mardi 27 juillet 2010

Le Tailleur de Pierre de Camilla Lackberg

Le Tailleur de PierreAvec un otite, me voici cloitré à lire les aventures d'Erica Falck et de Patrik Hedström...

Résumé:
Un pêcheur de Fjâllbacka trouve une petite fille noyée. Bientôt, on constate que Sara, sept ans, a de l'eau douce savonneuse dans les poumons. Quelqu'un l'a donc tuée avant de la jeter à la mer. Mais qui peut vouloir du mal à une petite fille?
Alors qu'Erica vient de mettre leur bébé au monde et qu'il est bouleversé d'être papa, Patrik Hedstrôm mène l'enquête sur cette horrible affaire. Car sous les apparences tranquilles, Fjâllbacka dissimule de sordides relations humaines - querelles de voisinage, conflits familiaux, pratiques pédophiles - dont les origines peuvent remonter jusqu'aux années 1920.

Ma note: note: 3/5

Ma critique:

Comme indiqué auparavant, ce sont les aventures de Patrik Hedström et non celles d'Erica Falck, que conte ce troisième roman policier de la jeune écrivaine suédoise Camilla Läckberg. Le roman est bien mené, avec une intrigue où statistiquement, le coupable est parmi les proches; mais voilà, tant de pistes qui mènent nulle part, et tant de possibilité et d'éventuels mobiles. A cette intrigue familiale se tisse une vieille histoire (de 80 ans plus tôt) nous contant la jeunesse gâchée d'une jeune bourgeoise qui n'en fait qu'à sa tête en s'aguichant avec un tailleur de pierre.

Ce récit est entrecoupé par une enquête qui n'avance guère et des enquêteurs très gentil, ne poussant jamais à bout les éventuels suspects. C'est à la fois agaçant, car cela frôle un peu l'amateurisme, mais d'un autre côté, cela a le charme d'un Agatha Christie, où l'enquête doit être mené avec le tact d'un gentlemen.
Mais c'est encore une fois la science qui mènera l'inspecteur Hedström vers le coupable, c'est un peu dommage.

Cela reste très gentillet, tout public, mais pas vraiment pour ceux qui aiment les bons romans noirs. Malgré ces imperfections, le livre reste agréable à lire, du fait que l'on connait d'une part, bien tous les personnages, avec leurs défauts et qualités. Et d'autre part, il y a ce récit intriguant de la bourgeoise des années 20, qui est censé nous aiguiller vers le coupable. Enfin, vu que l'enquête piétine, l'auteur développe comme il faut le profil psychologique des personnages et garde notre curiosité jusqu'au bout.
Je regrette toutefois que la traduction soit parfois flou dans la description des personnages, car parfois on s'y perd. C'est sans doute dû au style de Camilla. Il est donc préférable de lire ses livres dans la foulée. Il vous faudra attendre les 30 dernières pages pour connaître le meurtrier, mais attendre les 3 dernières pages pour comprendre le mobile et le lien avec le récit du tailleur de Pierre.
Tout ça pour ça... L'inspecteur Hedström aurait du se fier à sa première impression, et on aurait gagner du temps!

Quelques liens:

mardi 20 juillet 2010

Le Prédicateur de Camilla Lackberg

Le PrédicateurSuite des aventures d'Erica Flack que je lis dans la foulée (2 autres sont à suivre)..., avec cette fois-ci, le prédicateur, et ses fils, pris dans la tourmente de crimes violents...

Résumé:
Dans les rochers proches de Fjällbacka, petit port touristique suédois, on découvre le cadavre d'une femme. L'affaire se complique quand apparaissent, plus profond au même endroit, deux squelettes de femmes...
L'inspecteur Patrik Hedström est chargé de l'enquête en cette période estivale où l'incident pourrait faire fuir les touristes et qui, canicule oblige, rend difficiles les dernières semaines de grossesse d'Erica Falck, sa compagne. Lentement, le tableau se précise: les squelettes sont certainement ceux de deux jeunes femmes disparues vingt-quatre ans plus tôt. Revient ainsi en lumière la famille Hult, dont le patriarche, Ephraïm, magnétisait les foules accompagné de ses deux petits garçons, Gabriel et Johannes, dotés de pouvoirs de guérisseurs. Depuis cette époque et un étrange suicide, la famille est divisée en deux branches qui se haïssent.
Alors que Patrik assemble les morceaux du puzzle, on apprend que Jenny, une adolescente en vacances dans un camping, a disparu. La liste s'allonge...

