriptible.
Dantec ou les grilles de  l'enfer

Dantec garde toujours cette formidable vue chaotique du futur, il nous raconte un monde post-industrialisé, avec ces bouleversements techniques, écologiques et transgéniques. Mais bon, cela ne suffit pas à tenir en haleine les 400 premières pages. Le seul répit dans ce livre est le récit du père, Waffen SS, qui raconte son enrolement et sa campagne de Russie dans les unités d'élites, un peu à l'image d'un Jonathan Littel; mais plutôt celle de Robert Wilson dans son superbe "The Blind Man of Seville" (Meurtres à Séville), où l'on suit la transformation d'un homme en machine à tuer. On en vient même à attendre la suite de ce récit.
Sur ce pavé apocalyptique de 800 pages, il faut attendre les cents dernières pages pour enfin se faire du sang pour nos héros, et frémir quelque peu lors de la découverte du palais de l'horreur. Mais le style grandiloquent de Dantec enlève toute peur naturel devant cet étalage d'abominations.
Ce final, à mi-chemin entre l'univers sadique de "Salo ou les 120 jours de Sodome" de Pasolini et le cynisme de "Los Angeles 2013" de John Carpenter, tient difficilement debout. On aurait aimé que son héros tombe contre un vrai méchant, ayant les mêmes armes à sa disposition; pour bien donner vraiment corps à sa vision messianique de la chute.

Après "Villa Vortex", Ce "Métacortex", second volume de la trilogie Liber Mundi, sera donc suivi d'un troisième petit frère où le monde sera de nouveau en chute libre, et où, les transpositions du soldat/écrivain Dantec viendront sauver ceux qui auront garder la foi.
La question reste à savoir si ses fidèles lecteurs (dont je fais partie) souhaitent continuer à lire ce style surchargé et ces quelques délires méaphysique. Le retour à la simplicité (comme dans le percutant "Comme le fantôme d'un jazzman dans la station Mir en déroute") serait la bienvenue.

Quelques liens:

lundi 15 mars 2010

James Ellroy - Underworld USA

Underworld USA / Blood's a  rover Après 'American Tabloid' (1995) et 'American Death Trip' (2001), James Ellroy continue de revisiter l'histoire américaine au vitriol, et ce gros pavé de 850 pages décape à tout va la période 68/72, de la mort Martin Luther King à la destitution de Nixon.

Résumé:
Juste après l'assassinat de Robert Kennedy et celui de Martin Luther King, l'Amérique est au bord de l'implosion: tensions raciales, discrédits politiques, complots, etc. Bref, une multitudes de factions fascistes, gauchistes et mafieuses se partagent une Amérique en proie au doute sur son avenir.
Que cela soit les forces de l'ordre, avec Scotty Bennett, flic "tueurs de nègres", qui poursuit inlassablement son enquête sur le braquage sanglant d'un fourgon blindé 5 années plus tôt. Ou bien Dwight Holly, agent du FBI, qui fomente tous les coups bas souhaités par son parano de patron: J. Egdar Hoover.

Que cela soit la mafia, qui via Wayne Tudrow Jr., souhaite tirer profit de ses très bonnes relations politiques de son défunt père; pour les mouiller un peu plus dans leurs complots d'assassinats et de blanchiment d'argent.
Que cela soit au sein des grands de ce monde qui ont fait les USA de l'après-guerre: J. Egdar Hoover, Howard Hugues ou Richard Nixon, qui sont persuadés de tenir toutes les ficelles..
Et au beau milieu, ce jeune détective privé, Donald Crutchfield, véritable fouineur de merde, qui croit comprendre que la vérité est ailleurs, et se pose sans cesse la question: où sont les femmes?
Car au final, ce sont peut-être elles qui font tourner en bourrique tout ce beau monde...

Ma note:

Ma critique:
Peu intéressés par ses 2 précédents livres (période trop ancienne à mon goût), je me suis toutefois laissé tenté par ce "Underworld USA", vu qu'il traite de la fin des glorieuses années de l'empire américain et que ces bouleversements (guerre du Vietnam; le Watergate, les assassinats douteux des grandes figures américaines) ont marqué, et marquent encore l'Amérique d'aujourd'hui.
Je m'étais assuré que chaque livre de la trilogie était bien indépendant. C'est le cas, même si on retrouve quelques personnages introduits dans le précédent (Dwight Holly & Wayne Tudrow Jr.). Au travers de cet énorme polar de 850 pages, je voulais donc en savoir plus sur ces grands pontes américains et l'analyse acide d'Ellroy sur cette époque. Et c'est même plus qu'une analyse, c'est une délation, à la limite de la diffamation, bien loin de l'image idyllique de l'American way of life.

James Ellroy n'y va pas de mains mortes: il nous décrit une Amérique totalement corrompue, où le FBI et la mafia travaillent main dans la main; totalement raciste et terriblement violente.
La première centaine de pages volent dans tous les sens et à une vitesse insensée. Il faut s'accrocher à ce débit ininterrompus d'anecdotes et de bravades des différents protagonistes qui se considèrent tous plus ou moins liés aux assassinats de J.F Kennedy, de son frère Bob, et celui de Martin Luther King, sans oublier ces centaines d'autres assassinats de noirs, cubains ou latinos, qui semblent un passe-temps comme un autre pour les forces de l'ordre de l'époque.
Bref, ce livre nous narre le crime sous toutes ses coutures, et le crime semble être le seul moteur de ce livre. L'intrigue du massacre du fourgon blindé est vite mis de côté pour qu'Ellroy nous balance à la gueule sa version de l'histoire: pas celle du livre, mais la Grande Histoire, celles des USA.

Au travers d'une demi-douzaine de personnages principaux, James Elloy tisse une toile monumentale sur les évènements politiques et sociaux de l'époque: les assassinats de Bob Kennedy et de Martin Lu(ci)ther King, le mouvement Black Power, les mouvements gauchistes, la mafia qui doit trouver de nouveaux moyens de blanchir l'argent de la drogue, la parano du patron indéboulonnable du FBI, J.E. Hoover et de quelques autres, comme Howard Hugues ou Richard Nixon, avec ses coups bas pour se faire élire.
Parmi ces personnages, on retrouve l'ambitieux Wayne Tedrow Jr., qui vient de tuer son père (ancien cadre du KKK) et qui négocie avec la mafia et les amis politiques de son père pour trouver un terrain d'entente pour un projet fructueux: construire de grands casinos en Amérique centrale et organiser des tours opérators vers ce nouveau paradis fiscal.
En parallèle, on suit le plan de l'agent spécial Dwight Holly, bras armé de la loi, sous la protection de J.E Hoover, qui entament un plan pour discréditer les mouvements Black-Power, et ce grâce à Marsh Bowen, flic noir cynique, génie de l'infiltration, qui se fait virer de la police en provoquant le flic violent Scotty Bennett.
Et donc au milieu, nous avons le jeune fouineur Donald Crutchfield, obsédé par les femmes, roi de la filature, et des obsessions secrètes de ses partenaires. Il découvre vite 2 choses: que chacun des personnages est lié par un biais ou un autre à ce fameux braquage. Et que deuxièmement, 2 femmes issues des mouvements gauchistes, vont et viennent entre ces hommes, et qu'elles semblent les manipuler à leur guise.

Il faut quand même beaucoup de temps pour que l'intrigue prenne forme. Au lieu de prendre un prétexte historique pour servir son histoire, il réécrit l'Histoire des USA et ne met qu'en filigrane son intrigue. Après le prologue sur l'attaque du fourgon blindé, l'auteur perd une centaine de pages à nous égarer dans les évènements historiques et politiques. Et paf, au bout de 150 pages, ils replongent dans l'horreur avec un crime horrible, et une véritable piste à suivre pour la fouine de Crutchfield. L'ennui, c'est que durant les 500 pages suivantes, James Ellroy nous égare dans sa haine de cette Amérique. Il trouve toutefois des subterfuges intéressants, tels les extraits des journaux intimes ou les communications privés enregistrés, et il n'hésite pas à liquider bien avant la fin du livre quelques de ses héros. Le mystère sur les femmes s'éclaircit, mais leurs motivations resteront floues jusqu'au bout, ainsi que les véritables commanditaires de l'attaque du fourgon blindé.

Le final est plutôt surprenant, car on s'attend d'une part à un complot ultra machiavélique et il n'en est rien: notre souhait d'une théorie du complot n'aura pas lieu: c'est le facteur humain qui déclenche et qui décide de tout; et la foi de ces hommes pour aller de l'avant, et tenir leur revanche. D'autre part, c'est ce final amusant qu débouche sur la fin de J.E Hoover et la destitution de Nixon. Ce récit en détaille-t-il la cause: à vous de le lire.

Pour conclure, sachez qu'au niveau du style, c'est du James Ellroy tout craché, une plume trempé dans l'acide (la drogue, évidemment). C'est incisif, violent et amoral (tout est violence et corruption). J'ai bien fait de ne pas le lire en anglais (comme je fais d'habitude), car non seulement il y a une multitudes de personnages vantants ses exploits passés, mais aussi un argot de l'époque un peu passé de mode (exemple: terme "maricauds" pour désigner les noirs et autres ethnies minoritaires); il joue également sur les sonorités (doublement de syllabes quand les blacks parlent, ou que les blancs les imitent; ajout de "K" un peu partout kand les adpetes du KKK sont évokés. C'est un peu dommage qu'il erre dans quelques longueurs mais son personnage principal, qui prend de l'ampleur au fil des pages, est attachant; on ressent une projection de l'auteur dans son personnage, un peu comme si au final, James Ellroy a été dans sa jeunesse cette fouine infâme des pires secrets de l'Amérique des années 60/70.

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lundi 22 février 2010

La Horde de Benjamin Roher et Yannick Dahan

La Horde Mon critique cinéma favori, Yannick Dahan , le seul et dernier critique osant vraiment dire ce qu'il pense des films qu'il doit nous vendre, est passé derrière la caméra pour réaliser son rêve, son fantasme: le premier film de zombies made in France.
Attention, ca va saigner!

Synopsis: Dans la banlieue nord de Paris, un groupe de policiers prend d'assaut une tour HLM, afin de venger la mort d'un des leurs. Décidés à faire un carnage, leur attaque tourne mal et la bande de gangsters prend le dessus. Mais voilà qu'ils se retrouvent face à pire qu'eux: une horde de zombies.
Flics et malfrats n'auront d'autre solution qu'unir leurs forces pour venir à bout de ces êtres terrifiants...

Ma note:

Ma critique:
Le film gore "made in France" était jusque là étiqueté de film grand-guignol, du à la faute de moyens pour ce genre, et une promesse de distribution quasi-nulle. Et même si ces dernières années un renouveau semble percer, nous restons soit dans la provocation pure et simple ou bien le cinéma d'auteurs glauque (tel l'excellent et difficile "Martyrs").

Pourtant, avec "La Horde", Benjamin Rocher et Yannick Dahan font le tour de force de faire du gore, pour un public large et connaisseur, en jouant à fond sur le genre (le cinéma de zombie) avec une bonne dose d'humour.
Évidemment, avec un film de ce genre, ne vous attendez quand même pas à un film grand public. Non c'est un film de genre, en hommage aux films de George Romero, mais aussi à quelques cinéastes cultes de Yannick Dahan.

La trame du film ressemble à "Assaut" de John Carpenter, où les bons (enfin, les flics ici ne sont pas si gentils que ça) doivent faire alliance avec les méchants (qui sont au final pas si méchants que ça) pour faire face à pire qu'eux: les zombies.
Le début du film est donc plus basé sur l'affrontement psychologique et physique entre les mauvais flics et les malfrats: c'est tendu, filmé de près et malgré l'intrusion d'un ennemi implacable, cette haine viscérale entre les humains donnent un aperçu de calvaire sans fin, d'une boucherie production qui ne fait pas dans le détail et qui ne nous laissera pas de répits.

Et c'est là le premier coup de génie de Benjamin Rocher et Yannick Dahan: faire intevenir un nouveau protagoniste, qui va apporter une énorme dose d'humour et focaliser la haine de ses nouveaux frères d'armes vers leurs ennemis commun.
Ce personnage, joué par Yves Pignot, est jubilatoire, et jusqu'à la fin du film, il apporte son délire hors norme. Du coup, le film qui était là tendu et sanglant, devient grand-guignol à la façon des premiers Peter Jackson.

Le reste du film déboule et fonce, en pleine tronche des zombies, pour notre plus grand plaisir. Les 2 réalisateurs profitent alors de se faire plaisir, et de nous offrir quelques scènes monumentales.
Tout d'abord celle de Jo Prestia, ancien kickboxer, qui se fait éclater une deuxième fois la gueule de toute beauté (10 ans après son écrasage de tronche à coup d'extincteur dans "Irréversible"): il est tout simplement énorme. Il est lui-même, et nous gratifie d'un superbe fight contre deux zombies. C'est une des scènes d'actions les mieux réalisés du film, et va certainement faire le tour du monde. En effet, malgré le combat incongrue contre 2 zombies, ce combat est ultra-réaliste car chaque coup que porte Jo Prestia, on comprend que ce sont des coups mortels, et que peu d'humains pourraient s'en relever.
Une autre scène, qui ce coup-ci est nettement plus délirante et improbable, est celle du combat final de JP Martins sur le toit d'une voiture face à la horde de zombies. L'idée est là aussi géniale: on se croirait presque à un concert. Cette scène est dantesque et a dû être un véritable délire à tourner. A noter que tous ces zombies sont des bénévoles: Yannick Dahan à travers son blog avait fait appel à tous ses fans pour venir participer.
Au milieu de tous ces zombies, fans de ce genre, nous avons donc quelques acteurs français à la gueule bien trempée. Jo Prestia en premier, mais aussi Jean-Pierre Martins, en mauvais flic, face à un Eriq Ebouaney plein de maitrise (voire un peu trop). Aurélien Recoing ne reste malheureusement pas trop longtemps en scène. Yves Pignot est excellent dans son rôle très caricaturé mais tellement drôle. Enfin, nous avons la perle de ce film: Claude Perron, dans la peau de Sarah Connor, qui est magistrale, un regard à vous faire refroidir les envies d'une bande de sénégalais en rut.

Au final, le pari risqué des 2 réalisateurs est réussi. Certes, ils ne rafleront pas la mise, mais au moins, peuvent en sortir fier et heureux de voir et revoir ce film.
Merci Monsieur Dahan!

Info sur le film:
  • Réalisation: Benjamin ROCHER et Yannick DAHAN
  • Scénario: Yannick Dahan, Benjamin Rocher, Arnaud Bordas et Stéphane Moïssakis
  • Principaux acteurs: Eriq EBOUANEY, Claude PERRON, Jean-Pierre MARTINS, Yves PIGNOT, Jo PRESTIA et Aurélien RECOING.

Quelques liens:

vendredi 5 février 2010

Domenech: Histoires secrètes d'une imposture de Bruno Godard

Domenechpar Bruno Godard Cet été, c'est la coupe du monde de football et nous allons en bouffer. Et les avis des 60 millions d'entraineurs que nous sommes vont fuser, et certainement très critique envers notre cher Raymond.
Je voulais donc en savoir plus sur sa personne, essayer de décrypter ce personnage haut en couleur, qui aime apparemment centraliser sur sa personne toutes les critiques, car pour lui, vaincre sans périls ne mérite pas la gloire...

Ma note:


Ma critique:
Ce livre, qui est plus un pamphlet qu'autre chose fera plaisir aux détracteurs de notre sélectionneur national, et agacera énormément ses "rares" défenseurs. Œuvre journalistique, ne vous attendez pas à un style romancier de haute volée. Bruno Godard est ancien rédacteur en chef de Rolling Stone Magazine (version française) et ancien journaliste pour quelques journaux sportifs peu connus. Ce n'est donc pas une grande plume, son style est du pur jus de journal, et pas des meilleurs titres, c'est plus un style de presse régionale. L'auteur abuse de termes grandiloquents, pour jouer sur tout le paradoxe des énormes ambitions du personnage, et de ses résultats guère transcendants. Il met en opposition systématique toutes les facettes de Raymond: c'est donc parfois limite de la mauvaise fois, du sophisme de bas étage, avec des effets d'annonce faciles et une absence de fond. Par exemple, Bruno Godard nous fait un chapitre entier sur les prétentions d'acteurs de notre cher Rémon, qui a en effet joué au théâtre dans sa jeunesse ainsi qu'au cinéma, et Bruno Godard le présente tel un acteur aux dents longues persuadés de gagner aux prochains Césars... C'est un tacle facile, les 2 pieds décolés dans la gueule mais est-ce qu'une telle annonce apporte du fond à la complexité du personnage: non! Cela décrédibilise même les propos du journaliste, qui prouve là son aversion viscérale envers notre sélectionneur national tant détesté.

Concrêtement, au fil de la lecture, je n'ai strictement rien appris sur les évènements et agissements de Raymond Domenech depuis 2002. Certes, j'avais oublié quelques anecdotes savoureuses mais à chaque fois, c'est plus du "oui-dire" ou des interprétations à l'emporte pièce.
Affirmer que lorsque Zizou (et les autres) utilisent le terme de "coach" au lieu du nom de l'entrainement est un dénigrement pur et dur envers sa personne est également un sophisme un peu facile; même s'il y a certainement du vrai.
Le seul passage intéressant du livre, c'est l'interview de Robert Pirès, où l'auteur reprend des faits concrets et des dires approuvés par plusieurs. Le reste, est comme je l'ai dit, manque de fond malgré la volonté d'enfoncer Raymond bien profond.
Je ne doute pas que les anciens de 98 sélectionnés sur 2006 et 2008 n'ont jamais aimé le style spartiate de Raymond Domenech, qui est un entraineur intraitable, tel un Alain Perrin, un Claude Puel ou un Ricardo, qui est parfait pour mater du jeune et leur apprendre durement le métier, mais qui est incapable de faire épanouir des stars aux égos surdimensionnés, et ces temps-ci, nos jeunes pousses ont facilement la grosse tête, et c'est malheureusement normal que cela aille au clash avec Raymond Domenech.

