mardi 29 décembre 2009

Avatar de James Cameron

Avatar3D or not 3D: that is the question! Les couleurs ou la profondeur? A vous de choisir mais en tous les cas, allez-y!
Synopsis: Malgré sa paralysie, Jake Sully, un ancien marine immobilisé dans un fauteuil roulant, est resté un combattant au plus profond de son être. Il est recruté pour se rendre à des années-lumière de la Terre, sur Pandora, où de puissants groupes industriels exploitent un minerai rarissime destiné à résoudre la crise énergétique sur Terre. Parce que l'atmosphère de Pandora est toxique pour les humains, ceux-ci ont créé le Programme Avatar, qui permet à des "pilotes" humains de lier leur esprit à un avatar, un corps biologique commandé à distance, capable de survivre dans cette atmosphère létale. Ces avatars sont des hybrides créés génétiquement en croisant l'ADN humain avec celui des Na'vi, les autochtones de Pandora.
Sous sa forme d'avatar, Jake peut de nouveau marcher. On lui confie une mission d'infiltration auprès des Na'vi, devenus un obstacle trop conséquent à l'exploitation du précieux minerai. Mais tout va changer lorsque Neytiri, une très belle Na'vi, sauve la vie de Jake...

Ma note:

Ma critique:
Après être arrivé trop tard (malgré l'heure d'avance) et une nouvelle attente d'1H30, j'ai enfin pu voir l'évènement cinématographique "Avatar". Pour son précédent opus "Titanic", j'avais attendu sagement sa sortie DVD en location; là, je me devais d'y aller pour contempler cette magnifique 3D.
Difficile de nier l'impact des lunettes 3D sur l'appréciation de la profondeur, de l'immensité des décors, des vaisseaux, etc. Mais ce qui est vraiment dommage, et qui nuit au film, c'est que ces lunettes 3D annihile toute la flamboyance des couleurs. J'ai par moment retiré mes lunettes (lorsque tout était en un plan, sans effet) pour admirer les couleurs. Et putain quelles sont belles! La couleur des Na'Vi, de la jungle de Pandora et des soleils couchants. C'est totalement dépaysant mais j'ai cette petite frustration: aurais-je du le voir sans le mode 3D? Oui, je pense, mais j'aurais eu également cette frustration de ne pas l'avoir vu en 3D. De là à dépenser une dizaine d'Euros pour le voir en normal, je ne pense pas. Je préfèrerai les dépenser pour le DVD. Quoiqu'il en soit, avec ou sans 3D, il faut le voir!

C'est un film totalement dépaysant. Pas dans sa trame, qui est relativement convenu: prenez un soupçon de "Dune", de "Dark Crystal", du "seigneur des anneaux" (les 2 tours), la "forêt d'émeraude" et humaniser le tout avec "Danse avec les loups" tout en saupoudrant allègrement le tout avec une philosophie écologiste des tribus indiennes et vous obtenez cette superbe épopée humaine. Le dépaysement n'est ni dans la 3D, car James Cameron ne nous jette rien à la figure, il ne fait pas une utilisation gadget de la 3D pour nous chatouiller virtuellement le bout de notre nez. Non, il utilise la 3D comme un élément de profondeur, d'abysse et d'immensité, afin de nous plonger corps et âmes dans cette magnifique planète de Pandora, qui rappellera à tous les fans de Yes les splendides pochettes de Roger Dean (c'est en même du plagiat de faire suspendre les rochers comme cela!!!).
Le dépaysement résulte en fait d'une parfaite alchimie entre tous ces ingrédients: une bonne histoire avec des bonnes grosses ficelles mais qui tiennent les 2H40 de film, un message écologique cohérent, limite neuneu mais tout aussi beau que "Danse avec les loups", des certaines longueurs pour nous plonger dans une contemplation (presque) méditative, des effets 3D au service de l'histoire et du spectacle et enfin, un des points forts de James Cameron, un réel savoir-faire pour l'action et le suspense.
Bref, en cette fin de première décennie du XXIème siècle, ce film peut prétendre à être dans le top 10 de la décennie. Mais certainement avec les 2 suites à venir, cela sera la trilogie de la décennie à venir.

Info sur le film:
  • Réalisation: James Cameron
  • Scénario: James Cameron
  • Principaux acteurs: Sam WORTHINGTON, Zoe SALDANA, Sigourney WEAVER, Michelle RODRIGUEZ et Giovanni RIBISI

Quelques liens:

mercredi 23 décembre 2009

Italian Shoes de Henning Mankell

Henning Mankell book

Après le très beau "Depths", Henning Mankell renoue avec la grande littérature, et nous présente la vie simple d'un homme, isolé du monde et isolé de lui-même, qui rentre à contre coeur, dans le troisième âge...

Résumé: A soixante-six ans, Fredrik Welin vit reclus depuis une décennie sur une île de la Baltique avec pour seule compagnie un chat et un chien et pour seules visites celles du facteur de l’archipel. Depuis qu’une tragique erreur a brisé sa carrière de chirurgien, il s’est isolé des hommes. Pour se prouver qu’il est encore en vie, il creuse un trou dans la glace et s’y immerge chaque matin. Au solstice d’hiver, cette routine est interrompue par l’intrusion d’Harriet, la femme qu’il a aimée et abandonnée quarante ans plus tôt. Fredrik ne le sait pas encore, mais sa vie vient juste de recommencer.

Ma note:
Remarque: lu en anglais

Ma critique:
Henning Mankell confirme qu'il est un vrai romancier, et pas seulement un faiseur de polar. Ses dernières oeuvres (hormis la compilation de nouvelle sur son inspecteur Kurt Wallander) le confirment: "Kennedy's Brain", "Depths" et maintenant "Italian Shoes" explore la vie et les tourments des suédois, de sa Suède profonde, qui semble n'avoir guère changé et qui ne comprend plus le monde qui les entoure.

Henning Mankell continue à travers ce livre de développer son thème de prédilection: la dégradation de la société suédoise et de son fameux "Welfare-state". Et son héros en à la fois son catalyseur et son révélateur: en ayant vécu 12 ans tel un exilé sur son île, qui se retrouve projeté dans la vraie vie, dans le monde moderne, il met en exergue ces changements. Son héros monte en épingle toutes ces petites choses que l'on met facilement sur le dos de la mondialisation mais qui en fait forme un tout et qu'il en est le seul responsable. C'est lui qui a pris (où plutôt s'est effacé devant) toutes ses décisions: sa fuite aux USA dans sa jeunesse, laissant Harriet, sa belle fiancée; son travail perdu, suite à son erreur fatale de jugement, pris sous la pression des restrictions budgétaires; son choix de vivre tel un ermite et de fuir sa propre vie, son propre monde. Henning Mankell développe aussi le thème universel de la comédie humaine; où notre vie est un subtil mélange de choix assumés et de hasards acceptés avec ou sans difficultés. Il nous narre, de façon sobre et intime sa vue sur les relations humaines, la (peur de la) solitude, la lâcheté, la paternité, l'amour, la mort et la rédemption.

Ce livre se lit calmement, dans la froidure de l'hiver, avec cette contemplation de la nature suédoise froide, calme et sauvage, immuable et indomptable. En une page d'introduction, le décor et l'ambiance sont plantés, son personnage se lit à livre ouvert mais nous révèle quelques surprises tout le long du livre. Henning Mankell n'a pas besoin d'en faire des tonnes, ni de développer un suspense "polarisé". Il nous conte l'entrée dans de son héros dans le troisième âge et qu'il est enfin temps qu'il prenne les responsabilités qu'il a fuit durant toute sa vie, avant qu'il ne soit trop tard.

Quelques liens: