La tendance à comparer à Millenium est à la fois troublante et facile mais terriblement simpliste. Certes, il y a la Suède, commune aux 2 auteurs et au lieu de l'action, c'est de plus le même éditeur (Actes Sud) et ce sont tout deux des polars avec 2 héroïnes et dont l'impact d'un mystère de plus de 20 ans qui rejaillit à la surface. Mais les comparaisons s'arrêteront là.
"La princesse de glace" est d'un autre style, plus détendu, moins comploteur et plus féminin.

Pour son premier roman, Camilla Läckberg a repris les bonnes ficelles du polar de gare, et avec la mode des romanciers scandinaves (Larsson, Mankell, etc.), ce n'est pas étonnant qu'elle connaisse un vif succès. Mais bon, même si cela se lit très bien, cela ne mérite pas le grand prix 2008 de la littérature policière étrangère. Non, c'est un peu trop bateau à mon goût, même si j'apprécie quand les vieux mystères refont surface. La grosse trame de l'intrigue est découverte dès les premières pages; mais la force du livre est justement de nous éclairer assez rapidement sur le mobile du crime, sans pour autant nous dévoiler le coupable. On le devine au début du dernier tiers du livre mais cela reste qu'une intuition.
Le style est également assez bateau. Il manque l'atmosphère lourde et glaciale que Mankell ou Larrsson arrivent à (im)poser sur le tempérament des protagonistes. Là, vu que le style est léger, il n'y a que la confrontation de la vieille génération, réactionnaire et à cheval sur les principes, face à la jeunesse scandinave, désinvolte.

Son Erica Flack ravira ceux et celles qui ont adoré "Bridget Jones" et les "Desperate housewives", car cette pauvre Erica est en mal d'amour et déploient quelques longueurs sur les atermoiements des personnages. Les personnages sont en effet un peu stéréotypé, comme le commissaire en chef, gras double et en plus peu clairvoyant. L'inspecteur est quant à lui sympathique et assez futé, au contraire de l'héroïne, assez nunuche. Quelques clichés et longueurs viennent gâcher le contenu du romain mais on imagine bien que la perte de temps à raconter les méfaits de ces personnages secondaires sont en vu de créer la saga Erica Flack.
Nous allons voir cela, vu que l'on m'a offert la trilogie!

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