Au final Bruno Godard laisse simplement l'impression d'un livre écrit sur commande, sans réelle investigation de sa part, à part avoir relu toutes les éditions de l'Equipe et de France-Football depuis 10 ans. Même si sur la plupart des arguments évoqués par l'auteur, je suis assez d'accord avec lui, je regrette que ses propos soient si véhéments, sans discernement. Au final, on a un peu l'impression qu'il prend les amateurs de football pour des cons, qui s'enflamment pour un rien. Pour ma part, comme le dit Jean-Michel Larqué: "Domenech à la tête des bleus, c'est une erreur de casting" et que certes, la FFF n'avait pas un grand choix, mais c'est surtout elle qui reste responsable et coupable de ces 6 années de matchs médiocres, toutefois auréolés de la finale de la coupe du monde 2006, où le sourire goguenard de Zizou face à l'Espagne démontrait bien qu'il allait en faire à sa tête, et ce, jusqu'à la finale.
A croire que le coup de boule était plus destiné à notre ami Raymond que cet infâme joueur italien...

Quelques liens:

samedi 23 janvier 2010

Bloodline de Mark Billigham


Après un très bon livre sans son flic légendaire, Mark Billigham revient à ses premières amours: son flic, Tom Thorne, face à un serial killer d'un nouveau genre...

Résumé: Le meurtre d'une femme mène l'inspecteur Tom Thorne vers un nouveau genre de serial killer.
En effet, malgré l'apparence d'un crime passionnel, celle-ci est la clé de 2 secrets: un étrange morceau de film de radio d'analyse dans sa main, et le fait que la propre mère de la victime a elle aussi été tuée de manière sauvage il y a 15 ans, meurtre attribué à l'infâme tueur en série Raymond Garver, mort aujourd'hui.
Peu après, une deuxième victime est également retrouvée assassinée, avec un autre morceau de radio. Tom Thorne découvre vite que ces 2 crimes sont liés, pas seulement par le morceau de film, mais surtout, que ce sont 2 enfants de victimes du même tueur: Raymond Garver...

Ma note: [4/5]
Remarque: lu en anglais

Ma note: [4/5]
Remarque: lu en anglais

Ma critique:
Mark Billingham est l'un des mes chouchous, même si je reconnais que son oeuvre est inégale. Après 2 excellents polars mettant en scène son fameux inspecteur Tom Thorne, l'écrivain s'est ensuite un peu fourvoyé en le faisant vivre toute sorte d'enquêtes (mœurs, mafia, en underground, kidnapping et IGS), et ce n'est qu'avec le précédent "Death Message" est revenu avec des enquêtes plus haletantes et cohérentes. Il revient ici après son excellent intermède "In the dark", et remet en scène son personnage clé, l'inspecteur Tom Thorne, sur ce qu'il fait de mieux: à savoir la chasse de tueur en série.
Pourtant là, il va s'y prendre comme un pied. L'avantage des sagas de flics, c'est que le décor psychologique est planté depuis longtemps, même si cela encourage peu les nouveaux lecteurs à entrer dans la série. Bref, nous savions dans le précédent livre, que Tom Thorne allait être père; mais dès les premières pages: malheur, le bébé n'est pas viable, et sa compagne doit avorter. Tom Thorne semble plus destabilisé qu'elle et se concentre mal sur cette enquête, même s'il comprend très vite que le tueur va enchainer les meurtres, et que les victimes sont déjà connues: reste à les trouver!
L'idée de base est simple et fort bien vue: c'est un copycat d'un nouveau genre: au lieu d'imiter la scène de meurtre, il s'en prend aux enfants des victimes mêmes! Je pense que l'idée avait déjà dû traversé les esprits de plus d'un écrivain de polar, mais à ma connaissance, c'est bien le premier cas que je lis. Et outre cette idée de base originale, la trame est brillamment mené avec un twist final bien vu.

Mark Billigham continue de développer son style "so british", on retrouve en effet l'atmosphère grise de Londres et ces aspects si british: thé la journée, bière le soir et déprime tout le temps.
A lire.

Quelques liens:

* Site officiel de l'auteur
* Page du livre