mardi 29 décembre 2009

Avatar de James Cameron

Avatar3D or not 3D: that is the question! Les couleurs ou la profondeur? A vous de choisir mais en tous les cas, allez-y!
Synopsis: Malgré sa paralysie, Jake Sully, un ancien marine immobilisé dans un fauteuil roulant, est resté un combattant au plus profond de son être. Il est recruté pour se rendre à des années-lumière de la Terre, sur Pandora, où de puissants groupes industriels exploitent un minerai rarissime destiné à résoudre la crise énergétique sur Terre. Parce que l'atmosphère de Pandora est toxique pour les humains, ceux-ci ont créé le Programme Avatar, qui permet à des "pilotes" humains de lier leur esprit à un avatar, un corps biologique commandé à distance, capable de survivre dans cette atmosphère létale. Ces avatars sont des hybrides créés génétiquement en croisant l'ADN humain avec celui des Na'vi, les autochtones de Pandora.
Sous sa forme d'avatar, Jake peut de nouveau marcher. On lui confie une mission d'infiltration auprès des Na'vi, devenus un obstacle trop conséquent à l'exploitation du précieux minerai. Mais tout va changer lorsque Neytiri, une très belle Na'vi, sauve la vie de Jake...

Ma note:

Ma critique:
Après être arrivé trop tard (malgré l'heure d'avance) et une nouvelle attente d'1H30, j'ai enfin pu voir l'évènement cinématographique "Avatar". Pour son précédent opus "Titanic", j'avais attendu sagement sa sortie DVD en location; là, je me devais d'y aller pour contempler cette magnifique 3D.
Difficile de nier l'impact des lunettes 3D sur l'appréciation de la profondeur, de l'immensité des décors, des vaisseaux, etc. Mais ce qui est vraiment dommage, et qui nuit au film, c'est que ces lunettes 3D annihile toute la flamboyance des couleurs. J'ai par moment retiré mes lunettes (lorsque tout était en un plan, sans effet) pour admirer les couleurs. Et putain quelles sont belles! La couleur des Na'Vi, de la jungle de Pandora et des soleils couchants. C'est totalement dépaysant mais j'ai cette petite frustration: aurais-je du le voir sans le mode 3D? Oui, je pense, mais j'aurais eu également cette frustration de ne pas l'avoir vu en 3D. De là à dépenser une dizaine d'Euros pour le voir en normal, je ne pense pas. Je préfèrerai les dépenser pour le DVD. Quoiqu'il en soit, avec ou sans 3D, il faut le voir!

C'est un film totalement dépaysant. Pas dans sa trame, qui est relativement convenu: prenez un soupçon de "Dune", de "Dark Crystal", du "seigneur des anneaux" (les 2 tours), la "forêt d'émeraude" et humaniser le tout avec "Danse avec les loups" tout en saupoudrant allègrement le tout avec une philosophie écologiste des tribus indiennes et vous obtenez cette superbe épopée humaine. Le dépaysement n'est ni dans la 3D, car James Cameron ne nous jette rien à la figure, il ne fait pas une utilisation gadget de la 3D pour nous chatouiller virtuellement le bout de notre nez. Non, il utilise la 3D comme un élément de profondeur, d'abysse et d'immensité, afin de nous plonger corps et âmes dans cette magnifique planète de Pandora, qui rappellera à tous les fans de Yes les splendides pochettes de Roger Dean (c'est en même du plagiat de faire suspendre les rochers comme cela!!!).
Le dépaysement résulte en fait d'une parfaite alchimie entre tous ces ingrédients: une bonne histoire avec des bonnes grosses ficelles mais qui tiennent les 2H40 de film, un message écologique cohérent, limite neuneu mais tout aussi beau que "Danse avec les loups", des certaines longueurs pour nous plonger dans une contemplation (presque) méditative, des effets 3D au service de l'histoire et du spectacle et enfin, un des points forts de James Cameron, un réel savoir-faire pour l'action et le suspense.
Bref, en cette fin de première décennie du XXIème siècle, ce film peut prétendre à être dans le top 10 de la décennie. Mais certainement avec les 2 suites à venir, cela sera la trilogie de la décennie à venir.

Info sur le film:
  • Réalisation: James Cameron
  • Scénario: James Cameron
  • Principaux acteurs: Sam WORTHINGTON, Zoe SALDANA, Sigourney WEAVER, Michelle RODRIGUEZ et Giovanni RIBISI

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mercredi 23 décembre 2009

Italian Shoes de Henning Mankell

Henning Mankell book

Après le très beau "Depths", Henning Mankell renoue avec la grande littérature, et nous présente la vie simple d'un homme, isolé du monde et isolé de lui-même, qui rentre à contre coeur, dans le troisième âge...

Résumé: A soixante-six ans, Fredrik Welin vit reclus depuis une décennie sur une île de la Baltique avec pour seule compagnie un chat et un chien et pour seules visites celles du facteur de l’archipel. Depuis qu’une tragique erreur a brisé sa carrière de chirurgien, il s’est isolé des hommes. Pour se prouver qu’il est encore en vie, il creuse un trou dans la glace et s’y immerge chaque matin. Au solstice d’hiver, cette routine est interrompue par l’intrusion d’Harriet, la femme qu’il a aimée et abandonnée quarante ans plus tôt. Fredrik ne le sait pas encore, mais sa vie vient juste de recommencer.

Ma note:
Remarque: lu en anglais

Ma critique:
Henning Mankell confirme qu'il est un vrai romancier, et pas seulement un faiseur de polar. Ses dernières oeuvres (hormis la compilation de nouvelle sur son inspecteur Kurt Wallander) le confirment: "Kennedy's Brain", "Depths" et maintenant "Italian Shoes" explore la vie et les tourments des suédois, de sa Suède profonde, qui semble n'avoir guère changé et qui ne comprend plus le monde qui les entoure.

Henning Mankell continue à travers ce livre de développer son thème de prédilection: la dégradation de la société suédoise et de son fameux "Welfare-state". Et son héros en à la fois son catalyseur et son révélateur: en ayant vécu 12 ans tel un exilé sur son île, qui se retrouve projeté dans la vraie vie, dans le monde moderne, il met en exergue ces changements. Son héros monte en épingle toutes ces petites choses que l'on met facilement sur le dos de la mondialisation mais qui en fait forme un tout et qu'il en est le seul responsable. C'est lui qui a pris (où plutôt s'est effacé devant) toutes ses décisions: sa fuite aux USA dans sa jeunesse, laissant Harriet, sa belle fiancée; son travail perdu, suite à son erreur fatale de jugement, pris sous la pression des restrictions budgétaires; son choix de vivre tel un ermite et de fuir sa propre vie, son propre monde. Henning Mankell développe aussi le thème universel de la comédie humaine; où notre vie est un subtil mélange de choix assumés et de hasards acceptés avec ou sans difficultés. Il nous narre, de façon sobre et intime sa vue sur les relations humaines, la (peur de la) solitude, la lâcheté, la paternité, l'amour, la mort et la rédemption.

Ce livre se lit calmement, dans la froidure de l'hiver, avec cette contemplation de la nature suédoise froide, calme et sauvage, immuable et indomptable. En une page d'introduction, le décor et l'ambiance sont plantés, son personnage se lit à livre ouvert mais nous révèle quelques surprises tout le long du livre. Henning Mankell n'a pas besoin d'en faire des tonnes, ni de développer un suspense "polarisé". Il nous conte l'entrée dans de son héros dans le troisième âge et qu'il est enfin temps qu'il prenne les responsabilités qu'il a fuit durant toute sa vie, avant qu'il ne soit trop tard.

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lundi 23 novembre 2009

Snuff de Chuck Palahniuk

Snuff

Après le fameux "Peste" lu l'an passé, Chuck Palahniuk vient de sortir 2 nouvelles: "Snuff" et "Pygmy". J'ai choisi "Snuff", histoire coquace lors du tournage du plus grand gang-bang du monde.
Ames prudes s'abstenir...

Résumé: Cassie Wright, Star du X américain des années 80 et 90, veut tirer sa révérence en toute beauté, en organisant le plus grand gang-bang du monde; avec 600 prétendants; quitte à en mourir...
Dans l'antichambre du record du monde de la fornication finale, parmi les 600 membres en ruts, 4 personnages se rencontrent et se racontent. Sheila, l'assistante de Cassie Wright, qui organise d'une main de maître cette orgie; le n° 600, un vieux hardeur ayant découvert il y a 20 ans de cela Cassie Wright; le n° 137, une star déchue de la télé, ruiné par la sortie d'un film X gay qu'il avait tourné qaund il était jeune et sans le sou; et enfin, le n° 72, jeune homme de 19 avec un bouquet de fleur à la main, qui est persuadé d'être le fils abandonné de la fameuse Cassie Wright.
Ma note:
Remarque: lu en anglais

Ma critique:

J'étais d'abord parti pour lire "Pygmy", mais en feuilletant à la Fnac les premières pages, je me suis vite rendu compte que l'histoire n'était pas simple (futur proche revisité) et que le lire dans ma langue de Shakespeare, je risquais d'en perdre quelques miettes, et sans doutes les plus croustillantes. Je me suis donc rabattu sur ce "Snuff", nettement plus courts et focalisé sur un seul sujet: le cul, et à savoir gang-bang du siècle.
Avec Palahniuk, ce qui est bien, est que vous vous surprenez à chaque page, pour la plupart du temps, vous allez vous amuser, mais aussi parfois vous horrifier, voire vous dégouter avec les idées subversives qu'ils nous jette au visage. C'est le genre de bouquin qu'on ne prête pas à n'importe qui, après lecture. Là, d'ailleurs avec la couverture, on ne l'embarque pas partout! En effet, la jaquette que vous voyez est censurée: le bandeau noir (avec le titre) s'enlève et vous dévoile la poitrine (non bronzée) de la blonde de la pochette. Le quatrième de couverture est tout aussi glamour et révèle la main de la jeune fille à peine glissée dans sa petite culotte. Soyez donc prudent en le lisant dans les lieux publics!

Évidemment, avec un sujet comme le gang-bang du siècle et le prétendu fils (de la besogneuse) prêt à copuler avec elle, ce n'est pas de la fine littérature. C'est grotesque, mais tellement drôle qu'on en oublie l'ignominie de la chose. Chuck Palahniuk tente continuellement de pousser le bouchon un peu loin, tout en gardant un certain contrôle sur ce qui se passe. Il a la géniale idée de confronter 4 personnages différents; et d'exposer tour à tour leurs points de vue, rejugeant ce que l'autre vient de faire ou dire. C'est très bien vu; même si parfois son s'y perd car tous les protagonistes parlent à la première personne. Heureusement, comme souvent dans ses livres, l'auteur attribue des tics ou gimmicks verbaux à ses héros (rappelez le "coco" de Choke). De plus, ils ont des effets (ou look) bien distinct, comme le prétendu fiston avec son bouquet de roses qui se fânent à vu d'oeil; et la star avec sa peluche recouverte d'autographes. Ces malheureux de la bite baignent dans environnement sordide et bien gluant. Chuck Palahniuk imagine l'antichambre d'une mise en scène d'un gang-bang comme un endroit poisseux, rempli de stupre, de vaseline, de sueur, de pisse et de foutre alors que sur les écrans passent tous les films de la star du jour, et l'écrivain s'offre un délire avec tous les florilèges et pastiches de nom de film version X.
La trame de ces histoires et personnages est bien vue, le twist final également bien amené. On pourrait même adapter facilement ce huis-clos comme une pièce de théâtre, tant l'auteur joue sur la dramaturgie et la réduction spaciale de l'histoire.

En conclusion, même si l'idée de cette mise en scène est géniale, et que certaines anecdotes sur ces personnages sont bien croustillantes, on reste un peu sur sa faim. Chuck Palahniuk continue de nous narrer la mythologie mythomaniaque de la société américaine focalisée sur son nombril, prise en gros plan par la télé-réalité. Ce "Snuff" reste plus sur un exercice de style qu'autre chose... A lire pour les fans, et pour tous ceux qui fantasment sur les gang-bangs, évidemment!

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lundi 9 novembre 2009

Nine dragons de Michael Connelly

Nine dragons de Michael Connelly Michael Connelly nous livre son deuxième livre de l'année, avec cette fois-ci le retour avec Harry Bosch.
Et attention, comme l'annonce le quatrième de couverture, cette fois-ci, c'est personnel... A croire qu'Harry Bosch est prêt pour incarner Dirty Harry...

Résumé: Harry Bosch doit enquêter dans le South LA sur la mort d'un vieux chinois, tué par balles, tenancier d'un "Liquor Store". Il écarte de suite le cambriolage qui a mal tourné et découvre assez vite que la mafia locale chinoise est caché derrière cette histoire de meurtre. D'ailleurs, il ne sait pas l'influence de celle-ci sur le quartier, et encore moins voire la police. Alors qu'il est prêt à appréhender le principal suspect, le voilà menacé par un étrange coup de fil. Coup de fil très vite suivi par une vidéo présentant sa fille, qui vit actuellement avec sa mère à Hong-Kong, ligotée sur une chaise...

Ma note:

Ma critique:

C'est toujours un plaisir de retrouver l'inspecteur Harry Bosch. Le précédent, "The Overlook" (à genoux), nous laissait présager que cela pouvait être bientôt la fin pour lui, vu qu'il y fût exposé à de fortes de radiations, ayant pu générer un cancer. Mais il n'en est rien. Il en plaisante même au début, voyant que les derniers examens n'ont rien révélés, et que ces radiations ont même dû éradiquer toute tumeur douteuse dans ses poumons encrassés par le tabac. Le voilà donc plus fort que jamais, inaltérable et inébranlable.
Pourtant le début du livre le montre plus ouvert que jamais sur les autres. On le voit faire attention à ses collègues, à les excuser, il éprouve même des remords sur ses dires et faits, parfois un peu abruptes; alors qu'il y a quelques années, il s'en moquait éperdument. Mais c'est un signe trompeur. En effet, dès que la rage de découvrir sa fille kidnappée à l'autre bout du monde, on va découvrir un nouvel homme, instinctif et inarretable.

Jusqu'à cet incident, le livre se déroule comme un bon vieux polar, comme le maitrise si bien Michael Connelly. Par contre, la suite laisse clairement à désirer. Cela s'affole et s'enflamme: il débarque à Hong-Kong, retrouve brièvement son ex-femme et part à la poursuite de sa fille, dans des contrées et une langue quasi-inconnues. Et en un temps record, il la retrouve et bien entendu, il la sauve. Mais c'est de manière la plus abrupte et violente qui soit; laissant pas mal de cadavres derrière lui (pas forcément provoqué par lui, ceci dit).
Mais voilà, son enquête ne tient pas la route, il fonce à l'instinct, on ne peut pas dire qu'il a des pistes solides, il court derrière le seul lièvre qu'il voit, et au miracle, c'est le bon. De plus, il y va, tel un Dirty Harry, prêt à dégainer, à tirer pour ensuite poser ses questions. Bref, on découvre un Harry Bosch qui sort des sentiers battus et qui fait tout, mais vraiment tout, pour sauver sa fille, allant à l'encontre de ses convictions. Il la sauvera, mais à quel prix? Cela, je ne vous le dirai pas.

La fin est nettement plus calme et on retrouve le Harry Bosch que l'on aime, mais bon, ce délire des tribulations d'un cowboy en Chine me laisse perplexe. A quoi bon nous présenter un Harry Bosch invincible et tête de mule, nous laissant l'amère sensation qu'une vingtaine de nouvelles aventures vont suivre, de plus en plus sensationnelles et de moins en moins crédibles.
Je ne pense pas que le portefeuille de Michael Connelly en ait si besoin. Il est certes encore tôt pour le tuer, mais je pense qu'il est bon pour qu'il parte enfin à la retraite...
Bref, "Nine dragons" est une grosse déception, à oublier aussitôt, et ne donne pas envie d'en savoir plus, à moins d'aimer l'inspecteur Navarro.

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vendredi 23 octobre 2009

Au delà du mal de Shane Stevens

Au delà du mal de Shane Stevens

Réputé comme l'un des meilleurs livres sur les serial killers paru ces 30 dernières années, et qui a mis 25 ans pour enfin être édité en France, c'était normal que votre serial joker s'attaque à ce pavé de 700 pages et ce redoutable tueur.

Résumé: A 10 ans, Thomas Bishop est placé en institut psychiatrique après avoir assassiné sa mère. Quinze ans plus tard, il s'en échappe et entame un périple meurtrier à travers les États-Unis. Très vite, une chasse à l'homme s'organise : la police, la presse et la mafia sont aux trousses de cet assassin hors norme, remarquablement intelligent, méticuleux et amoral.
Les destins croisés des protagonistes, en particulier celui d'Adam Kenton, journaliste dangereusement proche du tueur, dévoilent un inquiétant jeu de miroir, jusqu'à un dénouement captivant.

Ma note:

Ma critique:
Cela commence un peu comme du James Ellroy, où l'on découvre que les racines du mal s'enfoncent loin dans le passé, avec la figure de Caryl Chessman, (véritable) premier violeur récidiviste de la fin des années 40 qui fût condamné à mort. Cette partie introductive est belle comme ces images d'épinal de cette époque. Malgré la misère des gens, ils savent que le monde va leur sourire, ils ont une fois inébranlable dans le rêve américain, et la mère du petit Thomas, malgré le viol dont elle a été la victime, espère qu'elle va s'en sortir et qu'elle va devenir quelqu'un. Mais il n'en est rien. On découvre son funeste destin, sa haine des hommes, le parcours malheureux de son défunt mari et la terrible enfance petit Thomas Bishop, qui finit pa tuer sa mère, pour ses 10 ans.
Cette revue de 20 ans d'histoires et d'anecdotes débouche enfin sur la présentation du personnage de Thomas Bishop, jeune adulte interné dans un asile psychiatrique, tentant de berner son monde pour enfin sortir de là, en vain. Mais comme il le rappelle en citant Charles Baudelaire: "la plus belle des ruses du Diable est de vous persuader qu’il n’existe pas!". Thomas Bishop doit trouver le moyen idéal de s'évader et de venger son père spirituel, Caryl Chessman, en tuant en son nom toutes les femmes indignes de ce monde.

Jusqu'à son évasion, la centaine de pages du roman est captivante et se lit d'une traite. Une fois le tueur libre, le livre part un peu dans tous les sens pour en effet présenter les divers personnages qui interviendront ici et là, et pour le final, évidemment. L'auteur s'amuse à tisser une toile de personnages où peu à peu ils se révèlent liés les uns aux autres: que cela soit les flics, les victimes, les politiciens, la mafia et le journaliste Adam Keaton, "profiler" avant l'heure. L'action devient donc multiforme, tout comme le style. Du coup, le rythme n'est pas aussi soutenu et manque, en mon sens, d'homogénéité. Entre d'une part les journalistes peu scrupuleux d'aviver la vindicte populaire en publiant des articles racoleurs sur la peine de mort; et d'autre part le politicien véreux et réactionnaire profitant de ce racolage médiatique pour se faire mousser, nous avons notre tueur qui est au beau milieu, et au milieu d'une rivière de sang, sur lequel il mène son périple, avec la même jovialité et insousiance de Jack Kerouac, quand il partait sur la route...
Même si quelques passages sont un peu glauques (surtout le première meurtre, et en fait cela sera le seul vraiment "gore" détaillé par rapport aux autres exactions, qui resteront assez sommaires), il y a une certaine nonchalance que je n'ai pas apprécié dans le récit du dantesque périple de ce diable à la gueule d'ange. En effet, le buzz médiatique sur ce livre veut nous faire croire que ce tueur est bien pire qu'Hannibal Lecter ou le Andreas Schalztmann de Dantec (ou tout autre serial killer de la littérature) mais il n'en est rien. Ce Thomas Bishop ne fait pas vraiment peur et je ne l'ai pas trouvé crédible. Il tue et se baigne dans le sang de ses victimes comme s'il prenait une douche, ou changeait de chemise. Et hop, en un coup d'éponge, il se nettoie et sort aussitôt tuer d'autres femmes. J'ai trouvé cela un peu léger et pas vraiment réaliste, car pour se débarasser de la merde et de la graisse humaine, il faut vraiment frotter!

Cette nonchalance ne pousse pas non plus à l'oppression où à un sentiment de malaise face à ce monstre. Pourtant, le livre est très bien détaillé sur le profil psychologique du tueur, les explications qui le pousse à tuer sont censés, surtout pour l'époque à laquelle a été écrit le livre, période où le "profiling" ne faisait pas légion dans la littérature du genre. La deuxième partie, mettant en scène le journaliste Adam Keaton est plus intéressante, plus construite, et nous aide à mieux comprendre les quelques diversions sur les autres personnages secondaires. La toile d'araignée se tend et les protagonistes s'y collent les uns après et les autres alors que le piège se referme peu à peu sur le tueur. L'auteur profite également pour dénoncer les méfaits de l'inconscient collectif et de la décadence des USA dans ces années 70, où toute la société se croyait capable du meilleur mais finalement bien capable du pire.
L'artifice du journaliste chasseur de tueur est très bien vu, surtout qu'il permet à l'auteur de placer ici et là de véritables anecdotes sur l'époque, qui au final sème le trouble: Thomas Bishop a-t-il réellement existé? En effet, en entamant l'histoire avec la véritable vie de Caryl Chessman (premier américain condamné à mort) et bouclant la fin de la cavale en pleine histoire du Watergate; on croit deviner que la mémoire collective est restée focalisée sur ces affaires, bien plus importante, comme semble le démontrer l'épilogue final où ces quelques paragraphes récurrents "un journaliste découvrira plus tard que...". Shane Stevens a réussi là un joli coup de poker et quelque part, malgré ma petite déception, je comprend l'engouement pour ce livre, trop longtemps oublié.

Note sur l'auteur:
Shane Stevens a écrit "Au-delà du Mal" (By Reason of Insanity) en 1979. Mais il aura fallut attendre prrès de 30 ans our que les Editions Sonatine parviennent enfin à récupérer les droits afin de permettre aux lecteurs français de découvrir l'un des romans précurseur en matière de tueur en série.
Shane Stevens est né à New York en 1941, et rien n'indique que cela soit son vrai nom. Il a écrit cinq romans entre 1966 et 1981 avant de disparaître dans l’anonymat. On ne sait pas grand-chose d’autre de lui. A la lecture de son livre, on peut se douter que c'est un journaliste mais aucune réelle information n'est connue le concernant.

jeudi 17 septembre 2009

Un prophète de Jacques Audiard


Voici certainement le film français de l'année, qui nous plonge dans l'enfer de l'univers carcéral...
Synopsis: Condamné à six ans de prison, Malik El Djebena ne sait ni lire, ni écrire. A son arrivée en Centrale, seul au monde, il paraît plus jeune, plus fragile que les autres détenus. Il a 19 ans.
D'emblée, il tombe sous la coupe d'un groupe de prisonniers corses qui fait régner sa loi dans la prison. Le jeune homme apprend vite. Au fil des " missions ", il s'endurcit et gagne la confiance des Corses.
Mais, très vite, Malik utilise toute son intelligence pour développer discrètement son propre réseau...

Ma note:

Ma critique:
Dure réalité que la prison. Jacques Audiard n'a pas fait dans la dentelle, ni dans le facile. Il a tenté d'apporter une vue objective sur la prison. Ce n'est pas un monde d'anges, ni un enfer au quotidien. Mais c'est un monde résolument sordide où la moindre faiblesse est exploitée par les meutes de truands et de petites frappes. Jacques Audiard évite les gros clichés hollywoodiens sur la prison et le mal-être des incarcérés qu'il nous jette à la figure nous semble plus que réel.

Bizarrement, ce hui clos carcéalra raconte l'ascenscion sociale du jeune Malik dans cette société. Il arrive seul, démuni, il ne sait ni lire ni écrire, il est sans connaissance, ni à l'extérieur et encore moins à l'intérieur. Et pourtant, il va s'en sortir, en étant malmené par un parrain corse intraitable, qui voit en lui la victime idéale: un esclave.

On ne voit vraiement pas le temps passé (2H30) car la mise en scène est menée de main de maître. Atmosphère étouffante avec l'univers gris et sale de la prison, des murs et barreaux omniprésents, il y a pourtant une liberté qui se dégage de ces êtres. Ils gardent un pouvoir et une aura sur l'extérieur. C'est assez surprenant et les rares et éphémères sorties du jeune Malik procurent de véritables montée d'adrénalines. Jacques Audiard donne ce sentiment étrange que l'intérieur de la prison est plus sécurisant, moins dangereux. Ou du moins, plus simple à comprendre. Jacques Audiard révèle dans ses interviews que pour lui, son univers carcéral est une métaphore de la vie en société où il faut apprendre à louvoyer, à composer avec les forces contraires, à choisir le moindre mal, ou la solution la moins pire, tant qu'une vraie solution n'est pas acquise.
Le film est d'ailleurs une belle incarnation de la dialectique du maître et de l'esclave, qui va au-delà de la relation père/fils ou amître/apprenti. Ce n'est qu'à la fin que l'on comprend mieux le petit jeu auquel s'est plié Malik durant toutes ces années de labeur pour son maître.

Ce film est aussi épostouflant par la prestation de ses principaux acteurs. Niels Arestrup est tout simplement ENORME! Il va encore raffler un césar mais espérons que cette fois cela soit comme meilleur acteur. Sa prestation est un exemple du genre sur le pouvoir par la parole, le silence et surtout le regard. Il nous sort des répliques que tout acteur aimerait jouer (le "mais c'est quoi ces bonnes nouvelles là!"), il incarne désormais le grand méchant du cinéma français. Face à lui, le jeune Tahar Rahim est tout autant impressionnant dans l'humilité. Avec sa gueule cassée, il nous surprend pas à pas et nous sommes heureux du dénouement. Et même s'il est loin d'être un ange, il est toujours réconfortant de voir que c'est un méchant s'en prend à de plus méchant que lui; et c'est là aussi une récurrence du cinéma d'Audiard: rendre beau et humain des êtres qui, à première vue, n'en mérite pas la peine.

Info sur le film:
  • Réalisation: Jacques AUDIARD
  • Scénario: Jacques Audiard, Abdel Raouf Dafri, Nicolas Peufaillit et Thomas Bidegain
  • Principaux acteurs: Tahar RAHIM et Niels ARESTRUP

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lundi 31 août 2009

Inglorious Basterds de Quentin Tarantino


Voici donc le dernier Quentin Tarantino, qui ne fait pas dans la dentelle, et qui s'amuse avec l'histoire de la deuxième guerre mondiale...
Synopsis: Dans la France occupée de 1940, Shosanna Dreyfus assiste à l'exécution de sa famille tombée entre les mains du colonel nazi Hans Landa. Shosanna s'échappe de justesse et s'enfuit à Paris où elle se construit une nouvelle identité en devenant exploitante d'une salle de cinéma.
Quelque part ailleurs en Europe, le lieutenant Aldo Raine forme un groupe de soldats juifs américains pour mener des actions punitives particulièrement sanglantes contre les nazis. "Les bâtards", nom sous lequel leurs ennemis vont apprendre à les connaître, se joignent à l'actrice allemande et agent secret Bridget von Hammersmark pour tenter d'éliminer les hauts dignitaires du Troisième Reich. Leurs destins vont se jouer à l'entrée du cinéma où Shosanna est décidée à mettre à exécution une vengeance très personnelle...

Ma critique:
Alors que je m'attendais à un vrai film de guerre revu et corrigé par Quentin Tarantino, j'ai été surpris de constater que cela n'en est pas vraiment un. Avec un côté pastiche, en hommage au cinéma d'antan, Quentin Tarantino surprend une fois de plus son monde en nous dévoilant une histoire d'un comique un peu déplacé, abracadabrantesque et d'une méchanceté gratuite telle que l'on peut en attendre de notre sale gamin (préféré) d'Hollywood, qui décide avec ce film de revisiter une partie de la deuxième guerre mondiale...
En entamant son film tel un western spaghetti, avec des gros plan sur les gimmicks des acteurs; avec insertion des surnoms de ceux-ci, on s'attend à rire. Mais comme dans les films de Sergio Leone, ce sont les pauvres paysans qui trinquent, et ce, dans la plus grande indifférence. La scène de l'exécution de la famille de Shoshanna est magistrale, et Christoph Waltz a la méchanceté de Lee Van Cleef, et la classe d'un Anthony Hopkins.

Après, Quentin Tarantino développe plus son style habile de comment je mets le bordel absolu avec classe. Comme souvent dans ses films, il y a cette scène, tout en nuance, où le plan semble se déroulait sans accrocs, et qui vous pête à la figure et vous arrache le bout du nez. Avec les costumes de l'armée nazie, le charme de Diane Kruger, cela en serait presque du théâtre, car chaque mot est placé, prêt à incendier la salle avec le silence qui s'en suit.

Les dialogues de ce "Inglorious Basterds" sont magnifiques et partent pas mal en longueur, mais bon, quand ils sont aussi bien placés par Christoph Waltz, cela passe très bien. Mais bon, ce n'est pas lui, ni le style décontracté de Brad Pitt qui font que ce film est un chef d'oeuvre. La fin nous rappelle que c'est juste du cinéma et que c'est bien de rire de tout, même des juifs et des nazis.

Info sur le film:
  • Réalisation: Quentin TARANTINO
  • Scénario: Quentin Tarantino et Tom Tykwer
  • Principaux acteurs: Brad PITT, Christoph WALTZ, Mélanie LAURENT, Diane KRUGER, Eli ROTH et Julie DREYFUS

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jeudi 30 juillet 2009

The reader de Stephen Daldry


Synopsis: En Allemagne de l'Ouest, quelques années après la Seconde Guerre mondiale. un adolescent, Michael Berg, fait par hasard la connaissance de Hanna, une femme de trente-cinq ans dont il devient l'amant. Commence alors une liaison secrète et passionnelle. Pendant plusieurs mois, Michael rejoint Hanna chez elle tous les jours, et l'un de leurs jeux consiste à ce qu'il lui fasse la lecture. Il découvre peu à peu le plaisir qu'elle éprouve lors de ce rituel tandis qu'il lui lit L'Odyssée, Huckleberry Finn et La Dame au petit chien, etc. Hanna reste pourtant mystérieuse et imprévisible. Un jour, elle disparaît, laissant Michael le coeur brisé.
Quelques années plus tard, devenu étudiant en droit, Michael assiste aux procès des crimes de guerre Nazi. Il retrouve Hanna... sur le banc des accusés. Peu à peu, le passé secret de Hanna est dévoilé au grand jour...

Ma critique:
Distribuer un film sur un sujet aussi sérieux et dérangeant en plein été est assez suicidaire dans sa logique commerciale, surtout que le film a déjà été distribué dans toute l'Europe depuis, déjà, plusieurs mois. Mais bon, à ce qu'il parait, le film a failli de n'être jamais distribué dans notre contrée: on ne va donc pas faire la fine bouche. Ce film est un chef d'oeuvre d'émotion et il mérite qu'on s'y attarde.
Et c'est vrai dès qu'on parle du sujet épineux de la Shoah, je ressens un certain malaise quand ce traumatisme sert de levier dramatique et romanesque. Pourtant là, j'ai été bouleversé par la trame de cette histoire. Stephen Daldry ne tombe pas dans le piège de la démagogie, il reste neutre face au passé de l'héroïne et laisse le spectateur comme seul juge. Le film dépasse le simple cadre de la représentation historique, car le sujet tourne plus sur la gestion de ses sentiments mis à bas, de sa honte intérieure (celle de l'héroïne ou du jeune héros), que de la culpabilité reconnue de ses actes passés.
C'est aussi un film sur l'amour nostalgique, où le souvenir de l'émancipation sexuelle du jeune Michael rappelle le film de Robert Mulligan "Un été 42" où la beauté d'une femme plus âgée bouleverse l'âme de l'adolescent. Mais à la différence que dans "The reader" cela commence de suite par la liaison amoureuse. Nous sommes donc bien lien du songe dans lequel rêve Herbert (de l'été 42) et pourtant, il y a en commun cette nostalgie d'un amour impossible, interdit, qui meurtrie à jamais les 2 jeunes hommes. Et la plaie du jeune Michael Berg s'ouvre béante quand il découvre le passé de sa belle, ancienne tortionnaire dans un camp nazi.
Le plus bouleversant est que le jeune homme, est là pour étudier le procés et qu'il a la possibilité de sauver son ancien amour. Il est dans ce profond désarroi de découvrir ce passé qu'il ne pouvait imaginer, qui percute de plein fouet ses souvenirs d'amour et de pure beauté. Il aimerait tant plaider pour sa belle, mais il comprend vite que la défendre serait en un sens la trahir.
Le dernier tiers du film est splendide et met la boule au ventre.
L'intensité du regard de Kate Winslet y joue pour beaucoup, elle joue le rôle d'une femme paradoxalement froide et assez frustre, et qui par moment dégage un sentiment de bonheur et d'amour. Je dois l'avouer: j'ai un gros faible pour Kate Winslet. Depuis que je l'ai vu dans "Créatures célestes"; où elle m'a mise littéralement en émoi, je suis fan. Et avec ce film, mon coeur s'est mis une fois de plus en émoi. Ce qu'elle est belle et naturelle, et surtout, qu'est-ce qu'elle dégage comme sincérité. Son oscar pour meilleure actrice est amplement méritée. Le jeune David Kross est quant à lui très bien, et dire qu'il n'était pas majeur au début du film (rassurez-vous, pour les scènes de nues, les producteurs attendirent qu'ils aient sa majorité!). Ralph Fiennes est également superbe dans sa sobriété, d'homme tiraillé par un amour honteux aux yeux de tous qui aimerait redonner un visage humain à son ancienne amante.

Info sur le film:
  • Réalisation: Stephen Daldry
  • Scénario: David Hare, d'après le roman de Bernhard Schlink, paru en 1995, qui a été le premier roman allemand contemporain en tête de la liste des best-sellers du New York Times.
  • Principaux acteurs: Kate Winslet, David Kross, Ralph Fiennes, Bruno Ganz, Susanne Lothar, Lena Olin, etc.
Quelques liens:

vendredi 24 juillet 2009

Embrasser le ciel immense de Daniel Tammet


Résumé: Daniel Tammet est un autiste Asperger, génie des nombres et des langues. Aujourd'hui, il a vaincu la prison de l'autisme : c'est un écrivain à part entière, un savant plein d'humanité et doté d'une sensibilité bouleversante. Les plus grands neuroscientifiques du monde se sont penchés sur son cas et ont dialogué avec lui. Il a appris sur la façon dont son cerveau (et celui des autres) fonctionne, qu'il a voulu nous raconter ses découvertes. Apprendre, raisonner, calculer, mémoriser, créer... Les capacités de l'esprit humain sont infinies.
Ma critique:

J'aime bien de temps en temps me faire un petit livre de vulgarisation scientifique, pour m'ouvrir l'esprit. Et avec ce livre, le but est atteint. C'est un livre instructif, simple et positif qui donne envie de mieux utiliser son cerveau, au lieu de le laisser végéter avec toutes ces facilités technologiques du monde moderne.

Ancien autiste d'Asperger, Daniel Tammet a su vaincre les symptômes asociaux de sa maladie pour s'ouvrir sur les autres et nous faire ainsi partager son expérience hors du commun. Il est aujourd'hui considéré comme l'un des "100 génies" de notre siècle, et avec ce livre, on fait tout le tour de notre boite crânienne, et ce sous toutes les coutures.
Ce qui frappe à la lecture de ce livre, c'est l'humilité avec laquelle Daniel Tammet écrit. Ce n'est ni trop technique, ni trop simpliste; il nous raconte avec fascination toutes les prouesses dont est capable le cerveau. C'est d'ailleurs surprenant d'avoir quelqu'un d'aussi positif et ouvert sur son monde. Comme il l'explique, le cerveau travaille sans cesse, et contrairement à ce que nous avons longuement cru, il se regènerre sans cesse, à condition qu'on le fasse travailler comme il faut.

L'auteur indique une multitudes de conseils, surtout basés sur l'association d'idées, permettant ainsi d'enrichir notre mémoire. Il nous fait vite comprendre qu'un savoir isolé, appris bêtement, est un savoir qui s'oubliera très vite (cela en dit long sur notre système d'éducation où j'ai eu l'impression d'apprendre sans comprendre).
Si l'on veut apprendre et retenir, l'auteur nous invite à inclure dans notre processus d'apprentissage et de mémoriation nos cinq sens et d'associer ces nouvelles idées avec d'autres savoirs, renforçant ainsi les liens ente toutes ces connaissances. Si je devais faire une analogie avec le cyberespace, notre cerveau est un peu comme une page web: si cette pagee n'a pas de lien hypertext dans tous les sens (pour y venir et pour y sortir), alors il y a peu de chance qu'on la retrouve, et se retrouvera vite perdue dans la masse d'information.

Pour l'auteur, les choses simples comme un chiffre ou une lettre a des formes distinctes, des couleurs, sonorités et même des odeurs. Comment voyez-vous le chiffre 9? Comment l'entendez-vous? C'est surprenant de savoir qu'il peut pour chaque chiffre écrire un long paragraphe descriptif, voire même un roman pour les chiffres premiers!!!

Les 2 conseils de l'auteur pour que notre cerveau s'enrichisse durablement est donc d'associer, mais aussi de comprendre en découpant chaque idée, chaque pensée, par des idées plus simples, permettant ainsi d'avoir un enchainement logique.

L'autre point très intéressant du livre, est le descriptif de son cas, et de celui de bon nombre d'autistes savants. Il explique que pour la plupart des cas, ils ont souvent une malformation du cerveau qui font que les connexions au sein de celui-ci sont nettement moins compartimentés. En effet, chaque zone du cerveau (hémisphère droit/gauche, lobe frontal/occipital/pariétal/temporal, etc. - voir animation ci-dessous) est dédié à un savoir, un type de connaissance (vue, odorat, langage, etc.). Et que pour leur cas, ces aires sont souvent décalés ou empiètent les uns sur les autres, rendant ainsi une association plus riche mais tout autant décalé, expliquant ainsi (enfin, de manière simpliste) pourquoi les autistes n'ont pas du tout la même représentation du monde qui nous entoure, ou totalement bloqués par une action anodine; du fait que la zone du cerveau qui réfléchit perçoit les signes extérieurs par un prisme biaisé, ou pollué par une multitude d'informations inadéquates.


Livre passionnant, je reproche quand même une certaine superficialité de l'auteur sur le sujet. A trop embrasser notre cerveau, il enlace mal le sujet. Cela m'a rappelé les bouquins de vulgarisation scientifique ou comportementale d'auteurs américains, où on a l'impression que l'auteur enfonce les portes ouvertes de notre perception du monde. C'est le défaut des livres de vulgarisation, on aimerait parfois aller plus loin dans un sujet précis, quitte à s'y perdre. L'autre point négatif est que ce livre nous rappelle que nous sommes tous loins d'être plus intelligent que la moyenne et que cela se travaille énormément: il faut arrêter d'utiliser une calculette ou de faire appel sans cesse à tous ces outils qui nous simplifient la vie.... Snif!

Quoiqu'il en soit, malgré cette revue d'ensemble sur les capacités de notre cerveau, c'est une bol d'air d'humanisme et d'intelligence, qui nous rappelle qu'on a souvent besoin d'un plus petit que soi et que la différence est un bien. Et comme le disent si bien les cyniques "on est toujours le con d'un autre", cela n'empêche pas d'être plus intelligent que ce dernier.


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Bonjour à tous.
Ceci est mon premier message sur ce blog.