samedi 9 février 2013

The Black Box de Michael CONNELLY


The Black Box de Michael CONNELLY Voici le dernier Michael CONNELLY avec l'inspecteur Bosch, qui continue d'enquêter sur des cold-cases...
Résumé:
Harry Bosch a récupéré le dossier d'un crime non résolu d'une affaire vieille de 20 ans. Affaire sur laquelle il avait travaillé fort brièvement, au beau milieu des émeutes de Los Angeles suite à l'affaire Rodney King.
A l'époque, une jeune photographe avait été tuée durant les émeutes de Los Angeles et son crime était resté impuni. Et aujourd'hui, la ballistique démontre que cette arme a une histoire bien particulière, et que finalement, la mort de la journaliste n'est sans doute pas le fait du hasard du crime de violence gratuit. Comme un enquêteur en charge de résoudre un accident d'avion, Harry Bosch va rechercher la boîte noire, la pièce à conviction qui reliera l'arme au meurtrier, et à son mobile..

Ma note: ma note
Remarque: lu en anglais
Ma critique:
Après avoir fini de manière spectaculaire la précédente enquête de l'inspecteur Bosch, Michael Connelly nous convie à un retour en arrière sur bien des niveaux. D'une part le flash-back de l'enquête malmenée lors des émeutes de 92. D'autre part, en revenant sur un style des premières enquêtes où l'inspecteur est en conflit avec son chef, et où le passé laisse sa trace indélébile sur l'humeur de l'inspecteur. On ressent une certaine nostalgie de la part de Michael Connelly à vouloir que son héros fétiche revienne dans le passé, et qu'il n'aille pas en retraite.
Car la quille approche, dans 4 ans cela sera sa retraite définitive et Harry Bosch comprend que son temps est compté, et que ses positions intransigeantes pourraient bien le mettre en retraite plus tôt que prévu, si ce n'est plus. Mais comme dirait les rappeurs lors des émeutes de Los Angeles: "Fuck Da Police" et donc Harry en fait presque à sa tête.
J'en finis par regretter la mort de l'inspecteur, que je pensais venir après les radiations prises lors de l'enquête "The overlook" (A genoux). Quelque part, ce fût pour moi un véritable plaisir de retrouver le Dirty Harry que j'aime: non pas celui des 9 dragons qui tirent partout, mais bel et bien le Dirty Harry mal aimé, seul et contre tous. J'ai dévoré ce livre et je le conseille à tous les fans de l'auteur.
Pour conclure, je dirais que cette boite noire cache une bonne vieille cuvée millésimé, un vrai petit régal. Quelques liens:

dimanche 13 janvier 2013

Damned de Chuck PALAHNIUK


Damned de Chuck PalahniukVoici le dernier livre de Chuck Palahniuk qui vous fera rire de la mort, et surtout du Diable et de son enfer infesté par les déjonctions humaines.
Résumé:
Madison est morte à treize ans, des suites d'une curieuse overdose de marijuana. Madison était la fille d'un couple de stars mondiales du cinéma, et malgré son statut et son innocence candide, elle se retrouve en enfer, comme d'ailleurs la grande majorité de la race humaine. Morte avant d’avoir appris la vie, elle décide par défaut d’apprendre la mort. Elle se lie rapidement d’amitié avec une clique d’adolescents tout droits sortis de Breakfast Club (la princesse, le punk, le geek et le sportif) et entreprend d’arpenter les enfers.

Ma note: ma note
Remarque: lu en anglais
Ma critique:
Chuck Palahniuk entame avec son "Damned" une trilogie littéraire sur l'enfer, le purgatoire et le paradis, un peu à la manière de la Divine Comédie de Dante.
Dans ce premier livre, on découvre Madison, jeune obèse, fille d'un couple de superstars (genre Brad Pitt & Angelina Jolie), qui vient de mourir dans ces circonstances étranges et qui parcourt les enfers à la recherche des causes de sa mort (elle ne se souvient que d'une overdose de Marijuana) et en quête de Satan, pour lui exprimer son mécontentement. Au travers de ce périple infernal, la jeune Madison nous narre ce que fût les grands moments de sa vie, susceptibles de l'avoir mené si bas.
Alors que l'on pourrait croire que l'auteur parte dans ses délires de construction narratifs alambiquées, comme il a pu le faire dernièrement avec "Peste" ou "Pygmy" ou comme dans ses premiers romans, ce "Damned" a une structure et un style des plus conventionnels. Pour chaque chapitre, un entête résume le chapitre "Hello cher Satan, es-tu là, c'est encore Madison..." (parodiant ainsi le style de Judy Blume et ses fameux "Are You There God? It's Me, Margaret."). En fait, l'auteur se met à la place de la petite Madison, avec quelques rares tics de langages de jeunes, et surtout une description naïve de l'univers dans laquelle elle est. C'est donc un style gentillet, fort plaisant et les horreurs des enfers passent facilement; sauf si vous êtes sensibles aux odeurs. Le délire visuel auquel nous convie Chuck Palahniuk est qu'il est jonché des excréments et déjections des humains.
L'enfer de Madison ressemble aux peintures de Hyeronimus Bosch, à savoir un style scriptural assez enfantin avec quelques horreurs (démons démembrant à tour de bras tous ceux qui passent sous leur griffes; et/ou humains qui se reconstruisent peu à peu). L'univers est surtout odorifère, avec le lac Merde, l'océan du sperme gaspillé, océan en pleine expansion avec la démocratisation de la pornographie sur le Web. Il y a quelques gags amusants (genre les spammeurs téléphoniques qui vous appellent lors de vos diners sont en fait les damnés de l'enfer; tout comme les pauvres âmes qui s'exhibent dans les webcam pornos bas de gamme) mais cet univers manque finalement de croustillant ou de détails horripilants comme sait seul Chuck Palahniuk le décrire.
Cet épopée basé sur le revival d'un Breakfast club de l'enfer reste un peu trop simpliste à mon goût. Chuck Palahniuk manque de férocité et reste trop complaisant. Même si son enfer est une attaque frontale aux créationnistes américain, il apporte l'eau au moulin de ses hérétiques de Dieu.
Au final, c'est une œuvre trop gentille, trop passe-partout, trop consensuelle. Il faudra attendre la suite avec le parcours de la petite Madison dans le purgatoire et le paradis pour savoir si finalement, son œuvre est aussi corrosive que ses plus grands écrits.
Quelques liens:

samedi 15 décembre 2012

Olen STEINHAUER - L'issue


L'issueAprès avoir lu "le touriste" en février dernier, je me suis tout naturellement attaqué à sa suite, pour savoir ce qu'est devenu "Milo Weaver" et le département secret de la CIA, chargé de faire les basses œuvres des services secrets américains...
Résumé:
Après avoir fait malgré lui le ménage au sein du département du Tourisme. Milo Weaver reprend du service, pour pallier à la pénurie d'agents.
Et rien ne semble tourner rond. Qu'un agent ukrainien, renseigné par les Chinois, révèle l'existence d'une taupe au sein du service, passe encore. Mais qu'on ordonne à Milo d'assassiner sans raison apparente une jeune Moldave de quinze ans, c'en est trop pour le vétéran des actions de terrain. Toutefois, comment doit-il réagir pour ne pas mettre en danger sa famille: rentrer dans le rang, jeter l'éponge ou continuer à faire le ménage?
Milo Weaver se cherche une raison et n'en trouve pas. Finalement, ne serait-il pas au coeur d'une machination qui le dépasse?
Ma note: ma note
Ma critique:
J'avais bien apprécié le premier livre d'Olen Steinhauer avec son héros Milo Weaver; "le touriste" nous livrait un superbe panier de crabes d'espions avec une intrigue bien complexe, le tout servi avec une bonne de psychologie. Je craignais qu'avec ce nouveau livre qu'il reproduise un peu la même chose. D'une part, Milo Weaver a terminé bien bas dans le précédent épisode, mettant à mal tout le département (en dénonçant des actions allant plus au profit de certains sénateurs qu'aux intérêts de la nation). D'autre part, le résumé du quatrième de couverture laisse penser que Milo va continuer sa dératisation.
Et les premières pages semblent le confirmer, car l'affaire Grainger semble avoir toujours des effets secondaires; et même si Milo Weaver garde son amertume envers les politiques à l'origine de la déviance des actions du département du Tourisme, il souhaite aider et redresser la maison, et surtout revenir dans le droit chemin et regagner sa vie de couple.
Mais il n'est en rien de tout cela. Avec la reprise du service, Milo replonge dans les affres du métier, s'éloigne à nouveau de son couple et s'enfonce dans une machination qui le dépasse et nous dépasse!
Avec un style haletant et captivant, Olen Steinhauer nous ballade dans toute l'Europe à la poursuite d'une chimère: une taupe dans le service. A force de chercher et de comprendre les raisons de brèves missions que Milo effectuent, on se perd, tel le héros, dans les conjonctures et les suppositions. L'auteur réussit sa gageure de nous mettre dans la peau du héros (sur cet aspect des choses). Et quand on découvre le personnage Erika Schwartz, tout bascule, on perd pied et de nouveaux pions rentrent dans cet insoupçonnable partie d'échecs.
Toute action a une répercussion, toute décision cache des vérités et le lecteur les découvrent peu à peu, en même temps que Milo.
Ce deuxième volet est véritablement une réussite. La première partie du livre est un lent parcours concentrique dont on ne perçoit pas le centre gravitationnel. La deuxième partie est tout simplement un tourbillon torrentiel dont on ne voit pas la fin. Cette course-poursuite à la taupe, au mobile caché du colonel Xin Zhu et aux diverses intrigues secondaires est une descente infernale vers la vérité crue, infâme et indigeste. A l'heure où l'Amérique est affaiblie face à la banalisation du terrorisme, une économie globalisée et au nouveaux fronts multiples et variés, Olen Steinhauer place son espion au cœur des intrigues et rend les lettres de noblesse à ce genre, qui a perdu d'éclat depuis la chute de l'empire soviétique.
Olen Steinhauer est l'une des plus fines plumes de ce renouveau. Un roman mené de main de maître, avec un final parfait, qui clos parfaitement ce deuxième volet, tout en laissant un troisième (déjà annoncé) dévoilant les 2 nouveaux personnages du roman: l'obèse Erika Schwartz et le fameux colonel chinois.
Quelques liens:

samedi 17 novembre 2012

Olen STEINHAUER - The Tourist


Olen STEINHAUER - The Tourist
Résumé:
Milo Weaver a longtemps été un "Touriste", un agent secret sans foyer et sans identité. Il occupe désormais un poste de cadre au sein du siège de la CIA à New York. Il vit avec sa femme et sa petite fille dans une jolie maison à Brooklyn. Son ancienne vie, encombrée de secrets et de mensonges, est définitivement derrière lui; du moins l'espère-t-il. Mais le tueur à gages qu'il poursuivait depuis des années lui révèle des machinations insoupçonnées au sein de l'agence, tandis que sa plus vieille amie, espionne elle aussi, fait l'objet d'une enquête interne. Rattrapé par son passé, il n'a d'autre choix que de retourner sur le terrain pour essayer de découvrir une fois pour toutes qui tire les ficelles de ce complot. Et le terrain ne connaît pas de frontières. De Paris à Francfort, de Genève à Austin, Milo est pris à nouveau dans le tourisme planétaire.

Ma note: ma note
Remarque: lu en anglais
Ma critique:
J'avoue avoir pris un peu de temps à rentrer dans ce livre. Tout d'abord à cause du format américain du livre: épais et très étroit (et donc pas du tout pratique à tenir lors des 50 premières et dernières pages); et puis à cause de l'entrée en matière du héros du livre (de la saga; désormais) avec un Milo Weaver au bord du gouffre, sous amphétamines et prêt à tirer sur tout ce qui bouge.
Bref, j'ai cru qu'Olen Steinhauer nous faisait une version "espion" des thrillers de Jeffrey Deaver (avec un mort toutes les 2 pages), Mais il n'en est rien, rassurez-vous! En fait, les premières pages sont à l'image du héros d'avant sa blessure, et à sa mise en retraite forcée: il était speed, sans remords et persuadé d'avoir raison: sa chute tombe un 11 septembre 2001, tout un symbole.
On retrouve le héros 5 ans plus tard, reconverti en agent de bureau, qui traque à distance un tueur à gages, appelé "le tigre". Pour la première fois en 3 ans, il a enfin une trace concrète, sur le sol américain. Il part alors à son arrestation. Ce dernier lui avoue, avant de se suicider sous ses yeux, que leur rencontre n'est pas le fruit du hasard, encore moins le fruit de son travail acharné, mais bel et bien un enchainement d'un mécanisme qui lui échappe et qu'il devra résoudre seul.
Avec cette deuxième entame de livre, et ce twist surprenant, l'intérêt pour le livre devient captivant. Olen Steinhauer nous dévoile une intrigue à mi-chemin entre le roman d'espionnage, le road-movie et le thriller. On suit les pérégrinations de Milo Weaver au travers toute l'Europe puis des USA, pour savoir pourquoi tout semble le désigner comme bouc émissaire de certaines actions au sein de la CIA.
L'intrigue est assez complexe: on d'ailleurs du mal à percevoir toutes les pièces du puzzle et comprendre la vue d'ensemble. Le plus étrange est lorsque le héros comprend enfin la machination dans laquelle il est, c'est nous qui sommes un peu perdu. J'ai dû relire l'un des chapitres clés pour être sûr d'avoir tout bien capté.
C'est le seul bémol de cet excellent roman d'espionnage: c'est complexe, aussi complexe que la géopolitique de nos jours, où il n'y a plus d'idéologies pour guider ces hommes de l'ombre, juste une désillusion et un cynisme amoral sur ce qu'ils font et doivent faire, se sentant paradoxalement impuissant contre le terrorisme sans visage ou contre une économie financière déconnecté de la réalité des peuples.
Quelques liens:

samedi 13 octobre 2012

Satellite sisters de Maurice DANTEC

Après quelques sérieux ennuis de santé, Maurice Dantec est donc revenu sur le devant de la scène avec sa suite à "Babylon babies"; les jumelles mutantes ont grandi, Toorop & Darquandier veillent tant bien que mal sur elles pour éviter que l'ONU2.0 découvre leur particularité. La conquête de l'espace semble être la seule issue...
Satellite sisters
Résumé:
Fuyez l’atoll, sillonnez les déserts, les mers australes et la grande forêt amazonienne. Quittez la Terre pour la guerre des cartels, casinos et hôtels du Las Vegas orbital. Effacez vos ennemis. Abandonnez toute chance de retour. Toorop, Alice Kristensen, Marie, Sara et Ieva Zorn, la neuromatrice, Darquandier, Andreas Schaltzmann, mais aussi Richard Branson, Elon Musk, Fedor Emelianenko, le groupe Muse en show pyrotechnique à 600 kilomètres d’altitude...
Thriller cométaire, road-movie crépusculaire, Satellite Sisters invite le lecteur vers la Haute-frontière sidérale, Far-West des pionniers orbitaux, où va commencer la plus importante partie de Black-jack de l’humanité tout entière. Après La sirène rouge et Les racines du mal, Maurice G Dantec prolonge sa plus célèbre épopée et signe d’un rouge martien la suite vertigineuse de Babylon Babies.
Ma note: ma note
Ma critique:
Ce fût avec plaisir de retrouver les écrits de Dantec, mais ce moment fût de courte durée. Au bout d'une dizaine de pages, j'ai commencé à me fatiguer par son style ampoulé basé sur l'antinomie. Tout le long du livre, il joue sur les paradoxes verbeux; procédé très simple, mais très difficile à lire (voilà que je m'y mets). On dirait que c'est l'inculte du "livre sans nom" qui a été pris pour nègre pour faire cette suite de "Babylon Babies", ou bien que Dantec a tenté dans ce livre de s'auto-parodier.
Outre le style difficile, Dantec nous perd dans cette fuite en avant, pour échapper à l'armée globalitaire de l'ONU-2.0. On ne comprend pas trop pourquoi ils fuient (hormis de cacher le mystère des jumelles Zorn), et on ne comprend d'ailleurs pas trop le pouvoir des jumelles, de la Neuromatrice et de la plante Codex. Un petit résumé "objectif" eut été bon, surtout pour le pauvre lecteur qui n'a pas lu "Babylon Babies".
La première partie du livre est donc lourde, telle la gravitation terrestre. Il faut attendre que le débat s'élève en orbite géostationnaire pour se réveiller et prendre un intérêt à la lecture. Dantec a toujours été un grand futurologue, mais là, il déçoit un peu: il ne trouve que l'idée du tourisme "orbital", et de faire vivre "indéfiniment" des stars d'aujourd'hui: Branson, Paul Allen, lon Musk, Fedor Emelianenko, Muse, etc. Et rien de bien précis sur ce monde de 2029, à part la nano-technologie, les boites sur-pliables et autres gadgets mortels.
Le côté amusant du livre est le retour improbable de ses anciens personnages: outre ceux de Babylon Babies, on retrouve la petite Alice de "la sirène rouge" et l'effroyable Andreas Schaltzmann et ses fameuses bouteilles de Coca. Cela devient donc un peu grand-guignolesque, avec surtout ces batailles dans l'espace et sur la lune, de ces outlaws qui veulent aller plus dans cette nouvelle frontière.
Au final, Dantec nous livre le meilleur et le pire, mais c'est le pire qui marque plus cette œuvre... dommage.
Quelques liens:

samedi 25 août 2012

La Rivière noire d'Arnaldur INDRIDASON



La Rivière noire Après les auteurs scandinaves, un peu plus à l'Ouest avec l'Islande et son plus grand écrivain de romans policiers: rnaldur INDRIDASON
Résumé:
Le corps d'un homme, seulement vêtu d'un T-shirt féminin, est retrouvé dans un appartement du centre de Reykjavik. Beaucoup de sang, une profonde entaille à la gorge: le doute n'est pas permis quant à la cause de la mort. Cependant, l'enquête peine à démarrer. Pas d'arme du crime, aucun signe d'effraction ou de lutte, pas de témoin... La seule piste se résume à des cachets de Rohypnol – la drogue du viol – trouvés dans la veste de la victime et une étoffe.
Le châle retrouvé sous le lit de la victime dégage une odeur épicée que reconnaît sans peine la policière, cuisinière à ses heures perdues.
L'adjointe du fameux inspecteur Erlendur se lance alors à la découverte du passé trouble du violeur/victime; et sur la piste improbable de la jeune femme victime/tueuse. Ma note: ma note
Ma Critique:
C'est mon premier livre d'Arnaldur INDRIDASON et le deuxième que je lis qui se passe en Islande. C'est je crois le premier qui ne se passe pas avec son personnage fétiche, le commissaire Erlendur. C'était donc l'occasion rêver de découvrir l'ambiance cet auteur et son univers particulier.
Car évidemment, l'Islande, on y a plus souvent une image de carte postale avec ses landes enneigés, ses glaciers, ses volcans et ses geysers! Là, Arnaldur INDRIDASON nous offre une vision très citadine, qui pourrait très bien se passer dans une ville européenne, voire américaine. D'un point de vue géographique (écologique et climatique), c'est même beaucoup plus diversifié que nos images d'épinal! Pourtant, il y a bel et bien une atmosphère intemporelle indescriptible que l'on associe à ce que l'on appelle les "les romans noirs scandinaves".
Avec un crime assez sanguignolant, et un violeur qui n'est sans doute pas à sa première proie, le suspense est tout de suite posé. Au nombre de pages, on sait qu'on va avoir quelques longueurs mais que les pistes vont être tortueuses et intéressantes. Toutefois, Arnaldur INDRIDASON se permet quelques diversions et remplissages de pages pour nous faire découvrir plus en détail sa nouvelle héroïne. Même si c'est bien écrit, on s'en passerait bien, car à force de décrire tout ce qu'elle fait, on est frappé par voir le peu qu'elle fait! On a peu l'impression que les policiers islandais sont payés à rien foutre, qu'ils peuvent voyager à l'autre bout du pays quand ils le veulent, sans justifier le moindre motif, etc. Et puis elle suit son instinct vers des pistes qui donnent peu de choses, ou du moins, avec une certitude que c'est une chance infime s'ils trouvent quelque chose dans ce faisceau d'intuitions.
Cette lenteur et ce temps perdu sont donc un peu destabilisant, voire énervant mais d'un autre côté, cela a son charme. Je ne suis pas sûr que j'aurais apprécier ce livre en dehors des périodes de vacances, tant la lenteur et l'inaction sont le quotidien de l'inspectrice Elinborg. Heureusement que l'on sait que derrière se cache un violeur en série, et un mystérieux tueur vengeur pour rester attentif jusqu'au bout.
Au final, c'est un bon polar, subtil mais à mon goût, pas assez typé. Dommage.
Quelques liens:

samedi 18 août 2012

Voici un nouvel auteur scandinave à la mode: Thomas Enger; à mi chemin entre Jo Nesbo et Camilla Lackberg.
Résumé:
Dans les faubourgs d'Oslo, à Ekebergsletta, une tente isolée au fond d'un champ cache un terrible drame: une jeune femme, à moitié enterrée, y est morte par lapidation. Elle a été outrageusement mutilée à coups de pierre au visage, son dos a été fouettée jusqu'au os et sa main coupée.
Henning Juul, journaliste au 123News, revient juste d'un long congés de convalescence, suite à un incendie qui lui a valu près d'un an à l'hopital; mais surtout qui lui a couté la vie de son fils, mort dans l'incendie.
Pour son premier jour aux affaires après plus de 2 ans, voici une histoire qui va lui changé les idées, mais à laquelle il va vite se bruler les doigts, tant les ramifications racistes sont évidentes sur ce meurtre teinté d'un rituel issue de la Sharia.
Ma note: ma note
Remarque: lu en anglais
Ma Critique:
Avec ma découverte d'Henning Mankell il y a une douzaine d'années, je me suis peu à peu intéressé aux polars scandinaves. Et c'est donc tout naturellement que je me suis laissé tenté par Thomas Enger, la nouvelle perle du polar polaire. Le personnage d'Henning Juul est intéressant, avec son funeste passé (la perte de son fils) qui continue de le hanter; et qui va d'ailleurs le hanter encore 5 livres, puisque la maison d'édition de Thomas Enger a confirmé qu'il y aura bien 6 enquêtes du journaliste, avec comme trame commune des indications comme quoi la mort de son fils n'était pas si accidentelle que cela.
Mais revenons à ce premier livre et ce meurtre assez tapageur. La couverture laisse penser à la présence sombre d'un serial killer, mais en fait, il n'en est rien. Le crime, avec ses ramifications racistes, ses peurs de l'autre, est quand même un peu tiré par les cheveux. Même si l'auteur prend soin à bien nous débobiner les ficelles aux dernièges pages du livre, on comprend mal pourquoi une telle mise en scène. Mais bon, c'est le côté sensationnel qui est fait pour vendre. Et la maison d'édition le fait très bien.
L'autre point intéressant est de voir l'évolution du journalisme, avec cette course-poursuite des journaux télé 24H/24 en temps réel qui doivent tout montrer (sans même valider) et celle d'Internet qui doit tout dire avant les autres. Et au milieu, Henning Juul, qui sort d'une hibernation de 2 ans et qui voit cette révolution numérique d'un mauvais oeil, où le sensationnalisme prend le pas sur l'éthique.
Pour mener ses investigations aussi rapidement que la police, le journaliste a évidemment une taupe, un contact "fantôme", avec lequel il communique via un programme crypté. On ne sait pas si ce hacker est policier, mais en tous les cas, il en connait tout autant et permet de faire avancer vite l'enquête. Toutefois, ce stratagème de "gorge profonde" utilisé par l'auteur est un peu facile et un peu trop pratique.
Dans l'ensemble, cette première nouvelle de Thomas Enger est agréable à lire, surtout grâce au profil psychologique du personnage principal. Je reste toutefois un peu sceptique, car mise à part le personnage, le crime sensationnel et la question finale sur la mort de son fils (qui va servir de trame pour les 5 prochains livres); je trouve que c'est une oeuvre un peu trop survendue. Espérons que la série Henning Juul ne va pas trop trainer en longueur, et tant qu'il ne devient pas aussi énervant que Camilla Lackberg, je vais suivre les affaires d'Henning Juul.
La liste des livres:
  • Burned, 2010
  • Phantom Pain, 2011
  • Blood Mist, 2012
  • Killer Ants , 2013
  • Quicksand, 2014
  • The Revelation, 2015
Quelques liens:

mercredi 27 juin 2012

Charles CUMMING - Trinity Six


Trinty Six Voici un roman d'espionnage très bien ficelé d'un jeune auteur anglais prometteur: Trinity Six. Quand une vieille intrigue de 50 ans en cache une autre, bien plus sérieuse et bien plus probable.
Résumé:
Sam Gaddis est professeur à l'université de Londres, spécialiste de la guerre froide et des affaires internationales concernant la Russie.
A court d'argent, il cherche un sujet "vendeur" pour écrire un nouveau livre. Par chance, il rencontre une charmante jeune femme ayant des documents secrets et des lettres confidentielles de sa défunte mère, ancienne secrétaire au KGB, et amoureuse d'un espion anglais.
Au même moment, une de ses amies le met en relation avec un vieux de la vieille garde anglaise, ayant soit-disant, les secrets sur un sixième traitre de Cambridge.
Sam Gaddis est tout excité de réunir ces documents mais avant même qu'il puisse voir si les affaires ont un point commun, son amie meurt d'une crise cardiaque, le laissant seul avec une tonne de documents et un vieillard très affabulateur.
A la recherche de ce sixième espion, Sam Gaddis ne sait pas qu'il remue les mauvaises pierres et que les vieux serpents vont se réveiller...
Ma note: ma note
Remarque: lu en anglais
Ma Critique:
La première trame du livre se base sur l'un des évènements majeures de la guerre froide en Grande Bretagne avec le cercle de ces 5 universitaires de Cambridge, qui ont été recruté au début des années 30 par les services secrets russes. Ces 5 universitaires finirent par occuper des postes plus ou moins importants dans les services de renseignements de sa majesté, et leur traitrise fut découvert assez tardivement dans les années 50. Leurs noms: Kim Philby, Guy Burgess, Donald Maclean, Anthony Blunt et John Cairncross.
Il est utile d'avoir précédemment lu des articles ou livres sur cet évènement de la guerre froide pour bien comprendre le contexte du début: Bechley Park, Philby, et la chasse au sorcière des années 50, etc. Je vous conseille d'ailleurs vivement de lire cet excellent ouvrage de Robert Littel "La compagnie", qui relate les grands coups d'espionnages entre CIA, KGB & MI6 lors de la guerre froide.
L'entame de la trame risque donc d'en rebuter quelques-uns, mais l'auteur explique de manière concise la genèse de ce cercle d'espions à la solde des russes; et la possibilité d'un sixième, inconnu de tous. Mais bon, on se dit, comment tenir sur tout un livre avec une action qui se déroule dans le temps présent? Ce n'est évidemment pas quelques dossiers brulants de 50 ans d'âge et l'apparition d'un nouvel agent double, à la retraite depuis longtemps, qui vont mettre en péril des relations internationales et la vie de notre héros.
Non, en effet, l'auteur nous offre une histoire à tiroir à double fond pour dévoiler un secret bien gardé, et fort crédible.
Durant les trois quart du livre, on se demande justement quel est ce secret, qui justifie tant de prise de conscience de la part des services secrets anglais et russes. L'idée est ingénieuse et superbement bien amenée. Charles Cumming nous emmène là où il veut, nous donnant quelques bribes d'informations et de sueurs froides pour nous tenir en haleine de bout en bout.
Je ne vous dévoilerai donc pas le secret final (qui est de taille), je vous invite vivement à vous accaparer de ce roman d'espionnage. Le livre a certes quelques travers, typiques des écrivains, qui n'ont jamais eu à traiter un emploi du temps. Le héros ne travaille pas (normal me direz-vous, il est prof!) et décide du jour au lendemain de partir aux quatre coins de l'Europe, alors qu'il est justement à court d'argent!
Ce genre de petit détails est certes peu de chose par rapport à la ribambelle d'auteurs américains, qui se contrefoutent de ces 2 contraintes (temps et argent) dans la crédibilité de leur propos.
Et donc à part ça, ce livre de Charles Cumming est une véritable réussite, et son petit secret un véritable bijou d'ingéniosité, totalement crédible.
Quelques liens:

vendredi 1 juin 2012

SHAME de Steve McQueen


 Cela faisait quelques semaines que je voulais vous parler d'un de mes derniers coups de cœur cinématographique pour un film bien étrange, troublant et envoutant. Je profites de cette quinzaine du cinéma pour en parler/
Synopsis:
Brandon est un bien séduisant trentenaire bien propre sur lui, bien peigné et tout à fait fréquentable, du moins en apparence. Il souffre en vérité d'une maladie qui consomme sa vie: l'addiction au sexe. Il ne vit que pour ça, enchaîne les filles d'un moment et les prostituées de luxe. Sa quête de sexe comble son manque de rapprochement sensible avec les autres...
Quand sa sœur Sissy, chanteuse un peu paumée, arrive sans prévenir à New York pour s’installer dans son appartement, Brandon aura de plus en plus de mal à dissimuler sa vraie vie, son addiction...
Ma note:
Ma critique:
Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu un tel coup de coeur pour un film (d'auteur). Shame est un film envoutant, traitant d'un sujet un peu dérangeant (l'addiction sexuelle) de manière un peu glauque, mais traitée de manière absolument classieuse. Le réalisateur Steve McQueen maitrise toutes les subtilités de son art: le jeu d'acteurs, la mise en scène, la photographie et le montage.
Le film commence par nous dévoiler de manière indirecte l'addiction du personnage principal, le sexe. Cette scène introductive est entrecoupée par une scène d'anthologie qui se déroule dans le métro. Brandon, joué par Michael Fassbinder, déshabille des yeux une jolie rouquine; mais son regard scrutateur nous invite à comprendre qu'il ne dévisage pas seulement la belle: mais qu'il envisage!
C'est une scène d'une très rare intensité, un pur moment de cinéma. Tout est dans le regard: le moindre mouvement de l'iris scrutateur de Michael Fassbender qui se pose sur la belle Lucy Walters, déclenche une multitude de sentiments sur sa proie. D'abord un sentiment de gêne, remplacé peu à peu par une pudeur à la puissance sexuelle insoupçonnable. Cette scène vous trouble et vous fera penser à ces quelques regards croisés intimes que vous avez pu avoir dans le métro avec un(e) bel(le) inconnu(e), sans jamais avoir osé soutenir le regard, ni de faire le premier pas.
On pourrait résumer le succès, ou du moins le buzz, car "Shame" reste un film d'auteur, à la seule interprétation de Michael Fassbender. Je savais qu'il était un acteur remarquable, mais là, je suis littéralement conquis par sa prestation. Difficile de trouver les mots tant sa prestation est parfaite. Il suffit de voir et revoir cette scène introductive dans le métro pour comprendre. Je ne m'épancherai donc pas plus sur sa prestation. Je retiens surtout la parfaite alchimie entre un réalisateur, un acteur exceptionnel, un photographe, un musicien et une ville qui fait de ce film un chef d'oeuvre.
L'autre personnage de ce film n'est pas la petite Carey Mulligan, mais la ville de New-York elle-même. La caméra se promène dans les rues avec une lumière et prise de vue de toute beauté, tel un magazine de papier glacé. Du bar du dernier étage d'un hôtel, le boss de Brandon le rappelle: "putain j'avais oublié que cette ville est belle". C'est bien la noirceur d'en bas qui agit sur quelques âmes perdues: l'immensité de la ville nous renvoie directement à la vacuité de notre vie citadine. Le personnage de Michael Fassbender me rappelle celui de Willem Dafoe dans "Lightsleeper" de Paul Schrader; où là aussi, il s'agissait d'un homme perdu dans son addiction et dans sa ville.
Steve McQueen filme donc une ville et un acteur d'exception, et ce sans passer par le numérique. L’œil de la caméra nous guide là où elle veut et ne nous fait pas sauter aux visages les milles détails d'une ville. Ah ce que j'aimerai que tant de réalisateurs puissent comprendre les méfaits d'une caméra numérique dans un milieu urbain, où le moindre détail devient aussi clair que le premier plan. La photographie de Sean Bobbitt est un pur chef d’œuvre, tant dans le milieu urbain (le somptueux travelling du jogging nocturne), que dans le milieu intime (la partie fine à 3) que le côté voyeur.
Le dernier élément indissociable à la qualité de ce film est sa musique. L'atmosphère sereine et mélancolique composée par Harry Escott est une pure merveille. Et quand les notes de piano de Glenn Gould s'épanche sur la froideur des sentiments de Brandon, on devient totalement envouté par cette atmosphère.
Pour conclure, il est indéniable de clamer haut et fort "Shame" est un chef d’œuvre. Je préciserai toutefois que cela est un chef d’œuvre intimiste; c'est un cinéma de connaisseur, un cinéma masculin, un drame urbain, dans lequel il vous faudra vous plonger et ne pas juger la morale du personnage principal: il n'est pas quelqu'un de mauvais, il a juste vécu dans un endroit mauvais, et il s'est réfugié dans le seul exutoire d'un bonheur éphémère, sans comprendre que l'amour et la tendresse pouvait combler la vacuité de sa vie citadine... Crédits:
  • Réalisation: Steve McQueen
  • Pays: Angleterre / USA
  • Durée: 1H41
  • Acteurs Principaux: Michael Fassbender, Carey Mulligan, James Badge Dale, Nicole Beharie et Lucy Walters
  • Production: Emile Sherman et Iain Canning
  • Photographie: Sean Bobbitt
  • Musique: Harry Escott
  • Scénario: Abi Morgan et Steve McQueen
  • La scène culte: Le scène du Métro; le travelling du jogging nocturne
Quelques liens:

dimanche 27 mai 2012

Sur la route - Walter Salles


Cela faisait plus de 20 ans que je guettais (enfin) la mise en scène de l'un des romans cultes: "Sur la route" de Jack Kerouac, l'auteur phare de la Beat Generation.
Synopsis:
Au lendemain de la mort de son père, Sal Paradise, apprenti écrivain new-yorkais, rencontre Dean Moriarty, jeune ex-taulard au charme ravageur, marié à la très libre et très séduisante Marylou.
Entre Sal et Dean, l’entente est immédiate et fusionnelle. Décidés à ne pas se laisser enfermer dans une vie trop étriquée, les deux amis rompent leurs attaches et prennent la route avec Marylou. Assoiffés de liberté, les trois jeunes gens partent à la rencontre du monde, des autres et d’eux-mêmes; sur la route.
Ma note:
Ma critique:
Plus de 60 ans après l'écriture du livre, "Sur la route" est enfin adapté à l'écran malgré de multiples scénarios et promesses d'illustres acteurs et réalisateurs, qui se sont tous confrontés à la dure réalité économique, à savoir celles des Majors, conscients de la difficile rentabilité et adaptabilité d'une telle œuvre.
Et on ne peut le nier, surtout dans notre époque si matérialiste. C'est d'ailleurs un paradoxe frappant sur ma passion pour les écrivains Beatnik. Je n'ai jamais vraiment compris comment ils pouvaient partir à l'inconnu sans savoir comment sera fait demain, et surtout, comment sera financé le lendemain. Et cette insouciance m'a toujours fasciné. J'ai lu la grande majorité des livres de Kerouac et de Burroughs (même ses infames cut-up!) durant ma jeunesse. Je ne pouvais donc rater ce film, ni d'épancher ces quelques mots. Walter Salles réalise sans doute l'un de ses plus grands rêves de cinéphile et je l'en remercie pour son courage et sa ténacité d'avoir pu convaincre MK2 (producteur et distributeur français) pour avoir financer ce film (vive l'exception française...). Ce film n'est pourtant pas un grand film mais il a le mérite d'exister et de ne pas corrompre l'oeuvre originale. Pourtant, comme le dit le personnage d'Old Bull Lee (donc mon cher et vénéré William Burroughs) dans le film: "traduire, c'est trahir". Il y a donc forcément une forme de trahison dans cette adaptation, mais c'est une trahison par amour, que l'on pardonnera.
Son film suit assez bien le rythme décousu du livre, faits de flux ininterrompus de texte tel le ruban d'asphalte de la route 66, entrecoupés de pauses contemplatives, et d'explosions et d'accélérations captivantes.
Le film reprend également parfaitement ce sentiment de vacuité dans l'âme de Jack Kerouac, qui semble vouloir retrouver les guides de son enfance, son grand frère perdu à la guerre, et de son père, qu'il vient de perdre. Il poursuit le regard enflammé de Dean Moriarty qui irradie toutes les âmes perdues sur son passage. Le style est à la fois contemplatif et désabusé: Walter Salles filme plus le paysage qui défile, que les acteurs. Et il nous projette des paysages sans réelles âmes, mais qui occupe l'esprit de nos héros. De nos jours, nous pouvons nous abrutir devant la télévision, eux, c'était le spectacle défilant derrière la pare-brise et la promesse de trouver d'autres gens, comme eux, avides de vouloir remplir ce vide et de trouver un sens à leurs vies.
Cette soif insatiable est parfaitement incarnée par le trio d'acteur. A noter qu'avant de se lancer dans le film, Walter Salles a réuni toute son équipe d'acteurs dans un Beatnik Camp de 3 semaines, rythmés de lectures et de débats sur les oeuvres de tous les personnages mythiques que l'on retrouve dans le film: Kerouac, Cassidy, Ginsberg, LuAnne, Hinkle et évidemment Burroughs, incarné de manière exceptionnelle par Viggo Mortensen.
C'est surtout l'interprétation de Garrett Hedlund que l'on retient. Mon Dieu que Garrett Hedlund est impressionnant: son regard de chien fou vous irradie de bonheur: il vous donne de suite envie de le suivre jusqu'au bout du monde. Sans avoir les autres films en compétition à Cannes, on peut dores et déjà dire qu'il sera dans le short-list du meilleur acteur (voir pour l'Oscar l'an prochain); dommage que sa voix française soit le cliché hollywoodien du beau sombre ténébreux à la voix rocailleuse.
Mis à part ce détail sonore, c'est un plaisir de voir ces acteurs incarner le livre culte de plusieurs générations, celle qui vous rappellent que les études et les livres ne vous apprendront jamais à réaliser vos rêves. Jettes ton livre, ton smartphone et ton PC et lances-toi dans la vraie vie, si tu souhaites être de ceux exister et apprendre des autres et surtout, de soi-même.
Crédits:
  • Réalisation: Walter Salles
  • Pays: France / Brésil
  • Durée: 2H17
  • Acteurs Principaux: Garrett Hedlund, Sam Riley, Kristen Stewart, Tom Sturridge, Kirsten Dunst, Viggo Mortensen, Amy Adams, Danny Morgan, Alice Braga, Elisabeth Moss, Steve Buscemi et Terrence Howard
  • Production: Nathanaël Karmitz, Charles Gillibert, Rebecca Veldham, Roman Coppola, Francis Ford Coppola, John Williams, Jerry Leider et Tessa Ross, Arpad Busson
  • Scénario: Jose Rivera, d’après le roman de Jack Kerouac

Quelques liens:
Affiches secondaires:
Viggo Mortensen as William Burroughs Garrett Hedlung as Neal Cassidy
 

mercredi 16 mai 2012

ANATHEMA - Weather Systems


ANATHEMA Weather SystemsANATHEMA Weather Systemsma note
Jusqu'ici Anathema me laissait de marbre: je n'accrochais pas à leur rock atmosphérique; je trouvais leurs mélodies trop subtiles et pas assez prenantes, voire ennuyantes.
Il aura fallu donc attendre leur neuvième album pour enfin me ravir avec, après mures reflexions, l'un des plus beaux albums de ces 10 dernières années.
Weather Systems est une sorte de concept album, qui ne parle pas des dérangements climatiques et autres menaces écologiques (comme on pourrait le croire), mais du déchirement des sentiments qui nous poussent au plus profond, vers un sentiment de perte de soi, de mort de l'âme... Le dernier morceau tourne d'ailleurs autour de l'expérience de NDA (Near Death Experience).
On pourrait croire que du coup, Anathema nous plonge dans une torpeur mélancolique moribonde mais curieusement, non. Cet album baigne paradoxalement dans une atmosphère mélancolique positive: la mélodie, les chants et les instruments se tournent peu à peu vers la lumière pour nous donner un véritable bain de soleil.
Le plus bel exemple est le diptyque "Untouchable", qui commence par une atmosphère sombre et froide, et où peu à peu les voix s'éclaircissent, le rythme s'intensifie et la détresse du chant se transforme en énergie positive à faire déplacer des montagnes, et surtout, à faire battre fort votre coeur.
Les familles Cavanagh et Douglas qui composent le groupe sont en parfaite harmonie, surtout que la petite sœur Douglas vole désormais de ses propres ailes et chantent presqu'autant que Vincent Cavanagh. Sa voix douce apporte énormément à l'élévation du style d'Anathema vers un rock-prog enfin transcendant, hypnotique et majestueux.
Il vous suffit d'écouter les 2 première minutes du morceau ci-dessous (The Beginning And The End) pour comprendre cette montée en douceur et cet envol vers des cieux d'une clémence absolue.
Anathema est enfin au sommet de son art: Weather Systems est tout simplement un régal pour les oreilles, voire même une cure de jouvence pour votre âme de mélomane...
La track-list
  1. Untouchable Part 1
  2. Untouchable Part 2
  3. The Gathering Of The Clouds
  4. Lightning Song
  5. Sunlight
  6. The Storm Before The Calm
  7. The Beginning And The End
  8. The Lost Child
  9. Internal Landscapes
Ecoute:

Quelques liens:

mercredi 2 mai 2012

Martin HIRSCH - Secrets de Fabrication


Secrets de Fabrication En cette période d'élections présidentielle, je me suis laissé tenté par le livre de Martin Hirsch, que j'avais acheté il y a 2 ans et laissé de côté.
Résumé:
Martin Hirsch est entré en 2007 dans le gouvernement de François Fillon, à la demande de Nicolas Sarkozy, avec le titre de 'Haut Commissaire' enfin de valider les bienfaits du revenu de solidarité active (RSA) et le mettre en application.
Comment passer de la présidence d'Emmaüs au gouvernement de Nicolas Sarkozy sans se renier?
Il raconte ici les péripéties de ce contrat improbable entre un Président de droite et un militant associatif de gauche. Il explique comment il s'efforce de mettre en œuvre des politiques ambitieuses sans être 'un homme politique'. Se projetant dans l'avenir, il développe ses idées et ses projets, et démontre avant tout qu'il faut être pragmatique, si on veut qu'une idée politique puisse se concrêtiser en action, et en résultats!
Ma note: ma note
Le livre de Martin Hirsch est plus une chronique de 3 ans passés au gouvernement qu'une propagande de contenu politique. Il nous narre son parcours d'anecdotes, d'embûches et des principales discussions et actions qui ont amené à mettre en oeuvre le RSA, le Revenu de Solidarité Active.
C'est en fait surtout un authentique portrait de ce qu'est la politique d'aujourd'hui, où nos politiques sont bien plus intéressés par la prolongation de leur mandat, des résultats à courts termes que la mise en place de réformes profondes et d'actions qui se mettent en place sur plusieurs années.
Martin Hirsch est certes un homme de gauche, mais c'est urtout un homme pragmatique, qui comprend que la libre motivation est un moteur bien plus efficace que l'assistanat; mais que l'Etat se doit de n'abandonner personne, sans se lancer dans les belles promesses de la Droite et de la Gauche. C'est un homme qui s'est engagé dans le gouvernement Sarkozy pour tester, valider et mettre en place une idée à laquelle il croit dur comme fer et a su évité de perdre son temps en politique politicienne.
Et son seul travers politique qu'on peut lui reprocher sur ces 3 années passées au gouvernement, c'est de s'être ouvertement défausser aux questions trop politiques...
Il n'épargne d'ailleurs ni ses amis de gauche que ses ennemis de droites. Le portrait qu'il dresse de nos hommes politiques est en fait assez désopilant et pathétique. Il n'y va d'ailleurs pas de mains mortes entre ces ministres de droites qui se détestent les uns les autres, et il est même incisif contre ces "amis" socialistes bien-pensants, bien plus sectaires (voire réactionnaires), réfutant systématiquement la moindre idée provenant de la droite...
En finalité, la chronique de Martin Hirsch est passionnante, même si on en ressort dégouté par l'énergie gaspillé par les décisions politiques éphémères et l'univers kafkaïens des administrations françaises. Son plaidoyer pour l'expérimentation "à grande échelle" est fort instructive, car c'est bien le seul moyen de valider qu'une idée théoriquement géniale est concrètement bonne. Dommage qu'il ait fallu près de 40 ans à la Cinquième République pour que le concept d'expérimentation économique et sociale puisse se mettre en place...

samedi 14 avril 2012

Mark BILLINGHAM - As good as dead


Mark BILLINGHAM
Résumé:
Helen Weeks, vient de reprendre ses fonctions à la police à Londres après son congés de maternité et la perte de son compagnon. Comme chaque matin, elle achète son journal chez le libraire au coin de la rue. Mais cette petite routine anodine va tourner court. Alors qu'elle s'apprête de payer, un homme pointe son arme sur elle, ferme le rideau de fer de la boutique et prend en otage les 2 clients de la boutique...
Les motivations du preneur d'otage ne sont ni politiques, ni pécunières. Désespéré depuis le suicide de son fils, il n'a qu'une seule revendication: que l'inspecteur Tom Thorne trouve la vérité sur la mort de son fils.
Alors qu'Helen Weeks lutte pour que tout le monde garde son calme dans la boutique, Tom Thorne court après un semblant de vérité et découvre les traces d'un tueur, mais aussi de cruelles vérités qui ne vont certainement pas calmer le preneur d'otages...
Ma note: ma note
Remarque: lu en anglais
Ma Critique:
Voici donc un nouvel épisode de la saga Tom Thorne, qui met également en scène l'héroïne Helen Weeks, que l'on avait découvert dans le très bon "In The Dark", et il ne serait pas étonnant que dans le prochain épisode qu'on les retrouve ensemble, puisqu'elle est une jeune veuve, et lui tout juste séparé...
Que voulez-vous, les polars de nos jours suivent une tendance mercantile de développer des spin-offs et des livres à lire dans un certain ordre, c'est un peu dommage quand nous avons un auteur qui mérite d'être nettement plus connu.
Malgré cet aspect de suite, ce polar peut se lire sans besoin de connaître les précédents livres de Mark Billingham. En effet, l'action se déroule sur une très courte durée (moins de 3 jours) et peu de personnages, laissant peu d'atermoiements et de doute à l'inspecteur. Ce "As good as dead" va donc très vite et on ne s'ennuie pas une seconde.
L'intrigue se débobine avec délice et la psychologie du preneur d'otage assez bien vue, avec ce voile d'orgueil qui lui cache une partie de la vérité sur son fils.
Mark Billingham démontre une fois de plus son talent de raconteur d'histoires, et arrive à mettre en scène son fameux inspecteur dans un nouveau style, plus direct et sans que cela soit tiré par les cheveux.
Au final, il n'y a que le mobile final du crime qui laisse un petit goût d'inachevé, qui sonne après coup un peu trop téléphoné. Mais bon, on ne va pas faire la fine bouche après un si bon polar.
Quelques liens:

jeudi 15 mars 2012

Glenn Meade - Second Messiah


Glenn MEADE - The second MessiahVoici le petit dernier de l'un de mes auteurs favoris: the second Messiah de Glenn Meade. Polar un peu en déçà (trop américanisé) mais une bonne intrigue sur les manuscrits de la mer morte et sur la véracité des évangiles.
Résumé:
Dans les environs des grottes de Qumran en CisJordanie, l'archéologue Jack Cane et le professeur Green découvrent un nouveau manuscrit datant de l'époque de Jésus-Christ.
A la première lecture de la partie visible du manuscrit, les archéologues sont stupéfaits: le parchemin fait référence à Jésus le Nazaréen et à un mystérieux deuxième Messie, qui vient d'être crucifié. Mais avant même que le manuscrit soit pleinement examiné, le professeur Green est assassiné et le manuscrit de la Mer Morte volé.
Dans le même temps, à Rome, un nouveau Pape est élu. Pape qui détient la clé d'un terrible secret sur ces fameux manuscrits de la Mer Morte; et qui souhaite d'ailleurs que toutes les arcives du Vatican soient ouvertes aux historiens et au public, au grand damne d'une partie des Cardinaux, qui redoutent que certains faits historiques sur l'Eglise mettent à bas la foi catholique.
Et si le manuscrit trouvé n'était pas en fait le premier faisant référence à Jesus-Christ? Jack Cane se pose sérieusement la question, et se trouve très vite entre les feux croisés des intérêts de l'Eglise, du Mossad et de trafiquants arabes peu scrupuleux.
Ma note: ma note
Ma Critique:
J'ai découvert Glenn Meade il y a peu près de 15 ans avec ce qui reste aujourd'hui l'un des mes meilleurs romans d'espionnage et de fiction historique: "Snow Wolf"; histoire brodée autour de la mort de Staline et de l'éventuel implication de la CIA dans sa mort.
Après un tel récit, c'est vite devenu l'un des mes auteurs favoris, et ses 2 autres œuvres suivantes (Sands of Sakkara et Brandenburg) continuaient de développer de passionnantes intrigues historiques "plausibles" et de duel fraternels.
Depuis, Glenn Meade a changé de style et s'est adapté aux exigences du marché américain, avec des intrigues un peu plus simple et beaucoup (trop) de rebondissements.
Ce "Second Messiah" est dans cette veine de polar où tout va très vite, vous laissant peu de répits, entre les sables des grottes de Qumran et les alcôves du palais du Vatican.
Glenn Meade nous met l'eau à la bouche dès les premières pages avec ce flash-back sur le père de Jack Cane, lui même archéologue, qui peu avant sa mort accidentelle, avait lui découvert un manuscrit exceptionnel portant la mention de Jesus-Christ. Et 20 ans plus tard, voici que Jack Cane découvre un manuscrit parlant également de Jesus-Christ, et d'un éventuel usurpateur se faisant passer pour le Messie.
Les premiers chapitres vous donnent terriblement envie d'en savoir plus, mais malheureusement, on constate vite que cela devient une véritable course à l’échalote, entre la Syrie, Israël et l'Italie. C'est une course un peu trop intrépide qui rappelle le style Dan Brown; de Coben ou de Deaver. Malgré un bon rythme, cela est un peu trop parfait, avec des héros qui ont toujours les bons mots (dans les pires situations), et qu'en moins de deux ils évitent une mort certaine. Sans compter qu'ils passent toutes les frontières sans le mondre contrôle; alors qu'ils sont recherché par tous les services secrets du monde. Même le Pape se ballade incognito!
Bref, c'est un peu "too much"; mais bon, comme la ficelle de l'intrigue est énorme, on se laisse aller à cet énième histoire sur les origines du mythe de la vie de Jesus.
Au final, nous sommes un peu déçus par ce livre qui ouvre des portes ouvertes depuis longtemps et que c'est une certitude: 2000 ans de réécritures ecclésiastiques n'ont pu que travestir les premières paroles du Messie; et que ces réécritures saintes doivent être aussi mensongères que celles des créationnistes, négationnistes et autres fanatiques qui se permettent de réécrire l'histoire ou de réfuter des vérités scientifiques.
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mardi 31 janvier 2012

Michael Connelly - The Fifth Witness


Michael Connelly - The Fifth WitnessVoici le petit dernier de Michael Connelly, avec une fois de plus son avocat fétiche aux manettes: l'homme à la Lincoln: Mickey Haller.
Résumé:
Mickey Haller est à l'image de l'économie mondiale: il connait des temps difficiles. Il développe son activité dans le domaine de la défense des particuliers qui se voient sous la menace d'expulsion de leur maison, suite à leur impossibilité de rembourser la hausse subite d leurs traites.
Une de ses clientes, Lisa Trammel, activiste connue pour ses actions contre le scandale des Subprimes, se voit accusée de meurtre de son banquier. Très vite, Mickey met son équipe à la vitesse supérieure pour disculper libérer Lisa Trammel, même si les éléments de preuve et ses propres soupçons lui font dire que son client est coupable.
Pourtant, des faisceaux de conjectures et de coïncidences pourrait bien prouver son innocence, et que le mobile du meurtre est de tout autre nature...
Ma note: ma note
Ma Critique:
Michael Connelly a deux héros récurrents dans 2 domaines du crime: la justice avec Harry Bosch, son détective de choc; et Mickey Haller, avocat à la défense, prêt à défendre (presque) l'indéfendable. Il réunit parfois ses 2 héros (comme pour le précédent livre "The reversal"), et ils ont d'ailleurs un lien de parenté (que voulez-vous: Dallas & Dynasty a tant marqué la culture US que même les plus grands écrivains contemporains se laissent à ce genre de rapprochement consanguin!). Cette fois-ci, nous ne verrons pas d'Harry Bosch (sauf pour une réunion de famille informelle...) mais uniquement Mickey qui doit défendre une chieuse de première.
Lisa Trammell, pourfendeuse des banquiers expulsant les honnêtes gens ne pouvant plus payer leurs traites, se voit donc accuser du meurtre de son banquier. Elle est tellement caricatuurale dans son rôle qu'au début, on aimerait qu'elle soit coupable; mais finalement, on se laisse convaincre par le type de défense de Mickey Haller et sa vue du complot d'intérêts (bancaires).
L'ennui, c'est que le livre tourne essentiellement autour du procès, aves ses sempiternelles "Objection mon Honneur" et le sophisme détestables des hommes de loi américains. Ceux qui n'aime pas les romans à procès ne vont guère aimer. Même si Michael Connelly se trouve être un très bon vulgarisateur en expliquant les dessous de ces procédures judiciaires; nous sommes loin de son précédent livre qui avait le mérite de donner un point de vue original sur les tenants et aboutissants des procès aux USA.
Ce "The Fifth Witness" ressemble plus à un livre de commande, pour faire plaisir aux amateurs de romans à procès. Il a du même être payé au mot pour faire tant de pages. Ce livre ne peut être considéré comme un polar, d'autant plus que l'intrigue policière y est assez bâclée. Chose surprenante, Michael Connelly ne développe pas une faille de taille dans son histoire, pouvant disculper Lisa Trammell. Oui. Mickaey Haller cherche tous les moyens pour semer le doute chez les jurés, mais ne trouve pas cet important détail: "Comment fait-elle, pour arriver (à pied) à la banque avant la victime, alors qu'ils ont tout deux été vus dans le même café 5 minutes plus tôt; à 800 mètres de là?". Même avec de sérieux bouchons, le timing est serré; et cette piste n'est même pas étudiée ni validée! Bref, ce cinquième témoin, n'est pas forcément le plus mauvais de la saga Mickey Haller; mais en tous cas le plus énervant. Le twist final vous énervera un peu plus, mais ceci dit, très révélateur de ce qu'est devenue la justice aux USA: des preuves concrètes peuvent se démonter à coup de faisceaux de conjectures et de coïncidences.
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lundi 9 janvier 2012

Arturo PÉREZ-REVERTE - Cadix, ou la diagonale du fou


Arturo PÉREZ-REVERTE - Cadix, ou la diagonale du fouVoici un polar historique sur la ville de mon coeur: Cadix. Cadix est d'ailleurs cette année une ville sous les feux des projecteurs puisque nos amis espagnols fêtent le bicentenaire de leur 1ère constitution, écrite lorsque la ville était assiégée par les troupes napoléoniennes.
Résumé:
En 1811, Bonaparte et son armée ont envahi l'Espagne et seules quelques villes andalouses résistent. A Cadiz, la ville la plus ouverte sur le commerce, les batailles sont d'une autre nature. Des jeunes filles y sont brutalement assassinées à coups de fouet, à l'endroit exact où tombent les bombes françaises.
Ces meurtres tracent sur la ville une carte sinistre, un échiquier sur lequel la main d'un joueur invisible semble déplacer ses pions selon les lignes de tir, la direction des vents, ou de savants calculs de probabilités, scellant le destin des personnages: un policier brutal, une belle héritière d'une importante compagnie de commerce maritime, un corsaire prêt à risquer sa vie par amour, un paysan authentique, un taxidermiste misanthrope et un excentrique artilleur français.
Le commissaire tente de décrypter ce jeu d'échec macabre sur sa ville et l'effroi l'envahit le jour où il découvre un nouveau cadavre de jeunes filles, quelques heures avant qu'une bombe française ne tombe au même endroit.
Ma note: ma note
Ma critique:
Après les factieuses lettres d'Alexandre Dumas sur son voyage en Espagne, qui s'amusait de l'Espagne du début du XIXème siècle, voici une véritable fresque historique sur le siège de Cadis. Il aide d'ailleurs à mieux comprendre la fierté gaditane d'avoir été la seule ville espagnole (ne comptez pas Gibraltar, ni Ceuta), à ne pas avoir été envahi par Napoléon. Malgré un siège de plus de 2 ans, Cadix ne fût jamais réellement inquiétée, protégée par sa situation géographique. En effet, Cadix est une presqu'ile dont l'attache continentale est elle-même une île; formant ainsi un double rempart contre les armées napoléoniennes, qui se sont arrêté au Trocadero, en face de Cadix mais pas assez proche pour plonger la ville sous les bombes.
C'est à partir de ce fait historique qu'Arturo Pérez-Reverte développe la trame de son intrigue policière avec un serial killer qui saute sur l'occasion pour commettre ses crimes. En parallèle, il nous fait découvrir plusieurs personnages gaditans: du policer brutal et corrompu, de la belle héritière d'une importante compagnie de commerce maritime, du corsaire blasé prêt à risquer sa vie par amour, un paysan authentique jouant au guérilleros, un espion sous les traits d'un taxidermiste misanthrope et le noble artilleur français, plus intéressé par ses savants calculs que de gagner la guerre d'Espagne.
Au travers de ces personnages, Arturo Pérez-Reverte offre au lecteur toute une série de tableaux captivants. Le lecteur en a pour son argent, avec d'une part l'intrigue policière qui se complique quand les meurtres précèdent la chute des bombes, d'autre part, la romance impossible entre la jeune héritière et le beau corsaire. D'ailleurs, les amateurs de récits maritimes seront ravis. Les joutes sont assez difficiles à suivre, car le vocabulaire est d'une très grande richesse. Il suffit de lire quelques lignes du premier chapitre pour en avoir le tournis! Les marins adoreront!
Toutefois, à vouloir trop en faire, le célèbre auteur espagnol nous noie un peu: après une très bonne introduction des personnages, l'intrigue se perd un peu en conjectures et une grosse lourdeur se fait sentir dans le 2ème quart du livre, qui apporte peu de choses à la trame de l'histoire; mais dès qu'on dépasse la moitié du livre, on ne décroche plus! La fin est passionnante.
J'ajouterai toutefois une réserve sur la traduction de François Maspero. Malgré sa très grande qualité (où il a dû s'arracher les cheveux à retrouver tout ce qui est lié à la voile et aux vieux métiers), la traduction des noms de lieux me gêne. Même si les espagnols ont la fâcheuse tendance de traduire tous les noms communs les noms de villes et de pays (New-York se dit Nueva-York, par exemple); nous autre Français, c'est uniquement pour les grandes villes d'avant le nouveau monde... Mais là, le traducteur s'est amusé à traduire quasiment tous les noms: villes et villages, rues, quartiers et autres lieux-dits, ce qui prête à pas mal d'incompréhension pour la personne qui n'a jamais mis les pieds en Andalousie: des noms communs comme "la ligne" (entre Algésiras & Gibraltar), la coupure (la cortadura, canal coupant le bras de la presqu'ile de Cadix), le rosaire (quartier de Cadix), etc. prêtent vraiment à confusion. Surtout qu'il ne traduit pas tous les noms de villes (Puerto Real, par exemple, qui du coup aurait dû être traduit en Port-Royal!!!). J'aurai donc préféré qu'il ne traduise pas ces noms, renforçant ainsi la plongée du lecteur dans cette fresque historique.
A part cet aspect (anodin pour beaucoup), ce roman fleuve est de toute beauté; et me donne une fois de plus envie de retourner voir mes amis gaditans.
Quelques liens:

mercredi 9 novembre 2011

Haken - Visions

Même si je dédie ce blog à mes lectures, je vous présente exceptionnellement un album dont je viens qui m'a littéralement scotché. Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu un tel enthousiasme pour un album.
Sans doute même l'album de la décennie dans le genre du Rock Progressif.
A écouter de toute urgence!
HakenHAKEN - Visions ma note
Après les quelques déceptions des derniers Dream Theater, Opeth ou Andromeda, je commençais à me dire que le métal-prog devenait un style gonflant, que ce style reprenait les travers du rock progressif de la fin des années 70 en devenant pompeux. Et bien voici un album qui va mettre tout le monde d'accord: ce style est loin d'être moribond. Ce jeune groupe anglais vient de balancer une véritable bombe qui dégage bien derrière les oreilles et vous redonnent le sourire à la façon du Joker de Batman!
D'ailleurs, cela faisait longtemps que je n'avais pas eu un tel enthousiasme (dès la première écoute) pour un album. "Visions" rappelle les belles heures de Dream Theater (leurs 3 premiers albums) et toute la vague néo-prog anglaise des années 80/90. Il y a donc un petit côté de déjà vu mais on ressent un tel plaisir de jouer de la part de ces musiciens que l'on oublie vite ce léger retour en arrière.
Il faut dire que Haken maitrise parfaitement son art, et leurs instruments, et qu'ils placent avant tout la mélodie et l'émotion avant la technique. Les compositions sont très bien travaillées et il y a une parfaite osmose entre les claviers et les guitares. Les 2 guitaristes ont un sens inné du riff qui fait mouche et ils s'accordent parfaitement aux claviers démoniaques du mexicain du groupe: Diego Tejeida. Le morceau "Portails" est une tuerie de métal prog et rappelle également le style m'as-tu-vu de Magellan ou de Frost*. Le reste des morceaux est toutefois plus néo-prog que métal, et laissent une très belle part à l'émotion. "Deathless" ou le morceau phare "Visions" de plus de 20 minutes (et oui, c'est du rock progressif!) rappellent la nostalgie mélancolique que développaient si bien IQ ou Jadis; ou encore Opeth, dans leurs moments calmes.
Les influences d'Haken sont ainsi multiples, et je vous invite à aller voir leur site (et leurs bios respectives) pour les découvrir. En tous les cas, si vous adoriez Dream Theater, que vous aimez Opeth (sans les "death growls"), et que vous adorez les mélopées de claviers, alors HAKEN est fait pour vous.
Sans fioritures et en toute modestie, on peut affirmer que cet album est tout simplement la quintessence du néo-prog métal!

La track-list
  1. Premonition (04:09)
  2. Nocturnal Conspiracy (13:07)
  3. Insomnia (06:05)
  4. The Mind's Eye (04:04)
  5. Portals (05:27)
  6. Shapeshifter (08:07)
  7. Deathless (08:04)
  8. Visions (22:25)
Quelques liens:
Morceaux en écoute:
Voici quelques morceaux de leurs 2 premiers albums en écoute (et quelques démos!). A savourer!

vendredi 28 octobre 2011

Jo Nesbo - The Leopard

JO NESBO - The leopardGrand fan de Stieg Larsson et d'Henning Mankell, voici un nouvel auteur scandinave (norvégien!) que je découvre: Jo Nesbo. Ce léopard mérite d'être lu, ainsi que son fameux "bonhomme de neige", dont je viens entamer la lecture...

Résumé:
Deux femmes sont retrouvées mortes à Oslo, toutes les deux noyées dans leur sang. La police, en pleine guerre inter-services, se retrouve face à un mystère, puisque les blessures à l’origine des hémorragies fatales semblent avoir été provoquées par un engin de torture diabolique, particulièrement cruel. La Norvège ferait-elle face à son deuxième tueur en série, après le fameux "Snowman".
L'ennui, c'est que le seul spécialiste de la brigade criminelle, Harry Hole, est porté disparu. Il a plié valise à l'autre bout du monde à Hong-Kong pour oublier cette affaire... Le chef d'Harry Hole envoit la belle Kaja Solness pour ramener Harry à la raison et sur les traces de ces meutres mystérieux.

Ma note: ma note
Remarque: lu en anglais

Ma critique:
C'est mon premier livre de Jo Nesbo et certainement pas le dernier vu que j'ai entamé dans la foulée le fameux 'Snowman', la précédente enquête à ce livre. D'ailleurs, cela gêne-t-il de commencer par "Le léopard"? Pas vraiment, car même s'il y a de nombreuses références à sa précédente enquête et que cela l'a détruit mentalement; le lecteur découvrant l'inspecteur Hole ne sera pas trop perdu. Toutefois, je conseille toutefois la lecture du Bonhomme du Neige avant d'entamer le léopard; où l'action du Bonhomme est bien séparée des 5 précédentes enquêtes.
Bref, revenons au livre qui commence de manière tonitruante avec le meurtre diabolique avec l'aide d'un engin de torture très sophistiqué la pomme du Roi Léopold: sorte de bayon métallique ayant des pointes acérées qui sorte de la pomme plus on serre les dents... Ensuite, on découvre ce fameux Harry Hole qui en dessous de tout, camé et exilé malgré lui à Hong-Kong.
Malgré sa réticence à revenir enquêter dans son froid pays, il repart dans sa contrée natale découvrir ces meurtres étranges. L'enquête avance vite et le dénominateur commun entre les victimes semblent trouvés; mais pas le mobile... Est-ce de nouveau un serial-killer agissant selon sa propre folie? Harry Hole en est persuadé; mais la guerre interne entre la Brigade Criminelle et la Police d'Oslo, qui sont tous les deux sur l'affaire, viennent semer le doute et brouiller les pistes.

Le rythme des 700 pages est soutenu et assez bizarrement, il y a peu de temps morts ni de longueurs. L'enquête suit son cours difficile, mais avec toutefois dans une grande scellérité, du fait de la concurrence entre les 2 services de Police; et surtout une grosse ficelle un peu dure à avaler avec ce méta moteur de recherche permettant de retrouver toute facture de carte bleue au travers le monde. Cet aspect de l'enquête est peu crédible mais permet de donner du rythme à une enquête qui semble au début, n'avoir ni queue ni tête.
Au deux-tiers du livre, Harry Hole tient son meurtrier, et on la on se dit "Zut, il reste encore un gros tiers, va-t-on tomber dans un thriller juridique à l'américaine dans lequel le présumé coupable/innocent va se jeter et maitriser son monde"? Et bien non, la vérité est ailleurs. Les apparences sont trompeuses et le jeu de miroir renversant! Le mobile du meurtre est finement vu mais on regrettera que la fin parte un peu dans tous les sens, un peu trop spectaculaire à mon goût.
Pour conclure, j'ai du mal à comprendre les critiques le considérant comme le nouveau Mankell ou Stieg Larsson car ni le style, ni l'ambiance, et encore moins la relation intime des héros avec climat difficile scandinave ne sont gérés de la même façon par les trois auteurs. Rapprocher ces 3 grands écrivains, outre que par leur origine scandinave, n'est que discours mercantile, et Jo Nesbo n'a pas besoin d'une telle réclame mensongère...

Quelques liens:

dimanche 28 août 2011

Le Livre sans Nom

Je me suis laissé tenté par ce curieux "livre sans nom", qui a fait d'abord le buzz sur le net, avant de devenir un succès littéraire. Toutefois, le bouche à oreille (ou le clic de souris) n'est pas forcément signe de qualité.
En effet, au cinema, une oeuvre comme celle-ci mériterait son titre de "Nanar" en lettre d'or sur Beauffywood Boulevard.

Le livre sans nom

Résumé:
A Santa Mondega, une ville d'Amérique du Sud oubliée du reste du monde et connue des habitants pour être la ville la plus dangereuse du monde, le massacre du "Bourbon kid" au bar "Le Tapioca" fait toujours débat, 5 ans après.
Alors qu'une jeune femme se réveille de 5 années de coma après ce fameux massacre, un inspecteur très particulier débarque à Santa Mondega, suivi de près par 2 moines, spécialiste en Arts Martiaux, venus récupérer la fameuse pierre magique l'"œil de la Lune", censée apporter invulnérabilité à celui qui la porte, qu'un chasseur de primes à voler.
Pour Sanchez, le barman du Tapioca, cela n'augure rien de bon, surtout avec la prochaine éclipse solaire; catalyseur de malheurs dans cette ville oubliée du monde.

Ma note: ma note

Ma critique:
Cela fait longtemps que je n'avais pas lu un tel navet, un navet qui fait certes passer du bon temps, mais un navet quand même. Au cinéma, il aurait son titre de "Nanar" en lettre d'or sur Beauffywood Boulevard. Cela a le goût du Western Spaghetti mais c'est en fait Polar Burger à bouffer vite fait, et à recracher aussitôt.
Même si c'est du fantastique, c'est narré de manière totalement simpliste et sans once de crédibilité. A part le premier chapitre, relativement soigné racontant l'atmosphère chaude et dangereuse du Tapioca Bar, le reste est du remplissage d'action écrit par un ado sous amphétamines un peu trop marqué par quelques classiques du cinéma des années 90.

En dehors des références cinématographiques clairement citées ("se7en"; "Pulp Fiction", "Kill Bill", "The Ring", "Karate Kids", "Destination: Graceland" et quelques autres), le livre base sa trame sur 5 films: "Desperado" & "Une nuit en enfer" de Robert Rodriguez pour le lieu et les méchants "pas très humains", "True Romance" pour le couple de jeune tourtereaux pris dans la tourmente, "The ring" pour la cassette maudite; et enfin, "Vampires" de John Carpenter pour l'intrigue final et l'aspect chasseur de prime. J'oublie certainement 2 ou 3 autres références cinématographiques (tous les Tarantino, comparse de Rodriguez). En tous les cas, ce livre rend hommage aux films de série B que Tarantino et de Rodriguez adorent; l'important pour l'auteur n'est pas le style et la crédibilité des personnages: mais l'action pur et l'apparence superficielle de ce qu'est un méchant.

Pas besoin de le prouver, donc; et à la différence d'un film, c'est peu crédible et totalement infantile. A part avoir une voix rocailleuse et leur légende derrière eux, ces méchants sont à peine crédibles. On n'y croit pas une seconde. Il faut dire que le style de l'auteur est d'une rare pauvreté, ainsi qu'un vocabulaire très limité et n'a aucune imagination dans la description; ni même la crédibilité de certains faits (un coma de 5 ans sans intraveineuse...).
On sent que l'auteur est bien jeune, qu'il n'a aucune expérience de la vie et narre son délire comme s'il se faisait un trip. Un trip sous acide qui lui a quand même donné de bonnes idées le dénouement final, qui au final rattrape ce massacre littéraire...

Quelques liens:

dimanche 21 août 2011

Ecstasy - Irvine WELSH

Ecstasy Cela fait plus d'une bonne demi-douzaine d'années que je n'avais pas lu un livre d'Irvine WELSH, époque où j'avais lu dans la foulée les délirants 'Trainspotting" et sa suite 'Porno'. Et en retrouvant le livre planqué dans mon étagère, je me suis donc laissé tenter par cette série de nouvelles stupéfiantes, comme leurs noms l'indiquent.

Résumé:
Quel point en commun entre la reine des romans à l'eau-de-rose et un animateur de télé locale nécrophile? Celui entre une fille sans bras, un hooligan et un cadre supérieur d'une multinationale? Et enfin, entre un trentenaire ne vivant que pour les week-ends et une femme voulant changer de vie?
Et bien, c'est qu'il s'agit de trois romances, sous l'emprise de l'Ectasy, en version Trash, comme c'est si bien le faire Irvine Welsh.

Ma note: ma note

Remarque: lu en anglais, écossais et cockney!

Ma critique:
C'est toujours difficile de donner son opinion sur des série de nouvelles car le sujet et les styles diffèrent. Même si là, le théme commun est la consommation d'Ecsatsy et des ses conséquences, les 3 sont radicalement différentes et inégales; et vont de mal en pis.

La toute première histoire est de loin ma préférée, et la plus outrancière. C'est un véritable délire, grossier et choquant, que Chuck Palahniuk ne renierait pas. Nous avons donc d'un côté une romancière (obèse) à l'eau de rose, et de l'autre une infirmière n'aimant pas les hommes. Au milieu, le mari de la romancière qui passe son temps à liquider en jeux de hasard et en putes la fortune de sa femme; et un animateur de télé locale nécrophile, qui a ses entrées à la morgue de l'Hôpital.
Irvine WELSH s'amuse de ses personnages et explorent un style qu'on ne lui connaissait pas en nous dévoilant quelques extraits (avec un style très proche de celui de Jane Austen) de la romancière. Le final est à mourir de rire et le style est le plus proche de 'Porno'.

La deuxième nouvelle nous narre l'histoire d'un jeune hooligan, passant sa vie à chercher la bagarre et prendre de l'Ecstasy. En parallèle à sa vie de débauche, on suit l'histoire d'un riche homme d'affaires, qui noie un passé scrupuleux, et une jeune fille née sans bras. Les 3 personnages sont liés, et la jeune fille, reine de la fellation, saura manipuler son homme pour arriver à sa terrible vengeance.
Œuvre un peu plus politique, la nouvelle met un peu de temps à démarrer, même si on comprend de suite la nature de l'intrigue et le dénouement final.

La troisième histoire est la moins convaincante, racontant l'histoire d'un jeune trentenaire ne vivant que pour la défonce du Samedi soir; et la vie d'une femme se sentant piégée dans sa relation conjugale. Les deux se retrouvent à la fin mais cette nouvelle est relativement plate, car sans aucune intrigue. La seule narration intéressante est celle de savoir si Heather va quitter son mari ou non; la vie de Lloyd est faite d’expédients et de petites défonces qu'on a parfois mal à suivre.
Il faut dire, surtout pour ceux qui n'ont jamais lu d'Irvine WELSH, que son style est basé sur le phonétique régional. Un peu comme dans les livres de Chuck Palahniuk, les personnages d'Irvine Welsh ont des tics de langages très marquées, et surtout un accent à couper au couteau! Il faut presque lire à haute voix pour comprendre certaines phrases. Et les répliques du jeune Lloyd sont presque incompréhensibles, surtout lorsqu'il est sous influence.

D'une point de vue général, cette série de nouvelles est très amusante, et nous fait découvrir la jeunesse anglaise sous un prisme assez édifiant. La chose la plus drôle est que l'auteur a réussi à écrire avec plusieurs accents: écossais, cockney et londonien. Et c'est une joli bravoure d'écrivain.

Quelques liens: