Ce fût avec plaisir de retrouver les écrits de Dantec, mais ce moment fût de courte durée. Au bout d'une dizaine de pages, j'ai commencé à me fatiguer par son style ampoulé basé sur l'antinomie. Tout le long du livre, il joue sur les paradoxes verbeux; procédé très simple, mais très difficile à lire (voilà que je m'y mets). On dirait que c'est l'inculte du "livre sans nom" qui a été pris pour nègre pour faire cette suite de "Babylon Babies", ou bien que Dantec a tenté dans ce livre de s'auto-parodier.
Outre le style difficile, Dantec nous perd dans cette fuite en avant, pour échapper à l'armée globalitaire de l'ONU-2.0. On ne comprend pas trop pourquoi ils fuient (hormis de cacher le mystère des jumelles Zorn), et on ne comprend d'ailleurs pas trop le pouvoir des jumelles, de la Neuromatrice et de la plante Codex. Un petit résumé "objectif" eut été bon, surtout pour le pauvre lecteur qui n'a pas lu "Babylon Babies".
La première partie du livre est donc lourde, telle la gravitation terrestre. Il faut attendre que le débat s'élève en orbite géostationnaire pour se réveiller et prendre un intérêt à la lecture. Dantec a toujours été un grand futurologue, mais là, il déçoit un peu: il ne trouve que l'idée du tourisme "orbital", et de faire vivre "indéfiniment" des stars d'aujourd'hui: Branson, Paul Allen, lon Musk, Fedor Emelianenko, Muse, etc. Et rien de bien précis sur ce monde de 2029, à part la nano-technologie, les boites sur-pliables et autres gadgets mortels.
Le côté amusant du livre est le retour improbable de ses anciens personnages: outre ceux de Babylon Babies, on retrouve la petite Alice de "la sirène rouge" et l'effroyable Andreas Schaltzmann et ses fameuses bouteilles de Coca. Cela devient donc un peu grand-guignolesque, avec surtout ces batailles dans l'espace et sur la lune, de ces outlaws qui veulent aller plus dans cette nouvelle frontière.
Au final, Dantec nous livre le meilleur et le pire, mais c'est le pire qui marque plus cette œuvre... dommage.
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