Ma note: note: 3/5

Ma critique:

Bon, l'éditeur met en avant que c'est la saga Erica Flack, mais c'est plutôt celle de Patrick Hedström, son compagnon et inspecteur de la police locale. Erica sert de dénominateur commun aux enquêtes de son concubin, comme cela se ressentait dès la deuxième partie du précédent livre (la princesse de glace, lire par ici) et cela nous réjouit dans celui-ci! Nous sommes moins dans la littérature de gare et l'approche des scènes de crime et des éléments propres à l'investigation sont plus réel: on parle enfin de mandat, d'interrogatoires enregistrés, d'appel aux avocats, etc. Éléments qui n'existaient pas dans le précédent livre!

Ce deuxième livre est donc peu plus consistant, même si il y a quelques longueurs; entre les atermoiements d'Erica, enceinte et vivant péniblement sous la canicule de 2003, qui se met des batons dans les roues à recevoir du monde chez elle, et la découverte de la famille Hult, épicentre de l'enquête.
On se perd d'ailleurs un peu dans les frères, soeurs et cousins, et il eut été bien que l'éditeur mette un petit arbre généalogique, car les traductions des phrases longues de Camilla prêtent parfois à confusion sur les liens, ainsi que les prénoms qui se ressemble (Johan / Johannes).

L'histoire est rédigée de manière plaisante, avec un rappel systématique sur les victimes du passé en guise d'introduction pour les chapitres (cela semble d'ailleurs la marque de fabrique de Camilla) puis des enchaînements investigations, tranche de vie des suspects et vie quotidienne d'Erica et de Patrick. Cela se lit plutôt même si l'aspect "Desperate housewives" d'Erica est un tantinet énervant. Enfin, les deux-tiers du livre nous bercent dans la chaude atmosphère caniculaire et le sentiment de ne trouver aucun mobile ni piste sérieuse.

Le dernier tiers du livre est quant à lui nettement plus relevé! Les éléments scientifiques viennent en aide à l'investigation de Patrick, et sur une centaine de pages, Camilla Läckberg nous tient en haleine: la liste des suspects est définie, mais les suspicions et mobiles restent vagues. De plus, l'auteur se permet un petit tour de passe-passe dans les dernières pages que seul les assidus des Experts Las Vegas devineront.
L'autre point positif est que le mobile finale de ces meurtres (décalés de près de 25 ans!) n'est dévoilé que dans les toutes dernières pages!

Au final, malgré un début lancinant et décevant, la fin de l'enquête est très bien amené, et sauve le livre en toute beauté.

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mardi 13 juillet 2010

La Princesse des glaces de Camilla Lackberg

IsprinsessanSous la chaleur estivale, rien ne vaut un petit polar qui vient du froid: "La Princesse des glaces" de Camilla Lackberg, premier roman d'une trilogie que l'on m'a offert il y a quelques mois.

Résumé:
En Suède dans la petite ville balnéaire de Fjällbacka, en plein hiver, Erica Falck, trente-cinq ans, auteur de biographies installée dans une petite ville paisible de la côte ouest suédoise, découvre le cadavre aux poignets tailladés d'une amie d'enfance, Alexandra Wijkner, nue dans une baignoire d'eau gelée.
Impliquée malgré elle dans l'enquête (à moins qu'une certaine tendance naturelle à fouiller la vie des autres ne soit ici à l'œuvre), Erica se convainc très vite qu'il ne s'agit pas d'un suicide. Sur ce point - et sur beaucoup d'autres -, l'inspecteur Patrik Hedström, amoureux transi, la rejoint. A la conquête de la vérité, stimulée par un amour naissant, Erica, enquêtrice au foyer façon "Desperate Housewives", plonge dans les strates d'une petite société provinciale qu'elle croyait bien connaître.

Ma note: note:  2.5/5

Ma critique:

La tendance à comparer à Millenium est à la fois troublante et facile mais terriblement simpliste. Certes, il y a la Suède, commune aux 2 auteurs et au lieu de l'action, c'est de plus le même éditeur (Actes Sud) et ce sont tout deux des polars avec 2 héroïnes et dont l'impact d'un mystère de plus de 20 ans qui rejaillit à la surface. Mais les comparaisons s'arrêteront là.
"La princesse de glace" est d'un autre style, plus détendu, moins comploteur et plus féminin.

Pour son premier roman, Camilla Läckberg a repris les bonnes ficelles du polar de gare, et avec la mode des romanciers scandinaves (Larsson, Mankell, etc.), ce n'est pas étonnant qu'elle connaisse un vif succès. Mais bon, même si cela se lit très bien, cela ne mérite pas le grand prix 2008 de la littérature policière étrangère. Non, c'est un peu trop bateau à mon goût, même si j'apprécie quand les vieux mystères refont surface. La grosse trame de l'intrigue est découverte dès les premières pages; mais la force du livre est justement de nous éclairer assez rapidement sur le mobile du crime, sans pour autant nous dévoiler le coupable. On le devine au début du dernier tiers du livre mais cela reste qu'une intuition.
Le style est également assez bateau. Il manque l'atmosphère lourde et glaciale que Mankell ou Larrsson arrivent à (im)poser sur le tempérament des protagonistes. Là, vu que le style est léger, il n'y a que la confrontation de la vieille génération, réactionnaire et à cheval sur les principes, face à la jeunesse scandinave, désinvolte.

Son Erica Flack ravira ceux et celles qui ont adoré "Bridget Jones" et les "Desperate housewives", car cette pauvre Erica est en mal d'amour et déploient quelques longueurs sur les atermoiements des personnages. Les personnages sont en effet un peu stéréotypé, comme le commissaire en chef, gras double et en plus peu clairvoyant. L'inspecteur est quant à lui sympathique et assez futé, au contraire de l'héroïne, assez nunuche. Quelques clichés et longueurs viennent gâcher le contenu du romain mais on imagine bien que la perte de temps à raconter les méfaits de ces personnages secondaires sont en vu de créer la saga Erica Flack.
Nous allons voir cela, vu que l'on m'a offert la trilogie!

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mercredi 7 juillet 2010

Pygmy de Chuck Palahniuk

Pygmy La coupe du monde se termine et je peux reprendre un peu le cours de mes activités normales (dont mon blog). J'ai pu terminé cette énième facétie de Chuck Palahniuk, qui nous livre le premier roman picaresque du XXIème siècle, avec un délire anti-capitaliste à la Fight Club; et fortement influencé par le style phonétique d'Irvine Welsh.

Résumé:
Pygmy et ses camarades débarquent dans une modeste ville du Middle-Ouest américain pour un séjour linguistique. Ces jeunes que des familles accueillent comme de gentils petits écoliers viennent en réalité d'un mystérieux pays totalitaire, dans lequel ils ont été formés à toute forme de technique de combat, d'espionnage et de sabotage.
Sur fond d'échanges culturels, ces jeunes ados sectaires décryptent "l'American way of life" pour mieux infiltrer le pays et nous dévoilent peu à peu dans leur rapport secret, leur intention de mettre en oeuvre une action terroriste sans précédent.
Mais face à cet Amérique inculte et corrompue jusqu'à la moelle; leur haine indéfectible envers la société capitaliste suffira-t-elle? En effet, l'ignorance dans laquelle baigne ces familles américaines ne serait-elle pas source du vrai bonheur?

Ma note:

Ma critique:

Céans commence rapport 1-nique agent mézigue, opérateur Serial Joker, bloggeur du site de ce site ici, Monde Internet, Cybérie. Mission: décrypter livre du sous-versif agent capitaliste Palahniuk. Priorité: accomplir mission avec succès top-eksellent et donner en-vie lire mots sur papier dont nom codé est "Pygmy".
En vue notification officielle, pas sur que lecteurs blog dde cet agent-ci comprendre critique.


Rassurez-vous, je n'ai pas fumé la moquette. Je viens juste de lire le nouveau délire trash de Chuck Palahniuk et je vous offre une introduction à la manière de son héros "Pygmy", nous transmet ses rapports sur son infiltration.
Comme vous pouvez le comprendre, Chuck Palahniuk bouscule les codes literraires, en malmenant la langue écrite, à mi-chemin entre du petit nègre, le style phonétique d'Irvine Welsh et bien entendu la touche subversive de Palahniuk, fait à base de juxtapositions de noms et de sobriquets allégoriques condensés. C'est parfois assez complexe à lire, vu qu'il utilise du vieil argot (excellent travail de Bernard Cohen, le traducteur), qu'il n'emploie aucun article ni pronom, et quasiment aucune conjugaison. On ne comprend parfois pas tout du premier coup: il est nécessaire de relire (soit en mode phonétique, soit de rechercher la signification d'un mot argot (exemple; mézigue veut didre "moi"), soit de s'imager la scène (porte cicatrisée pour signifier "porte refermée")

En tous les cas, même si c'est parfois illisible, c'est délirant à lire. Les adjectifs ou nom qu'il attribue aux personnage sont fort amusants. La force de Palahniuk est de doter son héros d'un esprit analytique hors du commun et fortement décalé; mais aussi d'une absence totale de raisonnement logique. Le petit héros décrit les choses tel qu'il les voie, avec ses mots à la con, dévoilant ainsi l'absurdité même de l'action pour notre plus grand plaisir; mais sans comprendre la finalité de la chose.
Ce prisme biaisé est délirant. Les scènes à l'église, à l'école et au Wall-Mart sont à pisser de rire; sans oublier la description des tiques et manies de ces américains moyens: la mère folle de ses sex-toys, le prêtre pédophile, la petite frappe du coin qu'il finira pas sodomiser à sec; la petite sœur, ses camarades espions, etc.
Chuck Palahniuk nous jette à la gueule son génie analytique tout en nous balançant les pires ordures et déchets communs de la langue, comme quoi, il y a finalement de bonnes choses dans le porc américain. On aimerait retrouver à chaque paragraphe ces perles mais bon, il faut éviter l'overdose; car comme dans Fight-Club, Choke ou Peste, vous risquez de vous retrouvez à user des propres tiques de langages de l'auteur dans vos conversations de tous les jours. J'espère ne pas en abuser et surtout ne pas reprendre les citations de ces grands penseurs que sont Staline, Hitler, Mao, etc. que Pygmy reprend à tout-va.

Evidemment, l'intrigue du livre est totalement bancale. Le seul trait littéraire admissible est que Pygmy est une oeuvre picaresque du XXIème siècle. On imagine bien que le pays totalitaire est un mélange de Corée du Nord, d'Afghanistan et d'Albanie (avant glasnost) et que le petit Pygmy y a subi un lavage de cerveau méthodique pour devenir une machine à tuer, et surtout, un petit homme ne sachant pas raisonner. On voit mal ce petit garçon chétif devenir un maitre d'art martial, capable de déchirer le cul d'un molosse de 2 mètres, qui deviendra fou amoureux de son petit tortionnaire. Molosse, qui malgré lui, fera basculer le petit pygmy vers le côté éclairé de la lumière et de la reconnaissance des autres. Car oui, Pygmy deviendra un vrai héros, pas forcément comme l'entend les dirigeants de son pays d'origine. Il s'accomplira tel un héros des œuvres picaresques; pour nous délivrer une morale assez surprenante pour ceux qui connaissent Palahniuk. Mais ce final ne s'inscrit-il pas finalement dans cette farce littéraire.
Palahniuk aurait-il inventer la version manga du roman? Je pense que oui.

Quelques liens: