dimanche 28 août 2011

Le Livre sans Nom

Je me suis laissé tenté par ce curieux "livre sans nom", qui a fait d'abord le buzz sur le net, avant de devenir un succès littéraire. Toutefois, le bouche à oreille (ou le clic de souris) n'est pas forcément signe de qualité.
En effet, au cinema, une oeuvre comme celle-ci mériterait son titre de "Nanar" en lettre d'or sur Beauffywood Boulevard.

Le livre sans nom

Résumé:
A Santa Mondega, une ville d'Amérique du Sud oubliée du reste du monde et connue des habitants pour être la ville la plus dangereuse du monde, le massacre du "Bourbon kid" au bar "Le Tapioca" fait toujours débat, 5 ans après.
Alors qu'une jeune femme se réveille de 5 années de coma après ce fameux massacre, un inspecteur très particulier débarque à Santa Mondega, suivi de près par 2 moines, spécialiste en Arts Martiaux, venus récupérer la fameuse pierre magique l'"œil de la Lune", censée apporter invulnérabilité à celui qui la porte, qu'un chasseur de primes à voler.
Pour Sanchez, le barman du Tapioca, cela n'augure rien de bon, surtout avec la prochaine éclipse solaire; catalyseur de malheurs dans cette ville oubliée du monde.

Ma note: ma note

Ma critique:
Cela fait longtemps que je n'avais pas lu un tel navet, un navet qui fait certes passer du bon temps, mais un navet quand même. Au cinéma, il aurait son titre de "Nanar" en lettre d'or sur Beauffywood Boulevard. Cela a le goût du Western Spaghetti mais c'est en fait Polar Burger à bouffer vite fait, et à recracher aussitôt.
Même si c'est du fantastique, c'est narré de manière totalement simpliste et sans once de crédibilité. A part le premier chapitre, relativement soigné racontant l'atmosphère chaude et dangereuse du Tapioca Bar, le reste est du remplissage d'action écrit par un ado sous amphétamines un peu trop marqué par quelques classiques du cinéma des années 90.

En dehors des références cinématographiques clairement citées ("se7en"; "Pulp Fiction", "Kill Bill", "The Ring", "Karate Kids", "Destination: Graceland" et quelques autres), le livre base sa trame sur 5 films: "Desperado" & "Une nuit en enfer" de Robert Rodriguez pour le lieu et les méchants "pas très humains", "True Romance" pour le couple de jeune tourtereaux pris dans la tourmente, "The ring" pour la cassette maudite; et enfin, "Vampires" de John Carpenter pour l'intrigue final et l'aspect chasseur de prime. J'oublie certainement 2 ou 3 autres références cinématographiques (tous les Tarantino, comparse de Rodriguez). En tous les cas, ce livre rend hommage aux films de série B que Tarantino et de Rodriguez adorent; l'important pour l'auteur n'est pas le style et la crédibilité des personnages: mais l'action pur et l'apparence superficielle de ce qu'est un méchant.

Pas besoin de le prouver, donc; et à la différence d'un film, c'est peu crédible et totalement infantile. A part avoir une voix rocailleuse et leur légende derrière eux, ces méchants sont à peine crédibles. On n'y croit pas une seconde. Il faut dire que le style de l'auteur est d'une rare pauvreté, ainsi qu'un vocabulaire très limité et n'a aucune imagination dans la description; ni même la crédibilité de certains faits (un coma de 5 ans sans intraveineuse...).
On sent que l'auteur est bien jeune, qu'il n'a aucune expérience de la vie et narre son délire comme s'il se faisait un trip. Un trip sous acide qui lui a quand même donné de bonnes idées le dénouement final, qui au final rattrape ce massacre littéraire...

Quelques liens:

dimanche 21 août 2011

Ecstasy - Irvine WELSH

Ecstasy Cela fait plus d'une bonne demi-douzaine d'années que je n'avais pas lu un livre d'Irvine WELSH, époque où j'avais lu dans la foulée les délirants 'Trainspotting" et sa suite 'Porno'. Et en retrouvant le livre planqué dans mon étagère, je me suis donc laissé tenter par cette série de nouvelles stupéfiantes, comme leurs noms l'indiquent.

Résumé:
Quel point en commun entre la reine des romans à l'eau-de-rose et un animateur de télé locale nécrophile? Celui entre une fille sans bras, un hooligan et un cadre supérieur d'une multinationale? Et enfin, entre un trentenaire ne vivant que pour les week-ends et une femme voulant changer de vie?
Et bien, c'est qu'il s'agit de trois romances, sous l'emprise de l'Ectasy, en version Trash, comme c'est si bien le faire Irvine Welsh.

Ma note: ma note

Remarque: lu en anglais, écossais et cockney!

Ma critique:
C'est toujours difficile de donner son opinion sur des série de nouvelles car le sujet et les styles diffèrent. Même si là, le théme commun est la consommation d'Ecsatsy et des ses conséquences, les 3 sont radicalement différentes et inégales; et vont de mal en pis.

La toute première histoire est de loin ma préférée, et la plus outrancière. C'est un véritable délire, grossier et choquant, que Chuck Palahniuk ne renierait pas. Nous avons donc d'un côté une romancière (obèse) à l'eau de rose, et de l'autre une infirmière n'aimant pas les hommes. Au milieu, le mari de la romancière qui passe son temps à liquider en jeux de hasard et en putes la fortune de sa femme; et un animateur de télé locale nécrophile, qui a ses entrées à la morgue de l'Hôpital.
Irvine WELSH s'amuse de ses personnages et explorent un style qu'on ne lui connaissait pas en nous dévoilant quelques extraits (avec un style très proche de celui de Jane Austen) de la romancière. Le final est à mourir de rire et le style est le plus proche de 'Porno'.

La deuxième nouvelle nous narre l'histoire d'un jeune hooligan, passant sa vie à chercher la bagarre et prendre de l'Ecstasy. En parallèle à sa vie de débauche, on suit l'histoire d'un riche homme d'affaires, qui noie un passé scrupuleux, et une jeune fille née sans bras. Les 3 personnages sont liés, et la jeune fille, reine de la fellation, saura manipuler son homme pour arriver à sa terrible vengeance.
Œuvre un peu plus politique, la nouvelle met un peu de temps à démarrer, même si on comprend de suite la nature de l'intrigue et le dénouement final.

La troisième histoire est la moins convaincante, racontant l'histoire d'un jeune trentenaire ne vivant que pour la défonce du Samedi soir; et la vie d'une femme se sentant piégée dans sa relation conjugale. Les deux se retrouvent à la fin mais cette nouvelle est relativement plate, car sans aucune intrigue. La seule narration intéressante est celle de savoir si Heather va quitter son mari ou non; la vie de Lloyd est faite d’expédients et de petites défonces qu'on a parfois mal à suivre.
Il faut dire, surtout pour ceux qui n'ont jamais lu d'Irvine WELSH, que son style est basé sur le phonétique régional. Un peu comme dans les livres de Chuck Palahniuk, les personnages d'Irvine Welsh ont des tics de langages très marquées, et surtout un accent à couper au couteau! Il faut presque lire à haute voix pour comprendre certaines phrases. Et les répliques du jeune Lloyd sont presque incompréhensibles, surtout lorsqu'il est sous influence.

D'une point de vue général, cette série de nouvelles est très amusante, et nous fait découvrir la jeunesse anglaise sous un prisme assez édifiant. La chose la plus drôle est que l'auteur a réussi à écrire avec plusieurs accents: écossais, cockney et londonien. Et c'est une joli bravoure d'écrivain.

Quelques liens:

samedi 6 août 2011

Mark Billingham - From the dead

From the dead

Résumé:
Donna Langford vient de purger ses 10 ans de prison pour avoir fait tuer son mari en faisant sauter sa voiture. Mais voici qu'elle reçoit une photo troublante de son mari en pleine forme, tout beau et tout bronzé.
L'homme qu'elle détestait le plus est-il toujours en vie?

Circonspect sur l'identification de l'homme sur la photo, l'inspecteur Tom Thorne se retrouve plongé dans les conséquences d'une enquête qu'il avait mené 10 ans plus tôt. En fouillant le passé et en interrogeant de nouveau les protagonistes du meurtre, il semble bien que l'homme incinéré dans la voiture n'est pas Alan Langford.
Qui est alors la victime? Où est Alan Langford? Et pourquoi ces photos sont-elles envoyées, 10 ans après?

Ma note: ma note

Ma critique:
C'est avec plaisir que je retrouve l'inspecteur Tom Thorne et le style Mark Billingham. Il y a toujours cet aspect "so british" avec leurs fameux tea-time et pub-time qui rythme la vie des policiers londoniens. Et puis l'enquête sort un peu de l'ordinaire: quand le mobile et le criminel sont facilement identifiés, il faut également s'assurer que la victime est la bonne! Négligence qui va coûter chèrement à notre cher inspecteur.

Cette fois-ci, l'enquête ne part pas directement de Tom Thorne, mais d'une jeune détective privée, Anna Carpenter, qui tombe sur cette histoire d'un mari assassiné qui ne l'est plus vraiment, et qui revient hanté son épouse. Le début du livre est très intriguant et les pièces du puzzle s'imbriquent peu à peu pour comprendre cette histoire de revenant; et il faudra attendre la fin du livre pour répondre à toutes les questions.
Entre le début de l'intrigue et son dénouement, Mark Billingham développe un peu plus les tenants psychologiques de chaque protagoniste, et l'auteur s'égare parfois un peu. En effet, la mise en avant de cette jeune femme bouleverse un peu la vie de l'inspecteur, tant professionnel, où il se voit confier l'ordre de sa direction de "chapeauter" la jeune détective privée; mais aussi émotionnel, où l'espièglerie de la détective redonne un sentiment de seconde jeunesse à l'inspecteur Thorne, qui ne sait plus trop va sa liaison avec sa compagne.
Alors que l'on sent que l'histoire pourrait partir dans un vaudeville, Mark Billingham corse l'histoire et en crédibilise presque la narration de son enquête. L'auteur retombe un peu dans ses travers à vouloir faire vivre à son "héros" toute sorte d'aventures, et il n'hésite pas le faire partir pour l'Espagne pour retrouver Alan Langford.
Même si la confrontation finale tient la route, la façon de faire monter la sauce m'a un peu énervé, car les moyens mis en œuvres d'Alan Langford pour éviter qu'on le retrouve me paraisse un peu disproportionné, et à l'effet inverse de ce qui serait bon de faire. Bon, à part ce petit accroc dans l'histoire, ce fût quand même avec plaisir que j'ai parcouru cette enquête. Et vivement le suivant!

Quelques liens: